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Exorde refus d'obéissance Giono

Commentaire de texte : Exorde refus d'obéissance Giono. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  11 Novembre 2019  •  Commentaire de texte  •  1 918 Mots (8 Pages)  •  1 826 Vues

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Lecture analytique

Titre du livre : Refus d’obéissance, recueilli dans Ecrits pacifistes

Titre de l’extrait : « Je ne peux pas oublier »

Date : 1937

Situation du passage : Exorde 

Genre :

Registre :

Mouvement littéraire :

Thèmes :

Auteur :

Œuvre :

Anecdote : Refus d’obéissance = article publié dans la revue Europe en 1934. Nous étudions une 2e version de 1937🡪 période de l’entre-deux guerres

Conseils de lecture :

Résumé de l’extrait :

Introduction :

« Les mots sont des pistolets chargés, (l’auteur) s’il parle tire » disait Jean-Paul Sartre pour montrer la puissance de la littérature engagée.

Ce texte est un extrait de Refus d’obéissance publié en 1937 par Jean Giono, écrivain français, autodidacte, et élu à l’académie Goncourt. Il est également l’auteur de Regain (1930), d’Un roi sans divertissement (1947) et de Le Hussard sur le toit (1951). La nature tient une grande place dans son œuvre. Traumatisé par la première guerre mondiale, il deviendra pacifiste. Ces écrits pacifistes lui vaudront d’être emprisonné en 1939, et durant la seconde guerre mondiale il sera injustement accusé d’être un collaborateur. L’étude de l’homme prend aussi une très grande place dans la seconde partie de son œuvre, soit dans les années 40-45. Ce texte présente une vive critique de la guerre, mais également le traumatisme du pamphlétaire à travers les registres tragique et pathétique.

Problématique :

- En quoi Giono défend-il la cause pacifiste ?

- En quoi Giono fait-il appel aux registres tragique et pathétique pour exprimer le traumatisme de la guerre ?

Idée de plan :

I- Une dénonciation radicale

1. Un engagement personnel pour appuyer ses propos

- Giono impose sa personne par la répétition de la première personne obsédante, faisant de ce texte, un texte engagé

Il sature son texte de jugements et sensations personnels (3e phrase)🡪effet de martèlement lancinant : tout cela est le signe que c’est un témoignage authentique : il assume sa parole. L’énumération des sensations décrites avec un sujet ( je) et un verbe, permet à l’auteur d’ aller droit au but et renforce l’aspect radical et direct de sa dénonciation.

- La conjonction de coordination « Et » en tête de phrase permet de morceler le rythme du texte🡪phrase très courte après phrase longue cherche à restituer la guerre dans sa brutalité cauchemardesque

Pour impliquer le lecteur Giono fait passer un message : « l’horreur de ces quatre ans est toujours en moi » l.7. « moi » est un pronom tonique qui permet d’insister : plus fort que je., il prend le lecteur à témoin. L’utilisation du registre pathétique vient renforcer la dénonciation, il s’assure ainsi de l’adhésion du lecteur en cherchant à l’émouvoir, comme si la guerre faisait maintenant partie de lui-même.

Ce discours donne à entendre la parole d’un mutilé.

Giono veut à la fois transmettre un témoignage : vertu pédagogique. Mais il veut aussi éviter qu’un conflit ne se reproduise🡪plaider la cause pacifiste.

 2- Dans le 2e paragraphe Giono par sa dénonciation, défend la cause pacifiste d’une façon très concrète ; pour témoigner avec le plus d’exactitude possible.

Les déterminants numéraux permettent d’identifier clairement ces soldats : « première 6e compagnie » l.11, « 27e division » l.15, « deuxième classe » 🡪 champ lexical de la guerre, vocabulaire militaire, avec évocation des grades. La compagnie a vraiment existé, le témoignage est encore plus poignant, ces soldats ont existés !

Ces éléments réels viennent renforcer la véracité des faits relatés et légitime la dénonciation

Enumérations des batailles les plus célèbres de la 1e Guerre mondiale l.12-13 permettent aussi un témoignage plus concret et une inscription dans l’Histoire de la Grande Guerre.

Mais ces chiffres soulignent également le caractère strict de la hiérarchie militaire, et font de ses soldats de simples numéros.

3- La déshumanisation au service de la dénonciation

La 6e compagnie est continuellement renouvelée « cent fois » l.19, « vider » l.19🡪réapprovisionnement en hommes dans une machine à tuer🡪chair à canon

Hyperbole « cent fois » Giono cherche à choquer le lecteur en dénonçant le chaos de la guerre : « On a ainsi rempli la 6e compagnie cent fois et cent fois » l.18-19 :

« Et cent fois on est allé la vider sous la meule » l.19-20 : conj de coordination en tête de phrase🡪permet d’insister sur l’engrenage broyeur qu’on ne peut plus arrêter🡪 cette machine exécutait les ordres d’un pouvoir meurtrier et irresponsable.

Pronom « on » l.17-18-19 désigne les autorités. Si Giono a utilisé un pronom indéfini, c’est pour traduire l’anonymat 🡪sorte de déshumanisation + traduire l’absence de sens, le caractère automatique des actions « rempli » l.18, « vider » l.19

- Nous pouvons faire un parallèle avec Candide de Voltaire qui évoquait une « boucherie héroïque » au chapitre 3.

- Métaphore filée du « boisseau à blé » l.15, « boisseau » l.16, « grains » l.18. Elle est visuelle, suggestive et déshumanise particulièrement les soldats.          Désignent les hommes[pic 1]

Giono joue sur les contrastes avec le sens propre : « On va couper les blés » l.4-5, « jour de juillet »  l.3-4🡪très positif au début du texte ≠métaphore l.15 à 20. La vie ( les récoltes), le blé qui habituellement sert à faire vivre les hommes , est ici synonyme de mort ( grain broyé)

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