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Pourquoi définir La Vie ?

Note de Recherches : Pourquoi définir La Vie ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Décembre 2011  •  1 630 Mots (7 Pages)  •  1 169 Vues

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Dans l’Evolution créatrice, Bergson affirme l’inutilité de définir une notion aussi triviale et aussi perpétuellement présente dans notre vie que la conscience ; pourtant, il consacre une partie de son œuvre à donner un sens à cette partie de nous dont nous ne pouvons nous dissocier. En fait, définir est un besoin, une nécessité irréductible ; ce discours articulé expose la compréhension d’un concept, et pose une déséquivalence entre un terme et son sens. C’est pourquoi il est complexe de définir certains mots, comme la vie. Pourtant, l’homme a réussi à lui donner un sens ; ceci suggère donc qu’il l’a cherché, et cette quête, en soi, n’est pas sans pourquoi. Cette définition serait-elle pour autant une essence pour vivre ? la vie est peut-être, comme la pensée, sans pourquoi ; elle admet peut-être une définition, mais elle n’en a pas nécessairement besoin pour être ce qu’elle est.

La vie a été ainsi définie sous plusieurs angles en ce qu’elle connote comme sens. Ceci témoigne du fait que les hommes se sont interrogés sur la vie car loin d’être inutile, cette tentative semble vitale. Pourtant, faire de la vie une substance à part entière, objet d’une explication rationnelle, n’est-ce pas s’empêcher d’étudier la vie comme n’importe quel phénomène physique ?

Le terme de "vie" comporte essentiellement deux significations qui, tout en étant intimement liées, n'en restent pas moins distinctes. D'une part, on peut entendre par vie un ensemble de phénomènes qui concourent à la croissance et à la conservation d'un être, acception qui s'incarne dans le "vivant". D'autre part, on peut considérer que la vie résulte de cet ensemble de phénomènes, à savoir le temps qui s'écoule entre la naissance et la mort, et dans ce cas, il s’agit du "vécu". Ainsi, définir la vie, c'est déterminer de façon exacte ce qu'est la vie, autrement dit déterminer sa nature ou son essence.

C'est Aristote qui le premier a dessiné l'esquisse d'une définition générale de la vie. Celle-ci distingue les corps animés des corps inanimés ; de cette manière, il identifie les notions de vie et d’animation, c’est-à-dire le fait de posséder une âme. Il conçoit donc la vie comme une animation de la matière. Elle est tendance, elle s’oriente vers quelque chose, c’est un mouvement dirigé, finalisé qui tend vers toujours plus de liberté. Descartes, quant à lui, déplace la distinction animé/inanimé en distinction âme/corps, sa définition étant fondée non pas sur la différence entre hommes et machines vivantes ou artificielles mais sur le fait que les fonctions vitales découlent toutes naturellement de la seule disposition des organes qui composent la machine corporelle. Sans la coordination de tous ces organes, le corps ne peut pas vivre, et donc l’âme non plus. Cependant, bien que ces conceptions diffèrent, la vie demeure un phénomène générique qui s’élance constamment vers quelque chose de nouveau, et cet élan, lorsqu’il se concrétise, donne naissance à un être vivant. Nous nous posons tous des questions existentielles sur notre raison de vivre, sur nos croyances, sur notre passé, notre présent et notre futur, et ces diverses définitions ne font qu’amplifier notre intrigue, donc nous nous contentons de suivre ce mouvement qui nous emporte, sans que nous l’ayons choisi ; nous n’avons jamais eu la possibilité, avant la naissance, de choisir ou non de vivre. Mais ceci ne nous empêche pas pour autant de continuer à vivre ; nous avons confiance en la vie et c’est probablement le caractère orienté de son mouvement qui nous réconforte.

En réalité, comme l’ont montré les biologistes, nous n’avons pas besoin de définir ce qu’est la vie, et en particulier, il ne faut pas demander au scientifique de définir la vie, car intus, nous savons tous ce qu’est la vie. Cette évidence de la vie ne va pas sans rappeler les propos que tient Locke dans son Essai philosophique sur l’entendement humain ; il s’agit là de la notion la plus « commune » qui soit et il est donc difficile pour nous de la définir concrètement. Chacun de nous ne peut s'empêcher de garder un lien intuitif à celle-ci. En effet, aussi naïve puisse paraître l'évidence commune à l'égard de la vie, nous ne pouvons nier la compréhension presque mystérieuse que nous avons des manifestations vitales. Nous comprenons par exemple naturellement que deux êtres s’unissent pour se reproduire, pour perpétuer justement la vie, tout comme nous saisissons le fait de se nourrir, de dormir,… sans la moindre interrogation. Ainsi, donner une définition à la vie équivaudrait à remettre en cause cette évidence naturelle et ce serait-là une façon de douter de la vie en herchant à expliquer l'existence qualitative d'une chose en dehors de la mécanique du mouvement, c’est-à-dire dans le qualitatif même de l’expérience des sens. D’ailleurs à cet égard, Albert Camus, considère que la vie n’a pas de sens, de par son caractère personnel ; nous avons chacun notre

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