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Evocation de l’automne : saison mentale d’Apollinaire

Analyse sectorielle : Evocation de l’automne : saison mentale d’Apollinaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  12 Juin 2022  •  Analyse sectorielle  •  933 Mots (4 Pages)  •  359 Vues

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Vers 1 :

Evocation de l’automne : saison mentale d’Apollinaire

Antithèse entre « vénéneux » et « joli » marquée par l’adversatif « mais ». Cependant cette opposition, contrairement à la concession habituelle construite en « oui, mais… » dans le vers l’élément négatif précède l’élément positif ce qui permet d’accentuer cette première caractéristique.

De plus le présent de vérité générale instaure une situation inévitable.

Vers 2/3 :

Les deux vers suivants représentent un alexandrin découpé en deux parties, découpe qui semble ralentir le rythme du poème. Cette hypothèse est appuyée par l’assonance en [en] reprenant la sonorité de « lent ». L’utilisation du participe présent « y paissant » participe lui aussi à cet effet de ralentissement puisqu’il témoigne d’une action lente, en train de se dérouler.

Description parait bucolique mais est rapidement cassée par l’hémistiche suivant avec une sorte de maléfice lorsqu’il écrit « lentement s’empoisonne ». A la manière du premier vers on retrouve entre les deux hémistiches une opposition avec les verbes « paitre » et « s’empoisonner ».

Enfin l’adverbe lentement est l’objet d’une polyptote puisqu’on le retrouve dans les vers 3, 7 et 14. Il est bien représentatif du rythme général de la pièce.

Vers 4 :

Le 4ème vers annonce la fleur d’une manière singulière.

Les sonorités changent. On remarque la présence d’une allitération en c « colchique couleur », sonorité plutôt « tapante », « choquante » comme une cloche annonçant le danger. Le colchique est alors le comparé d’une double métaphore, l’une réaliste avec « lilas », l’autre symbolique avec « cerne ». L’on retrouve une nouvelle fois la comparaison entre l’image bucolique du lilas et l’image maladive des cernes.

Vers 5 :

L’enjambement externe du vers 4 sur le vers 5 « y fleurit » semble associer la floraison avec les yeux et renforce la comparaison qui suit, des yeux avec la fleur.

La comparaison avec la femme aimée devient explicite à travers le tutoiement « tes yeux ».

De plus, la forme et la couleur des pétales évoquent les yeux de la femme aimée et vient reprendre le thème classique issu des poèmes de Pétrarque du poète pris au piège du regard de la femme.

Enfin on remarque que les yeux sont cernés en début et fin de vers par la fleur avec au début du vers « y fleurit » et en fin de vers « fleur-là ».

Vers 6 :

Le vers 6 s’ouvre sur un terme surprenant pour évoquer la couleur du lilas car le suffixe « âtre » est négatif, la couleur perd sa beauté et devient péjorative et par conséquent plus proche de la couleur des cernes. Le terme prend en force avec la diérèse vi/olâtre et l’accent circonflexe sur le [a].

De plus, cette couleur devient le comparé d’une double comparaison : la première avec les cernes, du vers précédent « tes yeux » dans une répétition du mot moins générale qu’au vers 4. Un point important à ne pas oublier est que le mot cerne appartient à la même famille que le verbe cerner, qui signifie entourer, piéger. C’est une idée sous-entendue par ce sens que l’on ne peut pas exclure.

Le deuxième comparant est l’automne. Le violet n’est pas une couleur évoquée classiquement pour l’automne, ce qui montre donc bien une métonymie du colchique qui est une fleur d’automne. On remarque que « l’automne » est introduit par un déterminant démonstratif « cet » qui le rend particulier par rapport à l’automne du premier vers. Il correspond donc à un temps précis qui pourrait peut-être représenter celui de leur amour.

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