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La crise des années 1930 en France

TD : La crise des années 1930 en France. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Avril 2019  •  TD  •  3 655 Mots (15 Pages)  •  616 Vues

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La crise des années 1930 en France

SIRINELLI Jean François, La France de 1914 à nos jours, Paris, PUF, 1993, 672p

BERSTEIN Serge, MILZA Pierre, Histoire du XXe siècle, Tome 1 : La fin du monde européen, Paris, Hatier, 1993, 558p

BORNE Dominique, DUBIEF, Henri, La crise des années 30 (1929-1938). Nouvelle Histoire de la France contemporaine, tome 13, Paris, Le Seuil, 1989 

        « Être patriote, et être Français, en 1932, c’est vivre crucifié. La France est en pleine décomposition. » disait la même année Henry de MONTHERLANT. Effectivement en cette difficile année 1932 où fut assassiné le président du conseil Paul Doumer, où furent signés les accords de Lausanne renonçant aux réparations allemandes et où la France entra dans la crise économique mondiale, commençait les déboires pour une nation qui n’en vit la fin qu’après la Seconde Guerre Mondiale.

        Pourtant rien n’annonçait cette débâcle, tant la France paraissait avoir retrouvé sa splendeur de la Belle Époque. Effectivement les années 1920 qui suivaient la victoire de la France face à la Triple Alliance, furent surnommées les années folles puisque la posture française paraissait favorable. L’économie connaissait un dynamisme certain avec le développement de l’électricité et du pétrole, énergies menant à la seconde industrialisation. Le développement des transports augmenta les échanges commerciaux avec comme exemple la ligne constante Paris-Londres. Les États-Unis, grand leader commercial amenèrent leurs techniques de production en France comme le fordisme, le taylorisme ou encore la standardisation, cela menant à la création d’emploi et à une nation si active que le chômage était inexistant avec un total de seulement 11 000 demandeurs d’emplois en 1926. De plus c’est également une effervescence culturelle et politique qui traverse le pays avec une émancipation de la femme faisant suite à leur autonomie durant la Grande Guerre qui révolutionne la société. Les difficultés existent tout de même avec une inflation forte qui pousse Raymond Poincaré en 1928 à dévaloriser le franc de 80 % ce amenant à une profonde baisse du pouvoir d’achat des français et à des contestations populaires qui se répercutèrent dans la crise des années 1930. De même la France connaît un manque à gagner important avec les bolcheviks, ne souhaitant pas réattribuer « les emprunts russes » que les tsaristes avaient contractés. Tout cela agrémenté d’une instabilité gouvernementale retrouvée amène la France à douter lorsque l’économie américaine s’effondre en octobre 1929. En réalité les effets ne se feront ressentir qu’au début des années 1930, et mèneront à une crise bien plus profonde que seulement sur le plan économique. Ainsi les années 1930 laissant germer les totalitarismes mondiaux vont impacter la France à son tour.

        Le mot crise est couramment d’usage facile, ce pourquoi je préfère le définir dans ce contexte pour montrer à quoi on a affaire dans ce sujet. Pour ne pas rester que sur le pan économique, on pourrait qualifier la crise de période de tension conflictuelle, une situation de déséquilibre grave ou de rupture préoccupante. En effet, là est la particularité des années 1930 puisque le nœud du problème bien qu’économique, fit ressurgir les problèmes politiques, idéologiques, sociaux, tût jusqu’ici, d’où cette idée de crise multiforme.

        Ainsi il s’agira de se poser la question : La France dans les années 1930, une crise globale ? Pour y répondre, nous articulerons notre argumentation en deux parties. Tout d’abord sur les aspects divers que connaît cette crise des années 1930 en France, puis sur les réponses que le Front Populaire va essayer d’y apporter sans franche réussite.

        Suite au Krash de Wall Street d’Octobre 1929, la crise se mondialise et est caractérisé par une montée du chômage ainsi que des prix et une baisse de la production industrielle. La France jusque dans les années 1930, semble être un pays d’exception avec sa prospérité et est considéré comme un îlot isolé. En réalité c’est le poids de son agriculture et l’importance de ses petites et moyennes entreprises par rapport à ses homologues étrangers qui lui permettent de résister. En effet ce sont en majorité les grandes entreprises qui furent touchés par la crise tandis que la France était composé de firmes plus modestes travaillant pour le marché intérieur, méfiants des grands capitaux. Mais cela reste temporaire et à partir de  Septembre 1931 et la dévaluation de la livre sterling, la situation se dégrade. Cela se marque dans un premier temps par la baisse des prix agricoles. Puis des faillites dûs à la baisse de la production qui atteint presque 30 % avec le peu de demande existante comme les acheteurs traversent également la dépression. La crise est particulièrement forte en France parce que le marché intérieur est faible avec une population très rurale (50 % vivent dans les campagnes en 1930). Le franc apparaît largement surévalué, ce qui gêne les exportations et nottament de ses trois produits phares que sont le blé, la betterave et le vin mais également de ses branches anciennes : le charbon, le fer, le textile et l’acier. Les stocks s’accumulent et ne peuvent s’épuiser. La France rentre dans un état de crise.

Ce n’est pas une crise de chômage comme en Allemagne puisque le chômage français touche maximum 500 000 personnes même si on note une importante hausse. C’est surtout une crise des revenus : les travailleurs ne travaillent pas 48h et on compte 2 millions de chômeurs à temps partiels. Les revenus baissent fortement et entre 1929 et 1935, le salaire moyen chute de 25 %. Cela amène donc à une baisse importante du pouvoir d’achat surtout pour les agriculteurs (qui voient les prix pour les viticulteurs perdre 50 % entre 1931 et 1935) et les petits commerçants. Le mécontentement s'accroît : les chômeurs critiquent les fonctionnaires, certains incriminent les étrangers (Belges, Polonais). Tous mettent en cause l'incompétence des gouvernements.

La crise économique, puis sociale, débouche donc sur une crise politique. Puisqu’en effet sont critiquées les politique anti-crise peu probantes. Elles ne rencontrent pas des succès importants. L’exemple type sont les décrets-lois de Laval en juillet 1935 qui souhaitaient mener à une déflation pour permettre de meilleurs exportations. Le problème est que ceux ci ne touchent pas au franc. Il existe effectivement un dogme ne souhaitant pas toucher à la valeur du franc, déjà bien amenuisé par la réforme Poincaré de 1928 ainsi qu’un dogme de l’intangibilité d’un franc étalonné sur l’or. On préfère réduire les dépenses publiques en diminuant le nombre de traitement des fonctionnaires.  Or les USA et la Grande-Bretagne vont dévaluer leur Or. Cela désavantage la France qui avait au début la seule monnaie dévaluée, qui facilitait ses exportations. Il y a un déficit budgétaire et monétaire qui passe de 5 à 11 milliards entre 1931 et 1933, et atteint 200 % du PIB en 1935. On recherche un équilibre budgétaire. On diminue également les rentes et ainsi le produit des empreints consentis pendant la première guerre mondiale. On va parallèlement accroître la fonction fiscale notamment pour les hauts revenus, c’est à dire ceux touchant plus de 80 000 francs annuels. Pour que le mécontentement ne soit pas trop fort, on va baisser un certain nombre de prix ou les fixer, par exemple le pain, le bois, le charbon, le gaz. Mais les politiques de déflations ne réussissent pas à juguler la crise économique et les populations mécontentes en viennent à critiquer la République parlementaire jugée incompétente.

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