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Dissertation sur le rôle de la poésie

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Par   •  7 Octobre 2017  •  Dissertation  •  3 265 Mots (14 Pages)  •  3 560 Vues

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Sujet de Dissertation.

La poésie “n’a d’autre but qu’elle-même, elle ne peut en avoir d’autre” a affirmé Baudelaire. Vous commenterez et discuterez cette définition à l’aide du corpus ainsi que de vos lectures personnelles.

En affirmant que la poésie n’as pas d'autre but qu’elle même, Baudelaire prend part dans le débat sur la fonction littéraire qui agite son temps. Bien qu’il soit singulier dans le paysage littéraire francais, Baudelaire s’est établi à la croisé des mouvements romantique, parnassien et symboliste. La poésie qui vient du grec "poiein” signifie étymologiquement “faire, créer”, celle-ci n’as fait qu'évoluer au cours de notre histoire littéraire et s’est révélée comme un moyen aussi bien d’expression des sentiments et émotions du poète, que de transfiguration de la réalité et d'émerveillement des lecteurs par le travail de la langue et de ses sonorités. La poésie s’affirme donc comme une création qui laisse une importante liberté d'interprétation aux lecteurs qui réaliseront chacun une analogie différente entre leur lecture et le ressenti qui en résulte. Le clivage autotélique et dialectique de la fonction poétique, dans laquelle s’est prononcé Baudelaire, n’est pas sa seule ambivalence. La poésie offre aux lecteurs la possibilité de dépasser ce clivage car chaque individu a une interprétation personnelle d’un poème et de son sens. On peut alors se poser la question suivante : “Quelle est le rôle de la poésie ?”. Pour répondre à cette question nous tenterons dans un premier temps de comprendre la pensée baudelairienne et si la poésie a véritablement un caractère autotélique, puis nous étudierons comment la poésie permet au poète de défendre des idéaux, avant de finalement analyser le renouvellement de notre vision du monde que peut opérer la poésie.

Tout d’abord, la poésie se veut autotélique chez certains auteurs qui lui réfutent toutes autres fonctions. Le mouvement parnassien qui émerge au XIXème siècle fonde sa pensée sur ce modèle, Théophile Gautier, l’une des principales figures de ce mouvement, exprime la pensée parnassienne avec l’aphorisme qu’on lui attribue “de l’art pour l’art”. Les poètes parnassiens se distinguent par leur volonté de se dissocier du mouvement romantique, ils prônent la forme du poème et une métrique plus rigoureuse en s’opposant à l'imprécision romantique qu’ils dénigrent. La Parnasse est en ce sens un mouvement littéraire qui se construit en opposition au romantisme, l’art doit y être impersonnel et à vocation descriptive en rejetant tout engagement politique ou social. Dans son poème “L’art”, Théophile Gautier évoque, en réponse à son collègue parnassien Théodore de Banville, cette volonté d’une poésie purement descriptive qui n’a pour seul but la beauté. En effet, Théophile Gautier s’attaque aux règles de la métrique classique en évoquant “des contraintes fausses” et prône une versification travaillée en rappelant aussi la forme que requiert une poésie qui doit être d’un “contour pur”. Il établit une analogie entre l’écriture poétique et la sculpture qui relèvent d’un travail artisanal de la matière. Comme le sculpteur pétrit l’argile, le poète agence les mots et est un artisan de la langue. L’évocation de la poésie comme une sculpture renvoie à un art fondamentalement descriptif caractéristique du mouvement Parnassien. Baudelaire avance lui aussi la nécessité de la poésie de dresser un portrait formel de la beauté, selon l'esthétique baudelairienne il ne peut y avoir de poésie sans beauté. Baudelaire se rapproche en ce sens du mouvement parnassien notamment avec son poème “la Beauté” où la beauté est incarnée allégoriquement par une femme. Tout comme Théophile Gautier, la beauté est liée selon Baudelaire à l’immortalité et donc à l'éternité. La beauté revêt aussi un caractère impassible, quasi hiératique qui abonde dans la volonté parnassienne d’une poésie purement descriptive, dépourvue d'émotions. Ainsi, la définition de la poésie livrée par Baudelaire se rapproche intimement des poètes parnassiens, ceux-ci établissent donc l'esthétisme de la poésie comme leur volonté prépondérante.

En second lieu, la poésie s’est révélée à ses débuts par son souci d'esthétisme avec des poètes agencés sur une métrique normée et une musicalité prononcée. En effet, la poésie était initialement chantée par des troubadours, la musicalité et l'esthétisme étaient donc nécessaires d’autant que celles-ci permettaient de glorifier des actes chevaleresques et d'exalter les valeurs de la féodalité. Le souci d'esthétisme est donc l’un des fondements de la poésie épique qui se développe du XI au XIIIème siècle sous la forme de chanson de geste, qui constitue l’aboutissement littéraire d’une tradition orale et donc musicale. L’une des plus célèbre épopée de la poésie lyrique est “la Chanson de Roland” qui mets en lumière par la beauté et la musicalité de ses vers les exploits de Roland et de son sacrifice à Roncevaux. Par ailleurs, les poètes qui succèdent historiquement à ceux de la poésie épique, poursuivre sur cette tradition esthétique en respectant toujours un métrique rigoureuse et en jouant particulièrement sur la musicalité de leurs oeuvres. En effet, les poètes de la Pléiade, notamment, Ronsard et Joachim du Bellay se distingue par leur respect d’un format précis mais aussi par la musicalité essentielle à leurs oeuvres. Ainsi, les poèmes “Mignonne allons voir si la rose” de ronsard ou encore, “Heureux qui comme Ulysse” de Joachim du Bellay illustre cette volonté d’esthétisme avec l’utilisation d’une forme fixe, le sonnet, et avec la multiplication des assonances et allitérations qui mettent en exergue la musicalité rythmant ces oeuvres. Enfin, la période de la Renaissance voit aussi l'apparition des premiers Blasons, qui ont eux aussi l'esthétisme comme ligne directrice puisqu'il ont pour but d’attiser le désir amoureux du lecteur en idolatrant une partie du corps féminin. Ronsard ou encore Maurice Scève renforcent l'esthétisme dans leurs blasons par leur travail sur la sensualité d’un détail corporel auquel ils s’attachent et par lequel, par le principe de synecdoque, ils réalisent une éloge du corps féminin. Dans son ” Blason du front “, Maurice Scève réalise l'éloge d’une femme en évoquant son front, l'esthétisme y est prononcée dans la mesure où le poète développe une sensibilité et une sensualité patente. Maurice Scève associe aussi une forte valeur symbolique au front et donc

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