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Apollinaire, « Crépuscule » → reprise de l’analyse

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Par   •  9 Janvier 2023  •  Commentaire de texte  •  1 660 Mots (7 Pages)  •  255 Vues

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Séquence II / Texte 1 : Apollinaire, « Crépuscule » → reprise de l’analyse

1er mouvement : les coulisses (strophe 1)

La première impression qui se dégage à la lecture de ce poème : on se trouve face à un spectacle étrange.

En effet, univers mystérieux → titre « crépuscule » (un moment indéfini entre le jour et la nuit, un moment de transition) // écho dans l’adjectif « crépusculaire » (2e strophe, aux connotations étranges puisqu’il qualifie le substantif « charlatan »).

Indications temporelles extrêmement poétiques = en effet, la tombée de la nuit est associée à une personnification du jour avec le verbe « s’exténue » = tout empreint de fatigue, d’épuisement.

La scène se déroule dans un décor champêtre → présence de la nature évoquée avec les termes « herbe » (v. 2) et « étang » (v. 4) qui décrivent le cadre spatial. Impression de nature vague, imprécise accentuée par le verbe.

Un 1er personnage fait son apparition : « l’Arlequine » = personnage de la commedia dell’arte (comédie italienne du XVIème siècle qui s’appuyait sur des improvisations de personnages types) → semble placer le spectacle sous le signe de la légèreté.

Elle n’est pas sur scène mais semble pourtant en représentation : elle est sujet de deux verbes qui la mettent en valeur : « s’est mise nue » et « mire son corps » : un peu comme un artiste qui se prépare comme le montrerait la présence du miroir (représenté par le terme « étang » + le verbe « mire ») ou artiste qui s’exhibe comme semblerait le souligner l’emploi du présent, temps dominant par ailleurs et qui semble instaurer une simultanéité entre les actions ? La question reste ouverte et Apollinaire ne donne aucun élément pour trancher.

Le poème est dédié à Marie Laurencin, une femme avec laquelle Apollinaire a eu une relation assez tumultueuse. Ici l’arlequine est séparée de son arlequin qui se trouve dans la strophe 3 → en isolant son arlequine dans la strophe initiale, en en faisant un personnage un peu exhibitionniste, ne suggère-t-il pas qu’elle serait un double de Marie Laurencin, non pas l’artiste qu’il admire mais la femme, sa maîtresse à qui il reproche sans cesse sa légèreté ? De plus, le verbe « mire » peut suggérer la volonté de fixer le souvenir par le regard alors qu’il est condamné à l’oubli / tente d’actualiser un passé mort.

D’ailleurs, tout n'est pas serein : on se trouve à proximité d'un l’étang et donc de l'eau, dotée de connotations inquiétantes puisqu'elle évoque dans certaines mythologies (grecque notamment avec l’Achéron le fleuve qui sépare les morts des vivants) le monde de l’au-delà. Cette hypothèse serait d’ailleurs confirmée par le premier vers, « les ombres des morts », dont les sonorités fermées sont quelque peu inquiétantes. (« ombre » = symbole du flou, de la fragilité)

En insérant dans ce poème toute cette inquiétude liée à la présence de la mort, de l’obscurité, ne cherche-t-il pas à traduire sa propre inquiétude quant à leur avenir de couple ? Ce crépuscule serait alors aussi amoureux, dans le sens où il annoncerait la fin de la liaison.

2e mouvement : le spectacle (strophes 2, 3, 4)

On retrouve un écho au titre dans l’adjectif « crépusculaire », aux connotations étranges puisqu’il qualifie le nom « charlatan » (= vendeur ambulant qui séduit par ses paroles) → place le spectacle sous le signe du mystère. (est-il au déclin de sa vie ?)

La nuit apparaît aussi d’un point de vue cosmique → utilisation du lexique du cosmos : expressions « le ciel sans teinte (…) constellé », « les astres pâles », « une étoile » = semble élever le poème, lui donner une dimension presque verticale.

GN en position de COD : « les tours que l’on va faire » = fait allusion aux numéros présentés + on a l’impression d’avoir un M. Loyal avec le charlatan. (pourtant, ce n’est pas le personnage le plus présent comme on le verra dans la suite du poème)

La présence des couleurs pastelles fait penser aux couleurs utilisés par Marie Laurencin sur ses tableaux (le poème lui est dédicacé) qui lui sont si chères : « pâle » « sans teintes » « blême ». Ce poème serait un hommage à son œuvre.

On trouve aussi dans le lexique et dans la forme poétique fluide (octosyllabe léger, pas de ponctuation) la volonté de créer un univers flou, insaisissable comme la touche de l’artiste qui unifie dans des tons harmonieux les sujets et l’arrière-plan.

Les personnages que l’on trouve dans le troisième quatrain ont plusieurs points communs : présentés d’abord de manière indistincte avec le terme pluriel « les spectateurs » qui suggèrent donc une passivité, ils sont ensuite détaillés et catégorisés.

Les noms « sorciers », « fées » et « enchanteurs » appartiennent au lexique du conte merveilleux, de la magie : cette présence renforce donc le mystère du spectacle présenté.

La présence d’un spectacle apparaît de manière explicite avec le c. c de lieu « sur les tréteaux » (v. 9) qui

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