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« Elle avait pris ce pli... » de Victor Hugo

Commentaire de texte : « Elle avait pris ce pli... » de Victor Hugo. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  25 Octobre 2019  •  Commentaire de texte  •  3 180 Mots (13 Pages)  •  4 384 Vues

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Voici deux analyses du poème « Elle avait pris ce pli » issu du livre IV des Contemplations (1856) de Victor Hugo :

1 – Une lecture linéaire correspondant à ce qui est attendu de toi à l’oral de français.

2 – Un commentaire littéraire correspondant à ce qui est attendu de toi à l’écrit du bac de français.

Lecture linéaire, « Elle avait pris ce pli »

Elle avait pris ce pli, lecture linéaire, introduction

Victor Hugo publie Les Contemplations en 1856 mais l’écriture des poèmes s’étend de 1830 à 1854.

Le recueil est divisé en deux parties « Autrefois » et « Aujourd’hui » dont la transition se situe en 1843, date de la mort accidentelle par noyade de sa fille Léopoldine. (Voir mon analyse des Contemplations de Victor Hugo)

Cet événement tragique marque durablement l’œuvre poétique de Victor Hugo et notamment le quatrième livre des Contemplations, « Pauca meae », entièrement consacré à la douleur du deuil.

Le poème « Elle avait pris ce pli« , écrit en novembre 1846, évoque une scène intimiste liée au souvenir de Léopoldine.

Le souvenir de Léopoldine est intimement lié à la poésie.

Problématique

Comment ce poème qui évoque le souvenir de Léopoldine s’apparente-t-il à une oraison funèbre ?

Annonce du plan (suivant le mouvement du texte) :

Ce poème évoque le souvenir de la jeune Léopoldine (I) et fait son portrait moral, l’assimilant à une muse poétique (II). La douceur du souvenir est toutefois rattrapée par la violence de la mort qui transforme ce poème en oraison funèbre (III).

I – Le souvenir de Léopoldine

A – La douceur de l’habitude (v.1 à 7)

Le poème « Elle avait pris ce pli » commence par l’évocation de souvenirs de l’enfance de Léopoldine.

Le plus-que-parfait du premier vers (« avait pris ») donne immédiatement au souvenir un caractère lointain.

Néanmoins, le poète retrouve la douceur de l’harmonie familiale à travers l’habitude comme le suggère le terme de « pli » ainsi que les imparfaits itératifs (« Je l’attendais », « elle entrait », « disait »).

La comparaison entre Léopoldine et un rayon de soleil au vers 3 (« ainsi qu’un rayon qu’on espère ») donne une image angélique et solaire de Léopoldine.

Victor Hugo conjure le deuil et fait revivre Léopoldine grâce au discours direct : « Bonjour, mon petit père » (v.4), avec le terme affectueux « petit » qui exprime l’harmonie entre le père et la fille.

L’énumération des verbes d’actions souligne l’énergie infantile de Léopoldine : « Prenait ma plume, ouvrait mes livres, s’asseyait» « Sur mon lit, dérangeait mes papiers , et riait »

Le rejet « Sur mon lit » (v.6) mime également le mouvement incessant de l’enfant.

Ce portrait en action fait renaître Léopoldine dont Victor Hugo suit les moindres ses gestes comme le suggèrent les adverbes temporels « Puis soudain » au vers 7.

La comparaison « comme un oiseau qui passe » joue avec la polysémie du verbe « passer » qui signifie le mouvement mais aussi le passage inéluctable du temps qui conduit vers la mort.

La remontée du souvenir fait en effet remonter la douleur du deuil.

B – Un souvenir littéraire (v.8 à 13)

Léopoldine est évoquée comme une muse qui inspirait son père.

Des vers 8 à 13, le champ lexical de la littérature (« ma plume », « mes livres », « mes papiers », « Mon œuvre », « mes manuscrits ») crée un effet de miroir entre Léopoldine et l’œuvre littéraire de Victor Hugo.

Les déterminants possessifs à la première personne (« Mon œuvre », « mes manuscrits ») expriment un lien de filiation avec l’œuvre littéraire qui reflète le lien de filiation avec Léopoldine.

Les « Quelques arabesques folles » font écho au mouvement de l’écriture de Victor Hugo.

La présence de l’enfant inspire les « plus doux vers » du poète

Léopoldine devient une muse qui prend même la place de l’écrivain puisqu’elle froisse elle-même les pages blanches, comme un poète au travail « Et mainte page blanche entre ses mains froissée » (v.12).

II – Le portrait moral de Léopoldine (v.14 à 22)

A – Léopoldine, un être spirituel (v.14 à 17)

Le poème « Elle avait pris ce pli » commençait par un portrait en action de Léopoldine. A partir du vers 14, il se poursuit par un portrait moral de l’enfant qui évoque ses goûts (« elle aimait ») :

« Elle aimait Dieu, les fleurs, les astres, les prés verts».

L’énumération du vers 14 fait alterner des éléments célestes (« Dieu », « les astres ») et des éléments terrestres (« les fleurs, les prés verts »), suggérant que Léopoldine fait le lien entre le terrestre et le spirituel : « Elle aimait Dieu, les fleurs, les astres, les prés verts»

On retrouve cette antithèse entre le spirituel et le terrestre au vers 15 : « Et c’était un esprit avant d’être une femme ».

Ce champ lexical de la spiritualité donne l’impression de faire parler l’âme de Léopoldine : « Dieu », « astres », « esprit », « regard », « clarté », « âme ».

L’hyperbole « Elle me consultait sur tout à tous moments » montre une communication intuitive entre Hugo et sa fille qui s’apparente à du spiritisme poétique (Victor Hugo était adepte du spiritisme).

B – Le portrait d’une famille heureuse (v.18 à 22)

Ce portrait moral se double d’un portrait de famille heureuse.

L’interjection « Oh ! » (v.18) interrompt l’action et immortalise de manière statique

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