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Emeutes Chicago 1968

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Par   •  7 Octobre 2022  •  Analyse sectorielle  •  2 318 Mots (10 Pages)  •  199 Vues

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Emeutes Chicago 1968

  1. La Guerre du Viêt-Nam et la convention démocrate

Du 26 au 29 août 1968 est organisé à « l’International Theatre » de Chicago la Convention démocrate, en vue de l’investiture d’un candidat à la présidentielle. Lyndon B Johnson, très impopulaire à cause de la guerre du Viêt-Nam a choisi de ne pas se représenter pour un troisième mandat (comme il en avait le droit après avoir succédé à Kennedy). Le parti démocrate organise donc cette convention stratégique à Chicago, ville historiquement démocrate.  Le vice-président de l’époque, Hubert Humphrey est désigné candidat. Cette convention est un enjeu crucial pour les démocrates. En effet, le contexte politique et social de l’époque est tendu, la guerre du Viêt-Nam, engagé quelques années plus tôt et extrêmement meurtrière, est de plus en plus contesté, notamment par la jeunesse…

Afin de mieux comprendre les évènements ayant eu lieu en marge des manifestations, il est nécessaire de revenir quelques temps en arrière afin d’interpréter les scènes qui ont fait le tour du monde, grâce à la télévision. Nous nous intéresserons ensuite à la manifestation en elle-même, puis nous étudierons l’importance de la télévision lors de l’évènement. Les images sont impressionnantes : par une foule de manifestants criant des slogans anti-guerres, mais aussi choquantes par la violence des policiers. Les violences parfois illégitimes de la police de Chicago et leur surprenante couverture lors des évènements méritent notre attention. Les images sont nombreuses, la couverture médiatique était impressionnante, ce qui nous permettra ainsi de comprendre l’importance du moyen de communication fort que sont les images relayées par la télévision.

Ainsi, tout commence en par un évènement dramatique : par l’assassinat le 4 avril 1968 de Martin Luther King à Memphis. L’influence de ce pasteur noir, icône de la lutte pour les droits des minorités afro-américaines, déclenche des mouvements de violences dans au moins 100 villes américaines, dont Chicago. Les ghettos noirs de West Side ont fait exploser leur rage et de nombreux incendies ont été déclenché. Les évènements se sont soldés par la mort de 9 personnes. La réaction du maire de la ville, Richard Dalley a particulièrement choqué, puisqu’il a ordonné aux policiers de « tuer tous les incendiaires ».

A peine la tension retombée, un nouvel assassinat échauffe les esprits, c’est celui du sénateur Robert F. Kennedy (le frère de l’ancien président) au mois de juin, alors qu’il était candidat à la présidence, en pleine primaire…

C’est donc ce contexte particulièrement tendu que les manifestations du mois d’août, en marge de la Convention démocrate ont lieu. En effet, parmi les manifestants, il y a de nombreuses organisations jeunes, anti-guerres et anti-discriminations.

La ville ayant connu d'importantes émeutes raciales quelques mois plus tôt, le maire de Chicago, Richard Dalley a donc voulu protéger la réputation de sa ville lors de l’évènement, en appelant 12 000 soldats et gardes nationaux, en renfort des 12 000 policiers municipaux déjà présents. C'est donc dans cet état de haute protection que les délégués démocrates, rassemblés à l’Hôtel Hilton s’apprêtait à choisir le candidat qui s'opposerait au républicain Richard Nixon lors des élections de novembre 1968.

  1. La manifestation : filmée d’un bout à l’autre :

 

Les émeutes de Chicago se sont déroulées du 23 au 29 août 1968. Les Yippies : le Youth International Party qui était un parti anti-autoritaire issu de mouvement anti-guerre des années 60 dirigé par Abbie Hoffman et Jerry Rubin ainsi que la MOBE, The national Mobilization Committee to End War in VIetnam, une organisation mettant en œuvre des manifestations anti-guerre dans les années 60, avaient déjà pour but d’organiser a “Youth festival” à Chicago en même temps que la convention démocrate.

Suite à leur appel, 10 000 manifestants venus de tout le pays se sont rejoints dans la ville. 

Le maire Richard Daley était fermement opposé à quelconque manifestation et leur a donc interdit le droit de manifester malgré les nombreuses demandes des différentes associations. Il pensait ainsi qu’en refusant le permis, les manifestations n'auraient pas lieu.

A leur arrivée les manifestants se trouvés face à de nombreux policiers, militaires, membre des services secrets américains ainsi que des membres de la garde national, soit environ 23 000 hommes, chargés de sécuriser la convention et les éventuelles manifestations illégales.

Les manifestants se regroupent donc à Lincoln Park, installent des campements. Durant la journée des divertissements sont mis en place tels que des concerts et des prises de parole. De nombreux journalistes sont présents sur place et filment d’un côté, le déroulement de la convention démocrate et de l’autre, les manifestations des Hippies et de la MOBE. 

Les manifestations ont été entrecoupées de moment de violence entre les policiers et les manifestants et de moment de calme. Mais le pic de violence est atteint le 28 août, le jour suivant la spectaculaire prise de la statue de Grand Park, dont les photos ont fait la une des journaux. Les affrontements du 28 août sont aussi appelés The battle of Michigan avenue “la Bataille de Michigan Avenue”.  Pendant un rassemblement à Grant Park un manifestant grimpe sur un poteau et retire le drapeau américain, les policiers l’encerclent et l'arrêtent et le molestent, provoquant la rage des manifestants rassemblés. Le symbole du drapeau américain décroché est fort, particulièrement dans un pays comme les Etats-Unis où il est un symbole de patriotisme. Des gaz lacrymogènes sont lancés forçant les manifestants à évacuer le parc. Ils sortent donc, pour se diriger vers le Conrad Hilton, un hôtel à côté de la convention. Ils sont accueillis par la police et des violentes altercations éclatent, les policiers ne faisant aucune distinction entre manifestants, passants, journalistes ou médecins essayant de soigner les blessés. De nombreuses images montrent en effet des journalistes et des passants, tentant de se dégager du chaos. En réponse aux gaz, les manifestants lancent bouteilles et pavés. Les policiers ont alors poussé les manifestants à travers les vitres du bar du Hilton, la brisant au passage, et continuent de tabasser les manifestants à l'intérieur. 

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