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Commentaire de texte Caligula acte final

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Par   •  23 Juin 2019  •  Commentaire de texte  •  1 934 Mots (8 Pages)  •  745 Vues

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La scène 14 de l’acte IV est la scène de dénouement qui est censé mettre un terme à l’action principale en réglant le sort de chacun des personnages. Cet acte ne figurait pas dans la version de 1938, remaniée par Camus pendant la guerre. Cet ajout donne une dimension plus politique à la pièce en permettant l’aboutissement de la conjuration des Patriciens.

Après les adieux de Scipion, Caligula étrangle Caesonia, sa fidèle maîtresse. Est-ce pour supprimer un témoin gênant de sa jeunesse vertueuse, comme pour se débarrasser de l’amour ? Pendant ce temps les conjurés prennent les armes. Ce soliloque (puisque le protagoniste est seul auprès du corps de Caesonia) devant son miroir permet au héros de reprendre des thèmes-clés de la pièce comme la logique (« Il suffit peut-être de rester logique jusqu’à la fin ») et du monologue de l’acte III scène 5 : l’obsession de la « lune » et de la « consommation », avant d’être assailli par les conspirateurs. (Lecture du passage) Nous nous demanderons en quoi ce monologue est particulièrement tragique. (Annonce des axes)

I Un soliloque pathétique et lyrique

A) Un dédoublement pathétique : L’objet miroir sert la mise en scène du dédoublement

Caligula a fait le vide autour de lui et n’a plus que le miroir, cad lui-même comme spectateur et interlocuteur

a) dédoublement en paroles :

- apostrophe à lui-même + alternance de JE-me/TU-toi (« toi en face de moi » marque l’opposition des 2 aspects de sa personnalité) ; « toi aussi » x2 -> « NOUS serons coupables à jamais » + caractéristique de la phrase au rythme binaire avec répétition : « je sais pourtant/ et tu le sais aussi »

- didascalies soulignent cette autoscopie : « avec tout l’accent de la détresse » il prend à témoin le miroir : « tu le vois bien » -> déclaration de « haine » à cet autre lui-même

b) dédoublement en gestes

- les didascalies insistent sur sa gestuelle pathétique : « se pressant contre le miroir », « tendant les mains vers le miroir », « s’agenouillant devant le miroir »

- et son émotion par la répétition des larmes : « (en) pleurant » x2 +finalement « criant ». Ainsi est mis en valeur son dégoût de lui-même qu’il ne supporte plus.

-> gradation de l’intensité de l’émotion jusqu’au bris du miroir : « dans la glace lance son siège à toute volée en hurlant »

B) Déception devant un constat d’échec amer (cf fin sc 13 : « Tuer n’est pas la solution »)

a) Sentiments négatifs :

- sentiment d’être incompris : « qu’il est dur d’avoir raison et de devoir aller jusqu’à la consommation » (= euphémisme de la mort)

- regret : « que ne suis-je à leur place »

- peur x3: « j’ai peur de la consommation » ; « j’ai peur », « la peur non plus ne dure pas »

- dégoût de sa « lâcheté » qu’il a toujours reprochée aux autres

b) Bilan dépréciatif de son passé :

- il n’a pas eu la lune et sait qu’il ne l’aura plus (: « Hélicon n’est pas venu.. »)

- regrets exprimés avec anaphores et irréels du passé au rythme ternaire : « si j’avais eu l’amour, / si l’amour suffisait,/ tout serait changé », « il suffirait… »

- l’impossible n’est pas réalisable : cf rappel de sa quête au PC révolu : « je l’ai cherché »

- reprise du thème de la culpabilité (« tout le monde est coupable »II ,9) associé à l’absence de dieu (métaphore) : « ce monde sans juge » + hyperbole et euphémisme : « où personne n’est innocent »

c) Constat d’échec

- répétition de « rien » x 4 = nihilisme : « rien dans ce monde ni dans l’autre qui soit à ma mesure » = constat d’échec en termes négatifs -> « je n’ai pas pris la voie qu’il fallait » + « ma liberté n’est pas la bonne » = reniement de soi qui s’oppose au « triomphe de l’innocence » cad de ses victimes ( = collectif devenu l’allégorie de l’Innocence)

=> prise de conscience de s’être trompé : sa révolte individuelle, en faisant le choix de l’absurde, a échoué et se trouve confrontée à une révolte collective qui libère ceux qu’il a opprimés en croyant leur révéler la vérité

C) Lyrisme poétique

a) Thème de la soif d’absolu impossible à étancher : images (« où étancher cette soif ? » : « quel cœur, quel dieu auraient pour moi la profondeur d’un lac ?» )

b) Images finales de la douleur avec interrogation exclamative émotionnelle « oh ! » ; comparaison « cette nuit est lourde comme la douleur humaine » ; périphrase de la mort : « ce grand vide où le cœur s’apaise » (octosyllabe avec sonorités suggestives)

c) Rythme et musicalité lyriques : modalités interrogatives et exclamatives + vers blancs au rythme binaire incantatoire (7x2 « Tout a l’air si compliqué/ tout est si simple pourtant » avec anaphore et antithèse ; 6x2 « aux bruits du monde,/ aux confins de moi-même » avec allitérations en nasales et assonances des voyelles proches du cri)

II

...

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