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Ethos logos pathos

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Par   •  20 Novembre 2022  •  Cours  •  4 177 Mots (17 Pages)  •  250 Vues

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HPELLA3 / V.MONTAGNE / langue et style

Les trois types d’arguments 

     (ethos, logos, pathos) 

I. Définition :

a) Preuves extrinsèques et intrinsèques :

Aristote distingue deux grandes catégories d’arguments :

  • les preuves dites indépendantes de l’art ou extrinsèques, censées ne pas dépendre du talent de l’orateur
  • les preuves dépendantes de l’art ou intrinsèques, qui dépendent de son habileté.

Cicéron dans De l’orateur (II, XXVII, 116-117) :

Les unes [preuves], l’orateur ne les invente pas ; il les trouve dans le sujet et les fait ensuite valoir par une disposition méthodique ; [...] Les autres preuves résultent de la dialectique et de l’argumentation de l’orateur. Ainsi, dans le premier cas, il s’agit bien de mettre en oeuvre les matériaux donnés ; dans le second, il faut faire davantage et trouver les matériaux eux-mêmes. 

b) Les preuves extrinsèques :

Les preuves extrinsèques concernent tout ce qui est donné et qui préexiste à l’argumentation, comme les témoignages, les lois..., c’est-à-dire un ensemble d’éléments « objectifs » qui ne dépend pas de l’orateur, encore que ce dernier puisse bien sûr choisir celles qui lui conviennent, les éclairer de façon à servir sa cause.

Pour Aristote, ces preuves extrinsèques sont au nombre de cinq : « les lois, les témoins, les conventions, la torture, le serment » (I, XV, p.170 et sqq.). Ces preuves relèvent surtout du genre judiciaire mais elles peuvent aussi être utilisées dans les autres genres. Pour louer quelqu’un, dans un discours épidictique, on pourra ainsi évoquer les témoignages de contemporains.

Ces éléments, censés objectifs, sont toutefois organisés par l’orateur, qui les choisit et en tire ce qui lui convient. Ce sont des arguments in utramque partem, c’est-à-dire que l’orateur peut les infléchir dans le sens qui lui convient. Quintilien montre bien ce fonctionnement, lorsqu’il décrit la question de la renommée, qu’il inclut dans les preuves intrinsèques (V, 3, p.323) :

La renommée et la rumeur publique sont, suivant le nom qu’on a intérêt à leur donner, tantôt le consentement unanime de toute une cité, une espèce de témoignage universel ; tantôt un vain bruit sans fondement certain, auquel la malignité seule a donné naissance et que la crédulité a grossi, et qui peut atteindre l’homme le plus innocent victime de la fraude et de la calomnie des méchants. 

 

c) Les preuves intrinsèques :  

Les preuves inhérentes au discours, ou intrinsèques, sont de trois sortes :

les unes résident dans le caractère moral de l’orateur ; d’autres dans la disposition de l’auditoire ; d’autres enfin dans le discours lui-même (Aristote, Rh., p.83)

La première catégorie est celle de l’ethos (preuves liées à l’éthique)

La seconde est celle du pathos (preuves liées au pathétique)

La dernière est celle du logos (preuves logiques).

Les deux premières (ethos, pathos) concernent le versant affectif de la rhétorique et la troisième (logos) relève de la logique de l’argumentation.

Cette distinction entre le logique et l’affectif recouvre l’opposition pascalienne entre agréer et convaincre :  

L’art de persuader consiste autant en celui d’agréer qu’en celui de convaincre, tant les hommes se gouvernent plus par caprice que par raison ! [...]. Or, de ces deux méthodes, l »une de convaincre, l’autre d’agréer, je ne donnerai ici que les règles de la première [...]. La manière d’agréer est bien sans comparaison plus difficile, plus subtile, plus utile et plus admirable ; aussi, si je n’en traite pas, c’est parce que je n’en suis pas capable [...]. Ce n’est pas que je ne croie qu’il y ait des règles aussi sûres pour plaire que pour démontrer [...], mais j’estime [...] qu’il est impossible d’y arriver [...]. La raison de cette extrême difficulté vient de ce que les principes du plaisir ne sont pas fermes et stables. Ils sont divers en tous les hommes et variables dans chaque particulier avec une telle diversité, qu’il n’y a point d’homme plus différent d’un autre que soi-même dans les divers temps (Pascal, De l’art de persuader, p.356 dans les Opuscules, in Oeuvres complètes)  

II. Contenu des trois catégories :

a) ETHOS :

Deux aspects :

  • L’ethos concerne le caractère moral de l’orateur, ses moeurs, qui doivent inspirer confiance à son auditoire. Cet aspect de l’argumentation est surtout utilisé dans l’exorde, plus précisément dans la captatio benevolentiae où l’orateur cherche à donner une bonne opinion de lui-même.
  • L’ethos, c’est aussi une maîtrise et une utilisation de la notion de caractère.

a) MOEURS :

Pour Aristote, il y a trois qualités qui inspirent la confiance de l’auditoire : le bon sens, la vertu et la bienveillance (II, I, 5, p.182). Le Stagirite explique que le fait de manquer de telles qualités est dommageable pour l’argumentation. Si l’on manque de bon sens, par exemple, « on n’exprime pas une opinion saine » ; si l’on manque de bienveillance, on « ne donne pas les meilleurs conseils ». Tout orateur doit donc s’efforcer de montrer, d’une façon ou d’une autre, qu’il possède ces qualités.

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