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Cahiers de Douai, contexte biographique et historique, le recueil

Cours : Cahiers de Douai, contexte biographique et historique, le recueil. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Décembre 2015  •  Cours  •  1 464 Mots (6 Pages)  •  18 113 Vues

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Les cahiers de Douai

I – Le contexte biographique.

Pendant les grandes vacances de l'année 1870, le lycéen Arthur Rimbaud (16 ans), qui vient de rafler les plus hautes distinctions à la distribution des prix du "Collège Municipal" de Charleville (Ardennes), décide d'abandonner le foyer familial.

29 août : départ pour Paris. Incarcération pour vagabondage à la prison de Mazas.

6 septembre : lettre désespérée à son ancien professeur de rhétorique, Georges Izambard (22 ans) qui le fait libérer et l'accueille une quinzaine de jour chez les tantes de ce dernier, les demoiselles Gindre dans leur maison familiale de Douai.

Rapatrié le 26 (ou le 27) septembre sur les instances de sa mère, Arthur ne se supporte à Charleville que jusqu'au 6 (ou 7) octobre, et une nouvelle fugue à travers la Belgique le ramène, vers la mi-octobre, chez Izambard, à Douai. Il regagne à nouveau Charleville fin octobre, cette fois semble-t-il sous la conduite d'un agent de police dépêché par sa mère.

Avant d'être renvoyé au foyer maternel, fin septembre ou fin octobre, Rimbaud se rend chez un ami de son professeur, le poète et éditeur Paul Demeny, auteur d'un recueil de poésies intitulé "Les Glaneuses". L'auteur des "Glaneuses" est absent. A.R. dépose à son domicile une liasse de feuilles de papier sur lesquelles il a soigneusement recopié plusieurs de ses poèmes. Pour tout commentaire, un message hâtivement griffonné au dos de Soleil et Chair : "Je viens pour vous dire adieu, je ne vous trouve pas chez vous…" ; On peut supposer qu'Arthur Rimbaud espérait voir éditer ses écrits.

Le manuscrit resta dans un tiroir, où il fut déniché par un admirateur dix-sept ans plus tard, longtemps après que l' "homme aux semelles de vent" eut cessé d'écrire. Jamais la "Librairie Artistique" fondée par Paul Demeny ne compta dans son modeste catalogue les virtuoses balbutiements poétiques d'Arthur Rimbaud.   

Le 10 juin 1871, Rimbaud écrit à Demeny: « brûlez, je le veux, et je crois que vous respecterez ma volonté comme celle d'un mort, brûlez tous les vers que je fus assez sot pour vous donner lors de mon séjour à Douai ». Heureusement pour nous, une nouvelle fois, Demeny resta sourd aux désirs du jeune poète.

Les Cahiers de Douai reflètent l'apprentissage de la sensation, notamment celle de la « liberté libre » que Rimbaud affirme « adorer » depuis que la guerre a tout défait, un apprentissage de la subversion s'exerçant contre la religion, sa ville natale, l' «atroce Charlestown », concentré d'idiotie.

II – Le contexte historique : la guerre franco-prussienne et la Commune.

La fin des années 1860 est une période sombre, marquée par la décélération de l'économie et la détérioration des relations internationales, ceci malgré une plus grande libéralisation.

C'est dans ce contexte que le 19 juillet 1870, Napoléon, malade et âgé, Napoléon III déclare la guerre à la Prusse, occasion pour le chancelier Bismarck d'en finir avec la question allemande, « l'ennemi héréditaire ».

L'annonce de ce conflit provoque un élan de chauvinisme auquel Rimbaud se montrera indifférent. « Le patrouillotisme » (néologisme de sa création) ne l'intéresse aucunement. Il critiquera ardemment les justifications données par les bonapartistes, à savoir le souvenir des révolutionnaires morts au combat..

Les défaites s'accumulant, l'armée française se voit contrainte à la capitulation, le 1er septembre à Sedan. Soulevés par leur colère, les Parisiens proclament la République le 4 septembre et organisent un gouvernement de défense nationale chargé de poursuivre les hostilités.

Le 19 septembre, Paris est assiégé et l'armistice est signé le 28 janvier 1871. La France doit céder l'Alsace et une partie de la Lorraine et verser une indemnisation de cinq milliards. Suite aux élections de février, l'Assemblée nationale monarchiste décide de s'installer à Versailles, ce qui n'est pas du goût des Parisiens.

Le 18 mars, Thiers, alors chef du gouvernement, tente de confisquer les canons de la garde nationale, financés par les Parisiens. Eclate alors le soulèvement de la Commune. La répression de ce mouvement insurrectionnel est violente. Du 21 au 28 mais 1871, la « Semaine sanglante », on compte trente mille morts. Rimbaud admire ces révoltés et en fera l'éloge.

III – Le recueil.

        A - Composition du recueil

Premier Cahier

1. Première soirée

2. Sensation

3. Le Forgeron

4. Soleil et chair

5. Ophélie

6. Bal des pendus

7. Le Châtiment de Tartufe

8. Vénus anadyomène

9. Les reparties de Nina

10. A la musique

11. Les Effarés

12. Roman

13. «Morts de Quatre-vingt-douze»

14. Le mal

15. Rages de Césars

Deuxième Cahier

1. Rêvé pour l'hiver

2. Le Dormeur du val

3. Au Cabaret-Vert, cinq heures du soir

4. La Maline

5. L'Éclatante Victoire de Sarrebrück

6. Le Buffet

  1. 7. Ma Bohême (Fantaisie)

        B – Un recueil achevé.

Rimbaud a placé en tête du recueil son poème publié, Trois baisers (il a éliminé Les Étrennes des orphelins, dont la manière est pour lui périmée). Il en présente une troisième version, sous un titre nouveau, Première soirée. Les variantes sont mineures, et hésitent entre l'une et l'autre des versions précédentes.

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