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Commentaire scène d'exposition cédée

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Par   •  14 Mars 2018  •  Commentaire de texte  •  1 487 Mots (6 Pages)  •  544 Vues

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COMMENTAIRE : SCÈNE D’EXPOSITION MÉDÉE

Pierre Corneille, adepte des mouvements du baroque et du classicisme au XVIIème siècle, s’est surtout distingué pour l’écriture de pièces de théâtre, souvent dramatiques, dont Horace et Le Cid sont les plus connues. Il a  toutefois écrit de nombreux poèmes comme A la marquise. Médée, publiée en 1635, est une réécriture de la célèbre pièce de Sénèque qui raconte la trahison de Jason à Médée lorsqu’il choisit de se remarier à Créüse (la fille du roi de Corinthe), ce qui provoque un profond désir de vengeance chez la sorcière colérique.

Les premières lignes de la scène d’exposition nous plongent dans l’action à Corinthe à l’époque de la Grèce antique, et nous font découvrir les personnages dialoguant sur scène et ceux mentionnés qui sont hors-scène : Médée et Créüse. La scène étudiée présente une conversation entre deux anciens argonautes et amis, Jason et Pollux, à propos du remariage de Jason.

        On se demandera alors comment cette scène préfigure la suite de la pièce en étudiant les portraits implicites des personnages et la mise en place de l’intrigue.

Tout d’abord, une vision péjorative de Jason nous est offerte à travers ses longues tirades monopolisant presque la parole. Il est tout de suite caractérisé par son âme de séducteur car dès le début du texte, nous apprenons son remariage : « préparez-vous à voir mon second hyménée » (vers 6). Ce trait de caractère est renforcé par la réplique de son ami Pollux : « Il (Jason) est né seulement pour charmer les princesses » au vers 22. Cependant, Jason ne séduit pas pour le plaisir de séduire, il sait sélectionner les femmes qui lui permettront de réussir, comme le prouve le vers 30 : « J’accommode ma flamme au bien de mes affaires » (la « flamme » est une métonymie pour désigner sa passion). Son but est donc précis et grandiose : il veut obtenir le pouvoir et assouvir ses ambitions, en se servant des femmes. Cela connote aussi son caractère opportuniste. C'est d’ailleurs en ce sens qu'il emploie l'adjectif « vulgaire » : il n'est pas un « amant vulgaire » (vers 29), car il ne choisit pas les femmes du peuple. Il aime les reines comme Hypsipyle ou les princesses comme Créuse. De plus, Jason ne sait pas contrôler ses passions. Son amour pour Créuse lui fait oublier ses devoirs moraux envers Médée : « Mais un objet plus beau la chasse de mon lit » (vers 8). Cela indique d’ailleurs la nature de son attrait pour Créüse : il est physique. Ainsi, Jason cède au pouvoir de la passion incontrôlable, l’ « hybris » chez les grecs : « Je la quitte à regret, mais je n'ai point d'excuse contre un pouvoir plus fort qui me donne à Créuse. » (vers 17 et 18). Ce trait de caractère est récurrent chez lui puisqu'il avait déjà agi de cette façon avec Hypsipyle, son ancienne épouse. 

Son portrait péjoratif se fait aussi par l’utilisation de trois groupes nominaux, employés dans un rythme ternaire, reprenant les paroles de son ancienne épouse : « sans foi, sans cœur, sans conscience » (vers 13). La préposition « sans » met en valeur l'absence de qualités humaines chez lui, son immoralité. Il est aussi montré comme fanfaron puisqu’il s’attribue tous les mérites des exploits des argonautes : « Qui de vous l’eût fait, si Jason n’eût aimé ? ».  Il parle de lui à la 3ème personne et il se considère comme un héros : cela montre une forme de narcissisme et d’orgueil chez lui.

Jason veut se justifier sur le fait qu’il quitte Médée. Dans une  longue tirade (vers 65 à 92), il la rend coupable en affirmant qu’il ne peut pas rester avec un monstre: son argumentation montre sa malhonnêteté et sa mauvaise foi. Il n’est pas reconnaissant envers les sacrifices qu’a faits Médée par amour pour lui, il agit donc comme un lâche et égoïste. Il est aussi manipulateur puisqu’il trompe Pollux et essaye de se convaincre lui-même qu’il a raison. Il veut se dédouaner au fil des questions de Pollux, il trouve des raisons de plus en plus valables car elles doivent éveiller chez lui un certain malaise, il ne veut pas se sentir coupable. Il en vient même à présenter ce mariage comme un acte de sacrifice par amour pour Médée, car le roi veut la mettre à mort, mais s’il épouse Créüse, le roi va la gracier. Cela accentue son hypocrisie.

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