Exhortation aux hommes, Olympe de Gouges, 1791

Introduction : Exhortation aux hommes est un texte d’Olympe de Gouges parue en 1791, durant le siècle des Lumières. Autrice de nombreux romans et pièces de théâtre, elle s'engage dans des combats politiques en faveur des Noirs et de l'égalité des sexes. Son écrit politique le plus célèbre est la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (septembre 1791). Ses nombreuses activités lui valent d’être arrête en Juillet 1793 qui s’en suivra de sa mise à mort le 3 Novembre 1793 à Paris. Ce texte est un pamphlet satirique car elle dénonce ici l’inégalité Homme-Femme sous forme d’un texte court et violent. L’auteur s’interroge sur la capacité des hommes à être justes et leur légitimité a exercer seuls le pouvoir. Elle explique que, chez les autres espèces, il n’existent aucune inégalité entre les sexes. Elle réaffirme que la Révolution ne pourra se terminer qu’a partir du moment ou l’égalité entre les Homme et les femmes sera garantie.

(Lecture du texte)

Nous pouvons nous demander pourquoi ce texte met-à mal la supposé domination masculine ?  

-Premièrement, Olympe de Gouges s’adresse directement à l’homme pour le défier et le placer en face de la réalité.

-Puis dans une deuxième partie, de «remonte» à «immortel», elle va recourir à l’argument de la nature car la domination est illégitime et non naturelle.

-Enfin, le dernier paragraphe est le jugement de l’homme.

1) -Son destinataire est mise en évidence avec le premier mot du texte, elle le tutoie ce qui peut-être interprété comme une marque de mépris mais qui soulignent le fait que pour elle l’homme et la femme sont-à égalité «Homme, es-tu capable d’être juste ?».

-La confrontation apparaît clairement dans l’anti-thèse dès la première phrase «homme/femme» qui est ici une manière de se mettre en scène sans prononcer «je», elle parle au nom de toutes les femmes pour montrer qu’il n’ont pas le même statut.

-Elle emploie un futur à valeur impérative qui permet d’exprimer une défense «tu ne lui ôteras pas» et elle multiplie les impératifs «dis moi»,«remonte»,«observe», «rends-toi» ce qui donne à l’homme le rôle de simple exécutant.

-Le champs lexical de la tyrannie est là pour dénoncer le pouvoir excessif des hommes sur la femmes «souverain empire»,«despote»,«empire tyrannique».

-L’auteure remet en question les pouvoirs et la supériorité masculine grâce aux nombreuses questions rhétoriques «es-tu capable d’être juste» qui apparaît comme une véritable question mais il s’agit plutôt d’insister sur l’idée que l’homme en est incapable «qui t’a donné le souverain empire d’opprimer mon sexe» sert plutôt a exprimer l’indignation tandis que « ta force, tes talents » sont teintées d’ironie : elle ne pense pas que l’homme soit doté de talents particuliers.

-Les tournures hypothétiques ligne 6 et 11 «si tu l’oses et si tu le peux» expriment le manque de courage des hommes à s’opposer aux idées de l’auteure.

 2) Dans ce 2ème mouvement, l’auteure insiste ici sur les actions que l’homme doit réaliser pour prendre conscience que son comportement et que sa domination sont ni légitime ni naturelle.

-Le champs lexical de la nature est présent «animaux, végétaux, éléments, matière organisée».

-Elle propose de prendre la nature comme le champs d’une sorte d’expérience scientifique qui est perceptible grâce à l’emploie de 4 propositions qui s’enchaînent

«remonte, consulte, étudie, jette enfin un coup d’œil», le terme «enfin» induit l’idée d’une expérience chronologique et donc parfaitement exécutée.

-L’autrice se place en position d’autorité ou commence a inverser le rapport de force «rend-toi à l’évidence quand je t’en offre les moyens»

-Mais aussi grâce à l’emploie de 3 verbes à l’impératif «cherche, fouille, distingue» elle indique à l’homme la marche à suivre :l’auteure est donc bien une femme des Lumières qui à acquis du savoir mais avec l’objet de l’expérience «les sexes de l’administration de la nature».

-L’anaphore de «partout» souligne le caractère universel du modèle naturel mais aussi  avec l’aide du lexique de la coopération, de l’alliance «coopèrent»,«confondus» «harmonieux» qui insiste sur l’idée d’une alliance des sexes, d’une complémentarité des sexes.

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