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Bonjour tristesse, Eluard

Commentaire de texte : Bonjour tristesse, Eluard. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  30 Janvier 2017  •  Commentaire de texte  •  1 062 Mots (5 Pages)  •  8 421 Vues

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Le 20ème siècle est marqué  par le courant du roman français. Bonjour Tristesse est publié en 1954 et c'est le premier roman de Françoise Sagan qui n'a alors que 19 ans Francoise Sagan est issu d'une famille bourgeoise aisée, elle est née en 1935 et est décédée en 2004. Sa carrière de femme de Lettres commence avec la publication de Bonjour Tristesse qui est l’un des romans les plus lus et connu du 20ème siècle. Le titre du roman fait référence au poème de Paul Eluard « La vie immédiate » vers 2 « BONJOUR TRISTESSE » . Nous étudierons un extrait de l’incipit c'est a dire le début du récit .  Ce récit est un récit rétrospectif que fait Cécile, la jeune narratrice, sur l’été qu’elle a passé l’année précédente sur la Côte d’Azur. Dans notre extrait, qui correspond à l’incipit du roman, la narratrice nous plonge dans le contexte de l’histoire. Ce qui nous pousse à nous demander

EN QUOI CET INCIPIT EST-IL ORIGINAL ?

Tout d'abord nous verrons la structure originale de cet incipit et enfin  nous verrons que celui-ci est dérangeant.

L’incipit de Bonjour Tristesse est original en effet il a dans un premier temps une fonction informative. La structure de cet incipit nous conduit à évoquer des détails spatio-temporels en deuxième partie. L’action se déroule pendant la période estivale « cet été là », « à ce début d’été », « les premières chaleurs de juin ». Les relations père / fille seront au centre du roman. Elles le sont d’ailleurs au centre de l’incipit. Dés le debut du deuxième paragraphe, le mot « père » apparaît « les autres étaient mon père et Elsa, sa maîtresse ». La construction de la phrase est relativement complexe car on sent bien le souhait de l’auteure de mettre en valeur le mot « maîtresse ».  Se succède ensuite des informations qui permettent de mieux connaître le père et les conditions de vie de la jeune fille.

Dans ce texte, le narrateur est interne et elle délivre au lecteur les informations dont il a besoin : les deux personnages principaux sont présentés ainsi que leurs relations. Par exemple, dés la première phrase, la narratrice fait partie de l’histoire. En effet elle s'exprime a la première personne c'est a dire « je » ou encore les pronoms possessif « mon » enfin elle donne aussi son avis personnel. L1 « sur ce sentiment inconnu dont l'ennui, la douceur, m'obsèdent,j'hésite... » De plus, elle commence très rapidement par se confier en ouvrant ses sentiments aux lecteurs : « un sentiment si complet, si égoïste » L3. On note la présence anaphorique de l’adverbe « si » qui a une valeur d’intensité. Il est notable que le troisième mot du roman soit « sentiment ».

De plus on remarque qu'il est caractérisé comme un roman sentimental. Non seulement la sentimentalité est très présente mais elle est intense et obsédante « ce sentiment inconnu dont l’ennui, la douceur m’obsède ». Le verbe obséder est mis en valeur par la position centrale qu’il occupe dans la phrase. L’auteure est comme prise au piège : « Quelque chose se replie sur moi ». Ce qui frappe dans cette citation, c’est l’emploi de « quelque chose ». En effet, les sentiments évoqués par l’auteure ne sont pas maîtrisés, il y a donc quelque chose d’effrayant car elle peine à en donner le nom. Il faut d’ailleurs qu’elle ait recourt à une comparaison pour essayer de se faire comprendre : « comme une soie » L5. Le premier paragraphe délivre donc des informations primordiales pour la suite du récit : elle sera tournée vers la vie sentimentale de la narratrice.

En outre, nous avons affaire à une jeune fille qui ne connaît pas la morale au contraire, son père change de femme très souvent : « C’était un homme jeune, plein de vitalité, […] je n’avais pas pu comprendre qu’il vécut avec une femme. J’avais moins vite admis qu’il en changeât tous les six mois ! ».

 La naïveté de la jeune fille fait rire , d’où le trait d’humour « qu’il en changeât tous les six mois ! ». Cette citation illustre que Françoise Sagan a choisi l’humour pour dépeindre une situation qui traumatiserait la plupart des jeunes filles de l’époque. Le passage créé des horizons d’attente. Ainsi, la dernière phrase vient nuancer l’aspect paradisiaque décrit par le paragraphe précédent : Les personnages qui étaient plaisants « gentils », « gentillesse », « distrayant », le cadre semble paradisiaque « une grande villa blanche, isolée, ravissante », « elle était bâti sur un promontoire ». Le mot « promontoire » attire l’attention du lecteur car c’est une sorte de trône dominé par une maison qui semble réunir toutes les qualités « sur la Méditerranée », « grande », « isolée », « ravissante ». La mer elle-même participe à la beauté du cadre « bordée de rochers roux où se balançait la mer ». L’emploi du verbe balancer décrit l’élément marin comme joyeux, amical. Pour toutes ces raisons, la dernière phrase « les premiers jours furent éblouissants » vient faire une différence avec le début. En effet, l’adjectif « premier » circonscrit une période précise qui par définition ne dure pas. L’emploi du passé simple « furent » montre qu’il s’agit d’une époque révolue qui n’est plus vécue au moment où l’auteur s’exprime. Enfin, l’emploi de l’adjectif « éblouissant » est intéressant car il a plusieurs sens. Bien entendu, il y a le sens le plus évident : les vacances sont idéales au début de l’histoire mais nous ne devons pas oublier le sens premier du verbe qui est « frapper la vue par un éclat très vif que les yeux ne peuvent soutenir ». Il s’agirait alors d’un début de vacances , trop beau, qui ne permettrai pas à la jeune femme de voir et d’anticiper le drame qui allait se jouer.

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