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Analyse linéaire de Parfum exotique de Baudelaire

Fiche : Analyse linéaire de Parfum exotique de Baudelaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Janvier 2023  •  Fiche  •  1 419 Mots (6 Pages)  •  300 Vues

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Analyse linéaire de Parfum exotique de Baudelaire

Introduction :

Le recueil poétique des Fleurs du Mal de Charles Baudelaire fait scandale dès sa parution en 1857 puisque le poète y retrace un véritable parcours initiatique à travers sa descente aux Enfers. Ce sonnet, Parfum exotique, ouvre, dans la section Spleen et Idéal, le cycle consacré à Jeanne Duval, la célèbre maîtresse de Baudelaire avec laquelle il entretiendra une relation passionnée, prolifique et destructrice. Dans ce sonnet, même si le rôle de le femme est fondamental, elle finira par s'effacer pour laisser toute la suprématie au pouvoir du rêve grâce au jeu des correspondances. Ainsi, nous pouvons nous demander si, à travers ce poème, Baudelaire ne propose-t-il pas une définition de la poésie et de la modernité ? Nous étudierons deux mouvements dans ce sonnet, tout d'abord l'évocation sensuelle et exotique de la femme aimée à travers les deux quatrains, puis nous verrons, qu'à travers le pouvoirs des synesthésies, les tercets proposent une vision singulière de la poésie.

I. Une évocation exotique et sensuelle de la femme aimée

« Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne, », dès le commencement, le rêve est prédominant et ce premier vers indique les conditions qui concourent à rendre le climat de la rêverie à l'origine de la vision : « les deux yeux fermés » miment l'attitude de la rêverie, « soir » nous indique le moment propice et « automne » symbolise une saison de la nostalgie mêlée d'exotisme grâce à l'adj qual. épithète « chaud ». C'est donc dans un univers clos que l'imaginaire du poète se déploie. « Je respire l'odeur de ton sein chaleureux, », le verbe attendu après la conjonction de subordination « Quand » est doublement mis en valeur par un effet d'attente et sa place en début de vers. L'évocation du « sein chaleureux » présente une forte connotation érotique mais renvoie aussi à l'image maternelle, nourricière. « Je vois se dérouler des rivages heureux », le verbe de la proposition principale est mis en relief de la même façon que « Je respire » et la conjonction de subordination du vers 1 « Quand » provoque un lien étroit entre l'odorat et la vue : c'est la magie suggestive du parfum qui provoque le déploiement de la vision. L'évocation des « rivages heureux » renvoie au « sein chaleureux » du vers 2, ainsi un paysage exotique vient de naître à travers la figure féminine. Libératrice, médiatrice, elle guide le poète puis s’efface pour laisser toute la place au rêve : le poète se fait voyant dans l'obscurité du rêve à travers le verbe « Je vois ». « Qu’éblouissent les feux d'un soleil monotone ; », tous les mots du vers 4 soulignent la lumière régnant dans ce paysage exotique, le verbe en début de vers se trouve mis en relief et insiste sur l'intensité de cette lumière « éblouissent » ; le pluriel de « feux » évoque une lumière fécondée par ses multiples reflets sur l'eau. Le soleil, symbole de vie, et la mer, symbole de liberté et d’infini nous offrent la vision d'un monde paradisiaque : Rimbaud dira d'ailleurs : « L'éternité, c'est ma mer hâlée au soleil » « Une île paresseuse où la nature donne », cette île personnifiée fait fortement penser au paradis originel, c'est le lieu utopique par excellence ; mais cette île parvient à concilier des notions contradictoires comme l'oisiveté à travers « paresseuse » et la fécondité à travers le verbe « donne ». « Des arbres singuliers et des fruits savoureux », les adjectifs mettent en valeurs les deux composantes du paradis baudelairien : l'exotisme à travers « singuliers » et la sensualité à travers « savoureux ». L'allusion à la saveurs des fruits renvoie à une conception païenne du paradis car, ici, le fruit n'est pas défendu comme dans la tradition chrétienne et la chute originelle est impossible. Cette vision harmonieuse est renforcée par la régularité de l'alexandrin coupé à l'hémistiche par une construction syntaxique identique : article+substantif+adjectif. « Des hommes dont le corps est mince et vigoureux, », à la description de la végétation succède celle de la population et l'accent est mis sur la beauté la santé physique des hommes. La nudité témoigne de l'innocence et de la beauté de l'homme naturel, sans artifices. « Et des femmes dont l’œil par sa franchise étonne », A l'apparence physique des homme répondent les vertus morales des femmes : à la nudité des corps correspond une transparence des âmes. Le verbe, « étonne » rejeté en fin de vers montre que cette innocence n'a plus cours dans notre monde civilisé car il est perverti par la corruption et la débauche. Nous allons maintenant voir comment les tercets nous entraînent dans une véritable expérience synesthésique et poétique

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