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Défense de l'oeuvre ''Supplément au voyage de Bougainville'' (Diderot)

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Par   •  7 Mars 2021  •  Compte rendu  •  859 Mots (4 Pages)  •  373 Vues

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Défense de "Supplément au voyage de Bougainville" (Diderot) => Le regard sur l’Autre.

Au 18ème siècle, apparaît un nouveau mouvement : celui des Lumières. Il est marqué par le rationalisme philosophique et l'exaltation des sciences, ainsi que par la critique de l'ordre social et de la hiérarchie religieuse, principaux éléments de l'idéologie politique. Les philosophes et les penseurs, avides de connaissances, de savoir, eurent l'idée de transmettre ces connaissances et "d'éclairer", convaincre l'humanité. Après la parution en 1771 du Voyage autour du monde écrit par le navigateur Bougainville, Diderot, écrivain, penseur et philosophe de ce siècle, écrit un ”Supplément” à ce voyage, donc Supplément au voyage de Bougainville, publié en 1773, où il transmet ses connaissances et livre ses réflexions sur la colonisation.

Dans cette œuvre, un vieux Tahitien s'adresse à Bougainville au moment où il quitte Tahiti. L'ensemble du texte est constitué par ce discours. Au-delà de Bougainville, le vieux Tahitien s'adresse à tous les Européens, à tous les "civilisé" qui ont corrompu la vie sauvage en apportant leurs habitudes. Elle nous présente deux images opposées de deux civilisations très différentes : celle des Européens et celle des Tahitiens.

Diderot défend la liberté de penser et a constamment recours au dialogue comme une forme privilégiée du débat. Chaque personnage représente souvent les opinions contradictoires de l'auteur lui-même. Le dialogue permet donc à Diderot de mettre en scène une délibération en exposant ses propres interrogations. Le vieillard est représentant des tahitiens et leur fervent défenseur. On retrouve très peu de pronoms « je », mais plutôt des « nous » qui correspondent à tout son peuple ; Je cite : « Tout ce qui nous est nécessaire et bon, nous le possédons. »

Le vieillard est le porte-parole de Diderot : il y a donc une double énonciation. On retrouve dans l’œuvre les idées, pensées et accusations de l’auteur. De plus, le personnage choisi est un vieillard par conséquent sage donc qui aime la philosophie. Diderot fait parler quelqu’un qui, de par son âge, est respectable. Il utilise un discours très éloquent et construit, avec un argumentaire structuré et de nombreuses figures de rhétorique. Il y a des phrases exclamatives, des questions rhétoriques ; présent de vérité général, impératif et oppositions. Je cite : « Tu es le plus fort ! », « Tu n’es ni un homme ni un démon », « Sommes-nous dignes de mépris, parce que nous n'avons pas su nous faire des besoins superflus ? », « laisse-nous ».

Cette œuvre participe pleinement à une révolution du regard sociologique : le naïf, le barbare prétendu, devient le juge de l'européen, une inversion des rôles est mise en place et cela rejoint le thème essentiel au 18e siècle, du regard sur l'autre et de l'autre sur soi : le « sauvage » comprend mieux la civilisation que Bougainville lui-même.

Proust accorde par exemple au regard esthétique un pouvoir de déchiffrement

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