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Etude linéaire Hugo. Les Contemplations. "Elle était déchaussée"

Commentaire de texte : Etude linéaire Hugo. Les Contemplations. "Elle était déchaussée". Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  5 Août 2022  •  Commentaire de texte  •  1 811 Mots (8 Pages)  •  415 Vues

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Victor Hugo. Les Contemplations, 1856

 Etude linéaire I, XXI, « Elle était déchaussée… »

Introduction :

- Présenter brièvement Victor Hugo : Le texte porté à notre attention est un poème de Victor Hugo qui s’inscrit dans le parcours « les Mémoires d’une âme ». Victor Hugo est ____________________ ______________________________________________________________________________

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- Présenter brièvement le poème : Ce poème est l’un des plus célèbres des Contemplations, recueil publié en 1856. Extrait du premier livre du recueil « Aurore », il évoque la rencontre du poète avec une jeune fille dans un cadre champêtre et simple. Hugo renouvelle ici le topos de la rencontre amoureuse.

Problématique :

Au cours de notre étude linéaire, nous chercherons à montrer comment Victor Hugo transcrit le souvenir d’une rencontre éphémère.

Structure du poème :

Le poème est composé de 4 quatrains en alexandrins aux rimes croisées. Sa structure suit simplement la chronologie de la rencontre, des premiers regards échangés, dans les deux premières strophes, au rapprochement progressif dans les deux derniers quatrains.

Strophes 1 et 2 : la rencontre et les premiers regards

Elle était déchaussée, elle était décoiffée,
        Assise, les pieds nus, parmi les joncs penchants ;

Le poème s’ouvre sur le personnage féminin dont l’importance est mise en relief par l’anaphore du pronom personnel « elle », dès le premier vers.

Le premier vers insiste sur la simplicité de la jeune fille anonyme par le parallélisme, le rythme binaire et la répétition du verbe d’état « était ». Le préfixe négatif des deux adjectifs attributs, « déchaussée » et « décoiffée », la présente comme naturelle, négligée, surprise sans apprêt, dans son intimité, ce que confirme le GN « les pieds nus » au vers 2. (Or, au XIXe siècle, la bienséance veut qu’une femme bien éduquée n’expose pas ses chevilles, ni sa chevelure déployée.)

La description rapide des deux premiers vers permet au lecteur de visualiser la scène, à savoir : attitude de la jeune fille et cadre de la rencontre avec le GN prépositionnel complément circonstanciel de lieu « parmi les joncs penchants », qui l’intègre dans la nature.

Cette première évocation du personnage féminin peut faire penser au tableau du peintre romantique Watteau, « Diane au bain », par le sujet représenté, mais aussi par le caractère figé de la représentation : en effet, la jeune fille ne bouge pas, comme le suggère l’adjectif apposé « assise » et le temps employé, l’imparfait, à valeur descriptive certes, mais aussi durative.

                                

Moi qui passais par là, je crus voir une fée,
        Et je lui dis : Veux-tu t'en venir dans les champs ?

Les deux vers qui suivent introduisent la figure du poète avec 3 occurrences de la 1ère pers. du sg : « moi, je, je ».

Le poète est celui par le regard de qui nous découvrons : « Je crus voir ». Il observe la scène, attitude omniprésente dans le recueil des Contemplations.

A l’immobilité de la jeune fille, s’oppose la marche du poète (« qui passais »).

Le vers 3 amorce la rencontre des deux protagonistes avec deux hémistiches clairement séparés par la ponctuation, et dont l’un est consacré au poète, et l’autre à la jeune fille.

Le modalisateur d’incertitude « je crus voir » introduit l’idée d’une vision merveilleuse, onirique (= d’un rêve), confirmée par le nom « fée » au vers 3.

Le vers 4 met en relief la simplicité, la spontanéité de la rencontre, avec l’utilisation de divers procédés : le discours direct « Veux-tu t’en venir dans les champs ? », le tutoiement, un style très proche de la prose et la conjonction de coordination « Et » qui enchaîne les actions par simple addition.

Enfin, les noms communs « joncs » (v.2) et « champs » (v.4) permettent d’imaginer le cadre champêtre, le bord d’une rivière, cadre propice à une rencontre amoureuse.

Elle me regarda de ce regard suprême
Qui reste à la beauté quand nous en triomphons,
Et je lui dis : Veux-tu, c'est le mois où l'on aime,
Veux-tu nous en aller sous les arbres profonds ?

Dans la 2ème strophe, la jeune fille ne répond pas à la question du poète.

En revanche, le lien entre eux s’effectue par le regard comme le montre le polyptote (Figure consistant à employer dans une phrase plusieurs formes grammaticales d'un même mot) « regarda », « regard », v.5. Le regard porté par le poète sur la jeune fille devient plus réel, mais reste idéalisé avec l’hyperbole « suprême » (= qui est au-dessus de tout) et le nom commun mélioratif « beauté ».

La 2ème strophe permet de percevoir la détermination du jeune homme avec la reprise anaphorique « Veux-tu » v.4, 7 et 8. De plus, le passage du tutoiement v.7 à la première pers. du pluriel « nous » v.8, semble inclure la jeune fille dans un projet commun et l’inciter à y adhérer.

Enfin, cette 2ème strophe introduit de façon implicite, mais pourtant très perceptible, des connotations érotiques avec :         

- la métaphore hyperbolique « quand nous en triomphons » (v.6), c’est-à-dire lorsque l’homme parvient à séduire la femme, représentée par la métonymie « la beauté »

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