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Avertissements aux lecteurs de Gargantua

Cours : Avertissements aux lecteurs de Gargantua. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Juin 2022  •  Cours  •  2 083 Mots (9 Pages)  •  733 Vues

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Parcours  : Littérature d’idées.

Etude d’une œuvre intégrale : Rabelais, Gargantua

INTRODUCTION :

  1. Présentation de l’auteur :

François Rabelais est un célèbre auteur du XVIème siècle, période de la Renaissance et de l’Humanisme. La Renaissance est un mouvement culturel né en Italie au XVe siècle et caractérisé par la redécouverte des textes et arts de l’Antiquité grecque et romaine. Quant à l’Humanisme, c’est un mouvement intellectuel fondé sur l’étude du grec et du latin, l’acquisition de multiples savoirs dans tous les domaines de connaissances  en vue d’un épanouissement total de l’être humain.

Rabelais est né en Touraine peut-être en 14 83, fils d’avocat il évolue dans un milieu aisé et très influencé par la juridiction, la justice, le droit. Il fait d’ailleurs des études de Droit, puis entre chez les Franciscains, tout en étudiant en profondeur les textes grecs et latins. Il poursuit sa quête de savoirs et son appétit gigantesque de connaissances en étudiant la médecine à Montpellier.

 Il devient médecin et soigne les malades atteints de la peste à Lyon. Il vit dans une époque troublée par les guerres entre Charles Quint et François 1er, puis par la réforme protestante qui entraîne les guerres de religion. Cela ne l’empêche pas de voyager en Italie où il s’intéresse aux arts et à la littérature. Il reprend la prêtrise à la fin de sa vie, tout en conservant un activité intellectuelle intense.

  1. Présentation de l’œuvre :

En 1532, il publie un premier roman Pantagruel , qui raconte l’histoire d’un géant, fils de Gargantua, sous le pseudonyme d’Alcofribas Nasier . Son succès le conduit à écrire la vie du père de Pantagruel, et en 1534, il publie Gargantua. Suivront trois autres livres : le Tiers livre, le Quart livre et le Quint livre (peut-être pas de Rabelais lui-même). Son œuvre se caractérise par deux principes fondamentaux : le rire et le savoir. Son humour est paillard, grivois, obscène, grossier, parce que fondé sur la scatologie (les fonctions naturelles du corps, comme la fonction urinaire, ou défécatoire) appelée aussi humour stercoraire ; fondé aussi sur le sexe et la copulation, la fonction reproductive : c’est l’humour dit « rabelaisien ». Mais cet humour ne doit pas cacher le sens profond de l’œuvre qui est de faire réfléchir sur la vie humaine, le sens de notre présence sur terre, et tout ce qui en découle.

  1. Présentation du texte :

L’avertissement aux lecteurs consiste en un dizain ( strophe de dix vers) qui se présente comme une mise en garde des lecteurs que Rabelais considère comme des amis. Le dizain initial nous informe sur le contenu du roman placé sous le signe du rire car c’est le rire qui distingue l‘espèce humaine des autres créatures : « Pour ce que rire est le propre de l’homme ». Le prologue, quant à lui, exploite plusieurs analogies pour informer les lecteurs et leur conseiller de ne pas s’arrêter aux apparences mais de découvrir un sens transcendant au-delà de l’aspect frivole des textes. Deux comparaisons majeures sont développées dans le prologue : les silènes, boites laides d’extérieur mais contenant une matière très précieuse et l’os à moelle, qui doit être rongé jusqu’à la découverte de la bonne « substantifique moelle ». 

  1. Présentation du plan, ou de la démarche que l’on va suivre pour étudier le texte.

Nous allons faire une explication linéaire du début de Gargantua : notre méthode sera donc de suivre le texte en l’analysant ligne par ligne.

Explication du texte :

D’abord commence le dizain que constitue l’avertissement aux lecteurs. Rabelais interpelle directement ses lecteurs en établissant une relation d’amitié entre lui et nous : « Amis lecteurs » écrit-il. D’emblée, Rabelais crée une relation affective, un rapport de proximité, une communication entre lui et ses lecteurs. L’auteur utilise la fonction injonctive et la fonction phatique du langage pour attirer notre attention et établir la connexion. Le fait d’appeler ses lecteurs « amis » est aussi une façon de s’attirer leur sympathie et leur bienveillance : cette stratégie de discours est très ancienne, elle consiste à s’attirer l’attention du lecteur : c’est la Captatio benevolentiae ( la captation de la bienveillance).

Autre indice de l’adresse aux lecteurs : c’est l’utilisation de la deuxième personne du pluriel le « vous » pour la conjugaison du verbe « lisez ».

« qui lisez ce livre » : « qui » : pronom relatif qui introduit une proposition subordonnée relative, il est mis l’antécédent « amis lecteurs ». On a donc une proposition subordonnée relative qui nous informe sur ce que font les lecteurs.

« lisez » : verbe conjugué au présent de l’indicatif

« ce » : adjectif démonstratif

« livre » : nom commun ou substantif.

Vers2 : « Dépouillez-vous de toute passion » : Rabelais utilise l’impératif, il donne un ordre à ses lecteurs, il utilise encore la fonction injonctive du langage. (Une injonction est un ordre, un commandement). L’auteur nous demande de nous débarrasser de toute passion : pour bien lire Rabelais, il faudrait donc ne pas éprouver de sentiment incontrôlable. Toute passion serait ici négative parce qu’elle nous empêcherait de bien lire l’œuvre : nous risquons d’être trop passifs. L’auteur nous demande d’être actifs, d’avoir l’intelligence en éveil.

Vers 3 : Rabelais poursuit ses injonctions et nous demande de ne pas être choqués par le contenu apparent de ses textes : c’est ce qu’il va développer dans le prologue en nous conseillant de ne pas nous arrêter aux apparences grossières, vulgaires et humoristiques, frivoles, de son œuvre. Nous ne devrions pas être offusqués ou outrés par les écrits que nous lirons. Rabelais le justifie au vers 4 : le livre ne contient pas de « mal » ni de « corruption » : le livre doit prôner le Bien, valeur suprême de l’humanisme, et s’imposer comme un livre fondé sur l’honnêteté, l’intégrité morale , la vertu , la pureté.

Rabelais fait donc l’éloge de son livre, il utilise un vocabulaire laudatif (qui adresse des louanges à …).

Au vers 5, un premier paradoxe est exprimé : Rabelais vient de faire l’éloge de son livre et voilà qu’il nous le présente maintenant comme étant imparfait ! le livre ne contient pas de perfection, sauf pour ce qui concerne l’humour : la valeur comique de l’œuvre serait, elle, parfaite, idéale, réussie.

Comment Rabelais justifie-t-il cela ?

(Humanités : disciplines scolaires, domaines de savoir qui sont fondés sur les langues anciennes le grec et le latin principalement. L’étude des Humanités fait partie des objectifs de l’Humanisme).

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