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Bel-Ami de Maupassant

Fiche de lecture : Bel-Ami de Maupassant. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  12 Mars 2022  •  Fiche de lecture  •  1 808 Mots (8 Pages)  •  711 Vues

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Bel-Ami de Maupassant (extrait du chapitre 2) analyse linéaire

Guy de Maupassant : célèbre romancier naturaliste de la deuxième moitié du XIXe siècle (1850-1893), contemporain et ami de Flaubert et Zola. Bel-Ami, daté de 1885, est son roman le plus connu, maintes fois adapté au cinéma : l’auteur y raconte l’ascension sociale d’un arriviste sans scrupule nommé Georges Duroy, dans le Paris de la fin du XIXème. Au début du roman, le protagoniste rencontre par hasard un ancien camarade devenu journaliste, Charles Forestier, qui l’invite à une soirée chez lui. Le texte à commenter se situe au chapitre 2 (sur 18) : Duroy monte les escaliers pour se rendre chez son ami. Nous verrons comment Maupassant fait de cette scène un moment-clé du roman.

Le texte commence par un dialogue : Duroy s’adresse au concierge de l’immeuble et le questionne poliment sur l’étage où il peut trouver son camarade. Le terme « monsieur » montre que Forestier est quelqu’un d’assez important. Le concierge répond et le narrateur précise « d’une voix aimable où apparaissait une considération pour son locataire ». C’est Duroy qui est attentif au ton employé par son interlocuteur : il est très sensible par cette « considération », lui employé des chemin de fer et cherche à s’élever dans l’échelle sociale. Phrase courte enclenche l’action qui va occuper tout le texte : « Et Georges Duroy monta l’escalier ». La phrase a quelque chose de solennel. Les deux paragraphes qui suivent décrivent longuement l’allure et les vêtements de personnage. On comprend qu'il n’a pas l’habitude des dîners mondains car « il était un peu gêné, intimidé, mal à l’aise », car « l’ensemble de sa toilette l’inquiétait » et qu’il « la sentait défectueuse en tout ». Début texte multiplie termes à connotation négative et insiste sur le peu d’expérience de Duroy. Le narrateur omniscient nous apprend qu’« il portait un habit pour la première fois de sa vie ». S’ensuit un véritable passage en revue des différents éléments qui composent sa tenue, avec à chaque fois une accumulation de détails, de caractéristiques positives ou négatives. Ainsi « les bottines » qualifiées de « non vernies mais assez fines cependant » ; le narrateur précise même pourquoi : Duroy « avait la coquetterie du pied ». La chemise évoquée avec encore plus de détails : son prix (« 4.50 francs ») et son lieu d’achat (« au Louvre »), ainsi que sa mauvaise qualité : « le plastron trop mince se cassait déjà ». Précision sur l’état des autres chemises - « celles de tous les jours » complète cette description : elles ont toutes « des avaries plus ou moins graves », pas présentables pour un dîner dans la bonne société, même pour ce qui est de « la moins abîmée ». Ces précisions souligne la condition modeste de Duroy et solennise son entrée dans un milieu bourgeois. La description se poursuit avec une évocation précise et à nouveau négative du « pantalon », qui était « un peu trop large », « dessinait mal la jambe », « semblait s’enrouler autour du mollet » et avait une « apparence fripée ». Le narrateur révèle au lecteur que ces vêtements ont été achetés « d’occasion ». Le paragraphe se termine cependant sur une note positive en évoquant « l’habit » (c’est à dire la veste) qui « n’allait pas mal … à peu près juste pour la taille ». Après cette parenthèse descriptive, la narration reprend , avec un changement de temps, abandonne le passé simple « il monta » pour l’imparfait : « il montait lentement les marches ». C’est sans doute la lenteur de Duroy qui explique ce changement temporel. Le narrateur s’attarde à nouveau sur l’état d’esprit du personnage qu’il décrit à l’aide de termes négatifs et hyperboliques : Duroy avait « le cœur battant, l’esprit anxieux » et était « harcelé surtout par la crainte d’être ridicule ». Ainsi, le lecteur connaît bien la psychologie du personnage. La ligne 16 constitue un tournant dans le texte. Le ton change totalement à partir de l’adverbe « soudain » et du verbe de perception « il aperçut ». Jusque-là le personnage était décrit en focalisation interne sans le champ lexical de la vue utilisé, introduit dans le texte à partir de la ligne 16 et ensuite récurrent des paragraphes 4 à 8. Narrateur s’amuse de la naïveté de Georges Duroy, qui ne se reconnaît pas dans le miroir et croit voir « en face de lui un monsieur en grande toilette qui le regardait ». Il est même effrayé puisqu’il « f(a)it un mouvement en arrière ». Toutes ses réactions montrent à quel point il est étranger au monde dans lequel il s’apprête à rentrer. Une hyperbole vient souligner sa surprise : « il demeura stupéfait ». Le narrateur explique ce que le lecteur avait compris : « c’était lui-même ». Duroy n’est visiblement pas habitué à la « haute glace en pied qui formait sur le pallier du premier étage une longue perspective de galerie » (fait peu penser galerie des glaces du château de Versailles). Le paragraphe se termine sur une note très optimiste puisqu’il est question d’un « élan de joie » ; le personnage « tressaill(it) tant il se jugea mieux qu’il n’aurait cru ». Il passe donc en un instant de l’inquiétude excessive à la confiance totale. Ce passage devant la glace véritable révélation ; l’image que lui renvoie le miroir est celle de l’homme qu’il souhaite devenir, un « homme du monde … fort bien, fort chic ».

Le paragraphe suivant (lignes 21 à 23) explique pourquoi il passe de l’inquiétude à la joie : on apprend que Duroy n’a chez lui « qu’un petit miroir à barbe », dans lequel il ne peut pas « se contempler entièrement » ; c’est sans doute la première fois de sa vie qu’il se voit en pied,

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