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Correction d'une question sur corpus

Commentaire de texte : Correction d'une question sur corpus. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Novembre 2015  •  Commentaire de texte  •  1 365 Mots (6 Pages)  •  7 719 Vues

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Exemple de correction question sur corpus

Musset – Labiche – Beckett

Après avoir lu les textes du corps, vous répondrez à la question suivante : dans quelle mesure ces dialogues sont-ils comiques ?

Introduction

        Le corpus qui est présenté est composé de trois textes, extraits de pièces de théâtre. Le premier est issu de Il ne faut jurer de rien (Acte I, scène 2 – 1836), d’Alfred de Musset qui est un auteur romantique. Le second vient du Voyage de Monsieur Perrichon (Acte IV, scène 3 – 1860) d’Eugène Labiche qui est un auteur de vaudevilles. Enfin, le troisième extrait est tiré d’En attendant Godot (1952) de Samuel Beckett qui appartient au mouvement de l’Absurde. Le thème commun à ces trois textes est la conversation absurde. Dans quelle mesure ces dialogues sont-ils comiques ?

Développement

        On peut tout d’abord remarquer que chaque passage propose un dialogue de sourds. Dans tous les cas, la conversation est perturbée. En effet, dans le premier texte, on remarque la présence de plusieurs quiproquos : la Baronne ne parle pas de la même chose que l’Abbé, elle ne répond pas correctement aux remarques de sa fille Cécile et crée la surprise de l’homme d’église à la ligne 38 : il  y a confusion entre un objet et une personne (le peloton de laine et Miss Clary). On comprend le désordre mental de chacun grâce au grand nombre de points d’interrogation (l.2-58-2122-28-30). Les personnages se rendent parfois compte qu’ils ne comprennent pas la conversation ou bien posent une question sans en attendre la réponse comme c’est le cas du Maître de Danse (l21-22). De même, dans le texte deux, on assiste aussi à un dialogue décalé parce que les personnages ne sont pas tous au courant de la situation. Ainsi, ce qui met en avant la confusion est le jeu sur les apartés. Ils interviennent à quatre reprises (l.7-14-30-32). Marjorin et M. Perrichon partent pour le duel et ils ne savent pas que Mme Perrichon et Henriette ont appelé le préfet de police. Ainsi, on constate dans ces apartés et dans les didascalies des champs lexicaux différents qui mettent en avant les sentiments opposés de chacun. Ainsi, les deux femmes paraissent indifférentes (« tranquillement » l.7-23, « en chantant » l.1, « rien à craindre ») alors que les deux hommes sont tristes et mécontents (« il l’embrasse avec émotion » l.5-6, « s’essuyant les yeux » l.11, « ça me révolte » l.14, « c’est bien fait » l.14-33). C’est le contraste qui rend le passage drôle puisque le personnage principal est au comble du désespoir et que les femmes agissent avec légèreté. Le spectateur ne peut penser que M. Perrichon va mourir dans ces conditions, il peut donc rire de la situation. La notion de quiproquo est une fois encore présente, notamment sur le double sens du mot « là-bas » (l.24-25) et l’euphémisme de la ligne 22 (« Je vais partir ») : M. Perrichon dit à sa femme qu’il va mourir mais elle interprète cette phrase différemment. Ainsi, il y a un comique de mots qui s’installe grâce aux quiproquos.  Enfin, dans le texte de Beckett, on la conversation est particulièrement troublée par trois éléments : le personnage muet de Lucky, les répétitions et les ruptures de construction. Lucky ne parle pas mais sert de bête de somme à Pozzo : le comique ici est absurde car un homme est tenu en laisse par un autre homme. C’est une animalisation dégradante renforcée par la comparaison ligne 32. La scène est aussi drôle parce que cette conversation ne mène à rien comme le prouvent les répétitions : Estragon pose la même question à plusieurs reprises (l.1-2, 10-11) et elle est reprise par Vladimir et Pozzo. En fin de compte, cette question ne trouve jamais de réponse puisque ce n’est pas la question qui est intéressante : c’est la confusion dans laquelle les personnages se trouvent et l’incompréhension qu’ils semblent éprouver les uns vis-à-vis des autres. Tout tourne du mot « demander » (6 occurrences) qui a un double sens : poser une question et s’interroger. Ces interrogations sont reflétées par les ruptures dans le dialogue : l.3, 10, 19, 21, 37. Ils ne se comprennent pas et perdent le fil de leur propre propos.

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