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La vie en rose

Étude de cas : La vie en rose. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  16 Octobre 2015  •  Étude de cas  •  801 Mots (4 Pages)  •  904 Vues

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Expression personnelle

Sujet : Selon vous l'habit fait-il le moine ?

Vieil adage admis par la doxa, "l'habit ne fait pas le moine" suppose une disjonction entre l'apparence, ce qui est montré et désigné, et l’essence ou la nature profonde de l’être. Dans un monde aux normes réglés, il convient de se plier aux convenances préétablies, à la nécessité de la stylisation des pratiques sociales. La nécessité de séduire, de convaincre, de jouer et de contrefaire. Pourtant, la sémantique de l'adage sonne comme une véritable mise en garde : il n’est pas honnête de n’être pas soi-même. Cette extériorité peut-elle donc être validé et se constitué en base solide de la relation humaine ? L'habit ne fait pas le moine car il n'en est que l'écorce vide, seulement la performativité du vêtement permet également de mettre en exergue une interdépendance entre la modification de l'apparence et la transformation de l'essence.

        Le proverbe renvoie à une impression de dissociation entre la personnalité ressentie comme extérieure, ou artificielle  et un être intérieur plus authentique. Prenons Platon qui a su formulé le premier de façon savante l'expression similaire "les apparences sont trompeuses", démontrant la distinction entre les apparence et la réalité, le monde sensible et le monde des idées. C'est ainsi qu'il fait l'allégorie de la caverne dans République, Livre L VII, représentant des prisonniers ne voyant que des ombres, que des images qu'ils croient réalité. Nous pouvons donc voir ici le vêtement comme degré inférieur de l’être, source du vraisemblable et non du vrai car selon lui ce ne sont que "des fils distinct, ayant chacun sa tension propre, et qu'il faut alors modifier en un tissu homogène qui entrelace les individualité, comme elles sont entrelacées, dans l’enceinte de la cité".

Thorstein Veblen participe également à mettre en évidence un des principe du vêtement : satisfaire des besoin impérieux. Ainsi, ce qu'il appelle le "gaspillage ostentatoire" dans 1970, oblige le sujet à se soumettre à une conformité d'usage et de gout imposé par la structure sociale. L'essence même de l'individu, sont identité individuelle, son véritable statut ou sa position sociale, se trouvent donc abolis, non identifiables. "Tout ne peut être que jeux, simulations et dissimulations".

Le "moi" est donc ici indéfinissable par les habit, le moine ne peut être qualifié par sa robe, comme Georges Duroy par son habit. Le terme même de "personnalité", du latin persona, terme de 1180, reprend dans sa définition le terme de "masque de théâtre". Le théâtre de la comédie sociale où il est bon de se travestir pour gravir les escaliers de la hiérarchie, de s'étudier "comme font les acteurs pour apprendre leurs rôles" exprime lui-même le personnage de Maupassant, dans Bel-Ami.

        L'habit semble donc contrefaire le moine, source d'invraisemblance selon Platon, de parure ou d'ornement pour Thorstein Veblen allant jusqu'au costume d'acteur pour Georges Duroy. Seulement, le fait que l'acteur choisit précisément ce vêtement suffit à établir une indéniable corrélation avec son essence même.  

        Le vêtement possède une valeur performative. A travers l’ornement, émerge donc l’idée d’une véritable valeur cognitive du vêtement impliqué par le verbe "faire". Le vêtement ne se contenterait pas de signifier l’être de celui qui le porte, mais contribuerait à le créer. George Duroy créer ainsi un nouveau "moi" par son habit, un "moi" qu'il ne reconnait même pas "s'étant pris pour un autre".  Par le vêtement, le sujet agit sur lui-même, se transforme, ou plus exactement transforme son ethos social.

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