Présentation d’une pièce de Ionesco et analyse du théâtre de l’absurde

        Présentation d’une pièce de Ionesco et analyse du théâtre de l’absurde

I-Présentation de la pièce

II- Théâtre de l’absurde : caractéristiques et procédés

III- Analyse d’un extrait

Le théâtre de l’absurde est un style de théâtre apparu au XXè siècle à l’époque de la seconde guerre mondiale et qui est totalement opposé aux genres plus classiques comme la comédie ou le drame. Les thèmes abordés les plus fréquents sont l’absurdité de l’Homme et de la vie en général, qui mène toujours à la mort. L’origine de ce mouvement est surtout dû à la chute de l’humanisme (quête du savoir) et au traumatise causé par la première guerre mondiale, c’est pour cela que la mort est un thème « obsédant » à travers ce genre. Eugène Ionesco ou encore Jean Genet font partie de ces dramaturges qui ont renversé les conventions théâtrales. Le théâtre de l’absurde tend à éliminer toute logique, tout pouvoir de communication et de cohérence de langage. Souvent les personnes sont réduis à de simples pantins égaré dans un monde incompréhensible. L’absurdité des situations et la destruction du langage font de ce style théâtral un mouvement dramatique à part entière qui met en scène la déraison du monde dans laquelle l’humanité se perd. Les auteurs du théâtre absurde ont en commun la volonté de rejeter les règles du théâtre : unité de temps, unité de lieu et unité d’action.  C’est une approche plus psychologique de la société et de l’Homme.  Pour Ionesco le théâtre de l’absurde est le théâtre qui pose le problème de la condition humaine.

Le théâtre de l’absurde appelé aussi « l’anti-théâtre » repose sur plusieurs principes :

-Tout d’abord c’est un mélange de comique et de tragique. Le théâtre de l’absurde exprime l’angoisse à travers l’humour noir : il multiplie les changements de registres qui créent une atmosphère déroutante et les procédés comiques peuvent servir à atténuer la dimension tragique d’une pièce. 

-Ce genre fait également une remise en cause des conventions théâtrales : Le théâtre de l'absurde refuse la conception classique du théâtre : il n'y a plus d'intrigue, le décor est souvent vide, le langage est fait de non-sens et de silences, les codes littéraires disparaissent. On trouve des phrases toutes faites et parfois réduite à un simple mot, des ruptures dans les dialogues, des lieux communs, des parodies grossières et voyantes font leur entrée sur scène. On parle de «radioscopie du langage» tant la grammaire et le vocabulaire sont malmenés et désarticulés. L’action n’est pas préconisée, le lieu où se déroule l'action n'est souvent pas cité avec précision et peut être totalement inexistante.

Il arrive même que l’action échappe à tout contrôle: elle peut parfois laisser la place à l’improvisation. Le théâtre de l’absurde n’hésite pas à emprunter aux techniques du mime et du cirque. C’est ainsi que des tons si différents cohabitent sans transition parfois: l’angoisse succède à l’humour, la mort à la situation la plus clownesque.

-Mettre en scène des anti-héros : Alors que la tragédie classique repose sur la confrontation entre le héros et une puissance supérieure qu'il défie, le théâtre de l'absurde met en scène des anti-héros prisonniers de la condition humaine. Ce sont des êtres anonymes, sans profondeur psychologique, sans caractère bien défini. On a davantage à faire à des allégories d’humanité (du clochard de Beckett au Roi de Ionesco). Les anti-héros sont confrontés à des objets banals et dérisoires, qui gênent par leur présence ou envahissent la scène. L’un des thèmes essentiels est le temps : L'écoulement infini du temps, le temps est aboli, il n'est pas linéaire : soit il n'avance pas, soit il se répète. Les personnages sont confrontés à l'expérience d'un temps qui s'écoule sans repère. Ils n'ont pas de projets ou attendent des évènements qui n'arrivent jamais. . Le temps est lui-même tourné à l’absurde par certains moyens (« tu as vieilli de 4 siècles » ;  « je me suis marié il y a 2 minutes »).

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