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Commentaire composé STENDHAL La chartreuse de Parme

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Par   •  19 Mai 2018  •  Commentaire de texte  •  1 788 Mots (8 Pages)  •  3 396 Vues

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Texte 12 : La Chartreuse de Parme, Stendhal

Présentation de l’auteur :

Stendhal (1783-1842) est un écrivain français appartenant au mouvement réaliste et romantique. Il s'engage à l’âge de 17 ans dans l'armée napoléonienne et cette carrière lui fait découvrir l’Italie, pays qu’il aime beaucoup. Stendhal reprend du service un peu plus tard et participe à la campagne de Russie puis tombe avec Napoléon en 1814. Pendant le régime de la Restauration, il s’installe à Milan où il se consacre à ses passions. De retour à Paris en 1821, il fréquente de nombreux salons romantiques. En 1830, Stendhal est nommé consul à Trieste ; c’est aussi cette année que paraît Le Rouge et le Noir.

Présentation du livre :

Il écrit la Chartreuse de Parme en 1838, roman salué par Balzac comme un chef-d’œuvre. Ce roman a été rédigé en à peine 7 semaines en le dictant à un secrétaire. Cette œuvre est publiée en deux volumes en mars 1839.  

Présentation du passage :

Ce texte se situe dans la première partie du chapitre 3. Fabrice Del Dongo, jeune aristocrate italien, fasciné par l’armée de Napoléon, fuit son pays et souhaite se battre à son côté cependant il ne peut être enrôlé officiellement. Il trouve un cheval et se jette dans la célèbre bataille de Waterloo.

Problématique :

Comment le caractère héroïque du personnage est remis en question ?

Annonce de plan.

  1. Un héros improbable.

A/ L'étranger.

Fabrice est un étranger tout d’abord par le langage. Le premier élément qui place Fabrice à part est sa nationalité avec (l.21) « le conseil de ne point parler » et (l.22) « il arrangea une petite phrase bien française ». La précision « bien française » pour tourner sa phrase souligne un désir de paraître comme étant l'un d'entre eux. Le langage apparaît aussi comme porteur de danger (l.21) « conseil de ne point parler » puisqu'il révèlerait sa nationalité et donc le signalerait comme ennemi potentiel. Bien que français, le terme (l.23) « qui gourmande » appartient à un registre de langue soutenu, en décalage avec le langage familier militaire employé par son interlocuteur, comme en témoigne (l.26) « bêta », (l.24) « pardi » et (l.26) « ah çà !» : Fabrice ne parle donc pas comme les autres militaires. De plus, il est acteur d’une action sur laquelle il n'a pas de prise : (l.7) « et d'abord Fabrice ne comprenait pas » : l'expression « les habits rouges » est dépourvue de sens pour lui ce qui est révélateur de sa méconnaissance du conflit. L’emploi du verbe « comprendre » en phrase négative à dans l'extrait montre que Fabrice est donc étranger non seulement par la langue, mais aussi parce qu'il ne possède pas le référentiel nécessaire.

         B/Un militaire maladroit.

Son attitude maladroite est marquée par les dénominations de Fabrice. (l.15) « blanc-bec » et (l.26) « bêta » ainsi que l’interjection (l.24) « Pardi ! » marque une évidence et la surprise de l'énonciateur que son interlocuteur ne connaisse pas cette évidence : ces termes péjoratifs le placent à part par son ignorance militaire. Un zèle (ardeur, empressement au service de quelqu’un) également en décalage. (l.10-14) « ils criaient évidemment pour demander du secours, et personne ne s’arrêtait pour leur en donner. Notre héros, fort humain, se donnait toutes les peines du monde pour que son cheval ne mît les pieds sur aucun habit rouge. L’escorte s’arrêta ; Fabrice, qui ne faisait pas assez d’attention à son devoir de soldat, galopait toujours en regardant un malheureux blessé. » : « fort humain », « ne mît les pieds sur aucun habit rouge » et « en regardant un malheureux » montre l’insistance sur la compassion de Fabrice pour les blessés mais en décalage avec le lieu puisqu’une bataille n'est pas le moment où montrer de la pitié pour l'ennemi. (l.12) « toutes les peines du monde », (l.13) « ne faisait pas assez d'attention à son devoir de soldat » : la qualité d'humanité de Fabrice est aux dépens de l'attitude militaire nécessaire. Fabrice est donc un antihéros puisqu’il n'a pas les qualités guerrières, mais sympathique puisqu’il montre une véritable attention aux blessés.

C/ L'ironie du narrateur.

(l.37-39) « ce qui lui sembla horrible, ce fut un cheval tout sanglant qui se débattait sur la terre labourée, en engageant ses pieds dans ses propres entrailles ; il voulait suivre les autres : le sang coulait dans la boue. » : un effet de réel avec « sanglant », « entrailles », « sang » donc une insistance sur l'horreur renforcée par l'annonce « horrible » mais en décalage puisque ce qui marque Fabrice est plus la douleur du cheval que les deux hussards précédemment touchés. La compassion de Fabrice ne porte pas vers ceux envers qui il devrait sentir un lien mais vers un animal. La présence du narrateur. (l.1) « nous avouerons que notre héros était fort peu héros en ce moment » on note une manifestation de la présence du narrateur par la 1ère personne du pluriel. Il effectue un jugement porté sur le statut de son personnage : « fort peu héros ». Il admet un décalage entre « héros » et « fort peu héros » ce qui renvoie donc à l'antihéros mais également à l'expression (l.11) « notre héros, fort humain » qui permet à nouveau de marquer le décalage entre les valeurs guerrières épiques du héros traditionnel et les valeurs de Fabrice.

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