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Victor Hugo

Cours : Victor Hugo. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Avril 2022  •  Cours  •  1 041 Mots (5 Pages)  •  307 Vues

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Texte 11 :

présentation de l’auteur : le 4 septembre 1843, Victor Hugo perd l’aînée de ses quatre enfants : Léopoldine. La jeune fille, tout juste mariée, se noie avec son époux dans la Seine. Le célèbre auteur apprend par la presse cette terrible nouvelle. Il ne publiera plus d’œuvres durant de nombreuses années.

présentation de l’œuvre: les Contemplations sont un recueil de poésie qui apparaît en 1856. Dans la préface de son œuvre, Victor Hugo explique qu'il a voulu écrire les « Mémoires d'une âme ». Cette âme peut être celle du poète Victor Hugo lui-même mais également celle de sa fille que Victor Hugo célèbre dans de nombreux poèmes. Le livre « Pauca meae », placé au centre du recueil, est en effet un tombeau littéraire, le titre « Pauca meae » peut être traduit du latin par « quelques vers pour ma fille » :il retranscrit la manière dont Victor Hugo a vécu le deuil de sa fille.

présentation de l’extrait : « Oh ! je fus comme fou » est le quatrième poème de «Pauca meae ». Il est composé de deux strophes en alexandrins. Après l'évocation du mariage de Léopoldine et de la mort de la jeune fille, les premiers poèmes de «Pauca Meae », dont fait partie « Oh je fus comme fou », sont marqués par la révolte et le désespoir. « Trois ans après », texte qui précède le poème que nous allons étudier s'achevait notamment sur le vers : « Oh ! l'herbe épaisse où sont les morts !». Cela soulignait la tentation de la mort donc pour le poète.

- lecture expressive-

mouvements du texte :

  • De la ligne 1 à 6 : le poète exprime sa douleur
  • De la ligne 7 à 11 : le poète exprime sa colère
  • De la ligne 12 à la fin : le poète nie la mort de sa fille au point d’être frappé d’hallucinations

-Comment ce poème nous fait-il partager la douleur d’un parent qui a perdu un enfant / de Victor Hugo ? -

1er mouvement :

  1. Le poète décrit son premier choc à la nouvelle de la mort de Léopoldine v.1-2

« Comme fou » v.1

Comparaison

La souffrance est si violente qu’elle fait perdre la raison à Hugo

« Fus » v.1

Verbe au passé simple

Indique que cet état de folie et souffrance appartient néanmoins au passé du poète

  • Le poète utilise la tonalité pathétique pour nous faire partager sa souffrance

  1. Il apostrophe les lecteurs (v.3-5)

« Votre chère espérance » (v.3)

Périphrase

Elle désigne indirectement Léopoldine. Mais elle permet à tous les lecteurs de remplacer la périphrase par le nom de leur enfant. Le lecteur a l’impression qu’on lui parle de la mort de l’un de ses proches et non de la situation précise de Victor Hugo.

« Pères, mères » (v.4)

Noms communs au pluriel

Victor Hugo cherche à s’adresser à toutes les personnes qui ont perdu un enfant

  • Le poète généralise son propos pour nous faire partager sa souffrance

  1. Le poète a la tentation de la violence contre lui-même (v.6)

« Je voulais me briser le front sur le pavé » (v.6)

Sonorités violentes en b et p

+

Verbe à l’imparfait

Insistent sur la violence que le poète a tenté de s’infliger à lui-même

  • Le poète fait voir au lecteur que la souffrance psychologique est si forte qu’elle peut avoir des conséquences visibles et physiques

2ème mouvement :

  1. La révolte s’exprime avec force

« et » (v.7,8 et 9)

Répétition de la conjonction de coordination

(= polysyndète)

Donne un rythme saccadé comme une personne haletante

« non ! » (v.9)

Interjection exclamative placée à la rime

Souligne le refus absolu de la situation

  • Le poète utilise de nombreux moyens sonores et rythmiques pour nous faire sentir sa douleur

  1. La révolte est dirigée contre Dieu

« Est-ce que Dieu permet de ces malheurs sans noms/Qui font que dans le désespoir se lève ? » v.10-11

Question rhétorique d’un niveau de langue courant

+

Synérèse sur « Dieu »

La tonalité est polémique. Le poète prend à parti Dieu et l’accuse.

Le poète rabaisse Dieu/ ne le met pas en valeur avec la synérèse

« Malheurs sans noms » v.10

Périphrase

Comme au vers 8, ne dit pas le mot « mort », la peine infligée à Dieu est si forte qu’on ne peut pas la nommer

  • La douleur du poète est si forte qu’elle invite le lecteur à remettre en question la croyance de Dieu et en sa bonté

3ème mouvement :

  1. Le poète nous fait partager son déni

« morte » v.15

Participe passé

Première mention directe de la mort de Léopoldine évoquée jusqu’ici sous forme de périphrase

  • La douleur est si forte notamment quand le terme « mort » est prononcé qu’elle nous fait basculer avec le poète dans une hallucination qui n’est plus subordonnée désormais au verbe « semblait »

  1. Le poète bascule dans l’hallucination

Passage d’une strophe à l’autre

Le basculement de la réalité à l’hallucination est mis en page et le blanc entre la première et la deuxième strophe

« Car elle est quelque part dans la maison sans doute ! » (v.20)

Locution adverbiale « sans doute »

Elle montre une incertitude. Le poète ne parvient pas à nier complètement la réalité : sa fille n’est plus là et il n’y a pas de bruit à écouter

Conclusion :

Dans ce poème, Hugo exprime pleinement sa douleur : le travail du deuil est encore long et le poète est dans la révolte et le déni. Pour autant, le poète Hugo ne fait pas allusion directement à sa fille Léopoldine. Il a la générosité d'universaliser son propos et d'accorder une place au lecteur dans son poème : il lui offre sa voix et son cri grâce à quoi le lecteur peut aussi exprimer sa peine

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