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Corpus sur la déshumanisation

Commentaire de texte : Corpus sur la déshumanisation. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  14 Février 2017  •  Commentaire de texte  •  540 Mots (3 Pages)  •  2 540 Vues

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Jean de la Bruyère, Caractères, « De l’Homme », XI, n°128, 1688

Émile Zola, Germinal, partie V, chap.5, 1885

Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, chap.19, 1932

Primo Levi, Si c’est un homme, chap.13, 1947

Les écrivains prennent souvent leur « plume pour épée » (Sartre) et s’engagent pour défendre les opprimés. Au XVIIe siècle, le moraliste La Bruyère, dans le chapitre « De l’Homme » de ses Caractères, fait une description poignante des paysans de son temps. Deux siècles plus tard, Zola, dans son roman Germinal, décrit le cortège enragé des mineurs grévistes contre la misère qui les accable. Au XXe siècle, Céline, dans son roman Voyage au bout de la nuit, révèle les conditions de travail inhumaines du jeune Bardamu embauché dans les usines Ford. Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, l’écrivain Primo Levi, dans son récit autobiographique Si c’est un homme, rend compte de sa douloureuse expérience de déporté. Dans les dénonciations, les écrivains montrent comment certains hommes déshumanisent leurs semblables.

Les personnages sont présentés comme des êtres dégradés. Réduits à l’état d’esclaves par leur labeur, ils « épargnent aux autres hommes » tout travail (La Bruyère), ils font « les gestes qu’on [leur] commande de faire », sont soumis à « l’arbitre de [leur] destin » (Levi). Chez Zola ce sont des « meurt-de-faim » ou des « bandits », hors-la-loi.

Leur déchéance est d’abord physique : « noirs, livides, brulés » (La Bruyère), « cous décharnés », « cheveux épars », en « guenilles », ou « tricots en loques » (Zola), ou encore « moches, infirmes, mal foutu[s] » (Céline), ils sont des sous-hommes, presque des monstres, avec leurs « visages atroces » (Zola).

De façon plus surprenante, des métaphores saisissantes les transforment en « animaux ».

Ils ont l’apparence de « bêtes »  « fauves » chez Zola, « farouches » chez La Bruyère, de « mouches » ou de « chimpanzés » chez Céline. Il n’est plus question d’ « hommes » et de « femmes » mais de « mâles » et de « femelle » (La Bruyère, Zola).

Certains gros plans rendent plus frappante leur animalisation : il est question des « trous de bouches noires », de « mâchoires » effrayantes (Zola).

Leurs conditions de vie sont celles d’animaux : ils vivent dans des « tanières » (La Bruyère), en « meute » (Levi), entassés « à remuer à peine » dans des « cages », ils sont « battus » (Céline), « comprim[és] », « chass[és] » (Levi). Céline parle d’ « arrivage », comme s’il s’agissait de bétail, ou de « cages » de « laboratoire » ou sont parqués ces cobayes. Ils s’adonnent à des activités animales : « ils vivent de racines », « fouillent la terre » (La Bruyère), « galope[nt] » (Zola) « au pas de course » (Levi).

Tout comme les animaux, ils n’ont pas d’individualité et sont une « masse compacte ».

Tous ont perdu leur individualité : ils sont désignés non pas individuellement mais

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