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Ceux qui partent de Jeanne Benameur-2019

Commentaire de texte : Ceux qui partent de Jeanne Benameur-2019. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Mai 2020  •  Commentaire de texte  •  1 503 Mots (7 Pages)  •  644 Vues

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Commentaire de texte : Ceux qui partent de Jeanne Benameur - 2019

Jeanne Benameur est une écrivaine française mélangeant littérature générale à littérature de jeunesse. En 2000, elle publie Les Demeurées dans lequel elle présente une jeune fille vue comme une demeurée par son village. En 2019, Jeanne Benameur publie un nouveaux roman, intitulé ceux qui partent. On y retrouve deux émigrés italiens, quittant tout pour une nouvelle vie  en Amérique. Le registre réaliste permet de se fixer une idée majeure sur l’émigration mais aussi de s’identifier aux personnages. Ici, l’extrait constitue l’incipit du roman. Le lecteur découvre les personnages et leurs caractères. Nous allons donc voir en quoi les émigrés sont présentés comme des héros. Nous verrons que leur statut d’émigrés peut-être remis en question pour ensuite laisser place à un statut de héros.

Tout d’abord, les émigrés présentés peuvent laisser penser qu’ils n’en sont pas. Nous verrons donc que ces deux personnages sont intrus à la scène, pour ensuite s’intéresser à leur état émotionnel puis voir en quoi ce sont tout de même des émigrés.

Pour commencer, les émigrés sont intrus à la scène d’émigration. En effet, tout semble leur tourner autour et eux ne semblent pas concernés, ils sont comme absents. Ce sentiment est accentué par les nombreux pronoms personnels les désignant et les opposants alors aux autres émigrants : « Tout autour d’eux » l2, « eux deux restent » l4, « ils vont rejoindre la foule des émigrants » l12. De plus, leur façon de se comporter est étrange. Ils sont très calmes et observateurs tandis que la foule s’agite et se bouscule : « restent immobiles » l4, alors que tous les regards s’empêtraient dans les pieds et les ballots » l20. Enfin, leur tenue vestimentaire est contradictoire avec leur statut d’émigrant, encore une fois, ils sont différents des autres : « eux deux, ils ont quelque chose de singulier » l31, « ils n’ont pas enfilé manteaux […] comme le font tant d’émigrants » l33-34. Ici, nous avons l’impression que les deux personnages se sont trompés de groupe. Ils semblent se rapprocher davantage des Américains que des émigrants.

Ensuite, les deux émigrés n’ont pas de sentiments et d’émotions visibles. Ils sont calmes, discrets et ne s’agitent pas : « eux deux restent immobiles » l4. Même la narratrice semble se demander pourquoi ils ne sont pas plus heureux et plus impatients d’être enfin arrivés : « est ce bien pour s’imprégner, […] qu’ils ne cèdent pas à l’excitation de l’arrivée ? » l 16. En réalité, leur façon d’agir laisse penser que le temps s’est arrêté sur eux, les empêchant de bouger, de parler, et de penser. En effet, le lecteur n’a pas accès à leurs sensations, ni à leurs opinions. Nous ne les voyons que de l’extérieur : « elle, à sa façon de » l10, « on voit qu’ » l6, « on ne sait rien des vies de ceux » l21.  Ils semblent figés dans le temps : « l’instant de cette photographie est suspendue » l12. Ce point montre le sentiment d’appartenance des émigrants et leur manière de réagir face à de nouvelles situations.

Enfin, malgré tout cela, les deux personnages sont des émigrés à part entière. Leur vie d’avant et leurs nombreuses expériences, dont on ne sait pas grand-chose, font d’eux des personnes souhaitant vivre dans de meilleures conditions et dans un espoir d’être de vraies personnes. Ils rêvent de stabilité au quotidien : « toute leur vie, forte des habitudes et des certitudes menues qui font croire au mot toujours » l15. On s’aperçoit que malgré leur apparence singulière, leur passé se confond encore et toujours au présent : « qui font croire au mot toujours, les habite encore » l15. De plus, malgré le discourt narrativisé permanent, les émigrés semblent se défendre sur leur état d’esprit, ils se protègent des préjugés : « Il ne sait rien d’eux. On ne sait rien » l21. Cette anaphore donne un effet d’insistance. Ici nous voyons que les émigrés ont des sentiments mais les cachent, pour se donner du courage et rester fort.

Dans cette première partie, nous avons vu et expliquer l’absence de sentiments émotionnels des deux personnages durant cette scène d’émigration. Ils cachent leurs sentiments ce qui créé une sensation de rupture avec les autres personnages. Pour continuer, nous allons voir en quoi les émigrés ont un statut de héros, avec une sensation de supériorité involontaire puis une description héroïque leur permettant de capter l’attention.

Tout d’abord, les deux personnages rejettent un sentiment de supériorité. Dès les premiers mots, ils sont mis en valeur dans une phrase qui pourrait faire penser à une scène de film : « Ils prennent la pose, père et fille, sur le pont du grand paquebot » l1. De plus, l’apposition « père et fille » accentue cette impression et leur importance dans le texte. Nous avons l’impression que tout tourne autour d’eux et que eux seuls ont tout abandonné pour une nouvelle vie : « Eux deux sur le pont du bateau » l30, «  Eux deux, ils ont » l31. En plus de cela, l’extrait ne parle à aucun moment de la foule et de ses sentiments. Enfin, la scène de film est par la suite renouvelée avec la  manière d’agir des deux personnages : « une façon de lever la tête vers le ciel […] C’était tellement insolite » On pourrait croire que ce passage a été réfléchie et joué en conséquence, ce qui met davantage le père et la fille en avant. Ce point laisse voir que les deux personnes sont supérieures, délaissant les autres émigrants. Cependant, cette supériorité est inconsciente et ne laisse pas place à la méchanceté.

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