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Analyse de Rhinocéros d'Eugène Ionesco

Dissertation : Analyse de Rhinocéros d'Eugène Ionesco. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  25 Mars 2017  •  Dissertation  •  760 Mots (4 Pages)  •  1 809 Vues

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Analyse de Rhinocéros d’Eugène Ioenesco

La Seconde Guerre mondiale ayant laissé des cicatrices dans l’âme de milliers de gens, Ionesco, auteur de Rhinocéros (1959), n’en fait pas exception.  Sa déception du genre humain l’entraine, comme bien d’autres artistes, à critiquer la réalité par la dérision de celle-ci.  Le théâtre de l’absurde, dérivée du courant existentialisme, rejette les conventions littéraires utilisées jusque-là.  Suite à son retour en Roumanie à la remontée du nazisme, il se décrit comme « le dernier homme dans cette île monstrueuse » et se voit comme « une anomalie, un monstre ».  On voit en Rhinocéros, à travers la symbolique du monstre, l’explication de ces réflexions sur lui-même.  Ionesco y expose la menace grandissante de l’idéologie ainsi que sa rébellion contre celle-ci.

Ionesco, parlant de « cette île monstrueuse », y sous-entend sa solitude face un tel envahissement, l’île représentant l’isolation.  Ce sentiment d’encerclement et de constriction est d’ailleurs bien symbolisé dans Rhinocéros.  Celui-ci met en évidence que les idéologies peuvent partir d’un rien et rapidement devenir des monstres qui prennent toute la place et qui représentent une menace.  L’auteur nous montre des personnages qui, à la manière d’une caricature, se transforment en monstres et perdent ainsi toute humanité en retournant à leur animalité et à leur instinct primitif.  La déshumanisation est bien exprimée dans la métamorphose de Jean, qui exprime des idées similaires à la xénophobie et au nazisme. Celui-ci se dit même « misanthrope », qu’il faut « retourner à l’intégrité primordiale » et suggère même que « l’humanisme est périmé! »  On peut aussi voir que Jean change sa vision de ceux-ci, qui dit bien qu’un rhinocéros en liberté « Cela ne devrait pas exister. » et qui, lors de sa transformation exprime le contraire en admettant, qu’au même titre que les humains, ce sont des bêtes « qui ont droit à la vie » et suggère même de détruire le système de valeurs des humains : « Démolissons tout cela, on s’en portera mieux. »  Les affirmations de Jean démontrent bien la dangerosité des idéologies qui grandissent.  

La symbolique du monstre qui envahi est aussi mise en évidence avec les didascalies.  La scène devient un lieu dangereux ou les personnages sont à plusieurs fois prisonniers ou encerclés.  Il y a d’abord le bruit des animaux qui est fort et cacophonique, et qui enterre même les répliques des personnages. Puis, l’escalier détruit par monsieur Bœuf, qui force les personnages à se faire sauver par les pompiers.   L’apparition des nombreuses têtes de rhinocéros, la poussière envahissant le plateau, l’impossibilité de fuir la maison de Bérenger, et même, si la salle de théâtre le permet, la déconstruction de certains éléments du plateau.  Avec tous les efforts de l’auteur, la transformation des hommes en bêtes, ainsi que l’utilisation judicieuse de ces procédés d’envahissement, le monstre idéologique envahisseur est bel et bien présent sur la scène.

Ionesco se sentant comme « une anomalie, un monstre », évoque encore un sentiment de solitude.  La symbolique de la marginalité est bien démontrée dans la pièce par un effet des plus contrastant : l’opposition des conformistes à Bérenger, personnage marginal.  Bérenger, regardant tous ces monstres, se croit lui-même un monstre puisqu’il est le seul à ne pas être conforme aux autres.  Le monologue final de Bérenger exprime bien la dualité qui l’habite.  Il se voit comme « laid » et proclame « Malheur à celui qui veut conserver son originalité!”  À la toute fin, prenant les armes, il déclare « Je suis le dernier homme, je le resterai jusqu’au bout! ».  Cette image renforce encore plus le caractère unique et fort de Bérenger. Notez ici les paroles de Ionesco au début de ce texte.  

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