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Analyse financière

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Par   •  30 Novembre 2018  •  Analyse sectorielle  •  2 106 Mots (9 Pages)  •  517 Vues

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Géopolitique

Thème 4 : La planète peut-elle répondre aux besoins alimentaires au regard des perspectives démographiques ?

10 milliards d’êtres humains fouleront le sol terrestre d’ici à 2100, soit une augmentation d’environ un tiers de la population mondiale actuelle (qui avoisine les 7,6 milliards d’êtres humains répartis sur le globe). 2,5 milliards de nouveaux venus et autant de bouches à nourrir. Seulement les ressources que nous offre notre planète pour notre production et notre consommation sont limitées et notre mode de vie et de production nous fait aspirer à une croissance infinie. Seulement il y a une contradiction mathématique évidente et indéniable entre croissance infinie et ressources finies. Chaque année nous empiétons davantage sur les réserves de ressources naturelles renouvelables annuelles, et toujours plus rapidement, et c’est un problème majeur si l’on regarde l’évolution démographique de l’humanité. Si, dans sa globalité, ce qui est produit mondialement actuellement en termes de nourriture est suffisant, ce qui pose problème c’est la répartition de ces denrées, ces inégalités de répartition font que la sous-alimentation et la malnutrition touchent plus de 840 millions de personnes dans le monde.

Et ce n’est qu’aujourd’hui… certaines questions s’imposent naturellement : Comment subvenir aux besoins alimentaires d’une population plus importante d’un tiers dans 80 ans alors que l’on parvient à peine à combler ses besoins aujourd’hui ? Notre planète peut-elle se permettre d’accueillir et de rassasier un tel nombre d’individus ? Notre modèle économique est-il viable à long terme compte tenu des ressources limitées et de la croissance de la population ?

Pour étudier ce problème, nous dresserons dans un premier temps un constat concernant la production mondiale et la répartition de ces ressources, puis dans un second temps nous mettrons en avant des solutions éventuelles face à cette situation.

En 2012, dans la revue « Nature »,  Anthony Barnosky, Elizabeth Hadly et 20 autres scientifiques annoncent qu’une partie de l’humanité pourrait disparaitre avant 2100, à cause de l’impact des Hommes sur les écosystèmes, entraînant la fin des conditions de vie stables sur Terre. Pourtant l’Homme continue sa course effrénée en quête de richesse et de production de masse, et c’est également ce qui est fait avec les ressources alimentaires. La production mondiale de céréales a quasiment triplé depuis les années 1960 alors que la population mondiale a seulement doublé. Cette augmentation de la production agricole est due à quatre principaux facteurs : la disponibilité en sols arables (terre qui peut être labourée ou cultivée), la disponibilité en eau (de pluie ou d’irrigation), le climat et surtout les techniques culturales (main d’œuvre, degré de mécanisation, semences ou variétés, engrais, pesticides…). Ainsi le principal problème actuel n’est pas la production mais la répartition de ces ressources. La sécurité alimentaire tient non seulement de la disponibilité en nourriture mais aussi de l’accessibilité à cette nourriture, conditionnée par le pouvoir d’achat, la force de travail, et les moyens matériels dont dispose un individu. La hausse du prix des denrées alimentaires rend l’accès à la nourriture plus difficile voire même impossible aux populations pauvres. Alors qu’un habitant des pays du Sud dépense entre 50 et 80% de ses revenus pour acheter sa nourriture, on estime cette dépense comprise entre 10 et 20 % pour un habitant des pays du Nord.

Un facteur d’explication de ce problème peut être la complexité du marché alimentaire. Dans les années 1990, sous la pression du GATT (accord général sur les droits de douanes et de commerce, ancêtre de l’OMC), les marchés des matières premières ont été progressivement dérèglementés, augmentant la libéralisation et donc s’ouvrant au marché mondial. Conséquence de ceci, la création d’un marché de « spéculation alimentaire », les contrats d’achat et de vente de produits agricoles deviennent des produits dérivés que des spéculateurs totalement étrangers à l’agriculture ont la possibilité de s’échanger entre eux. Ainsi une denrée alimentaire est traitée comme une matière première au même titre que le pétrole, le bois ou le charbon.

D’autre part les denrées alimentaires ont connu une très forte augmentation de leur prix à partir de 2007, qui ne s’est pas stabilisé depuis. Indépendamment d’autres phénomènes économiques, cette hausse des prix a une conséquence directe sur les pays les plus pauvres. Celle-ci a réduit le pouvoir d’achat des habitants de nombreux pays en développement, en réduisant leur accès à la nourriture. Lors de la crise alimentaire mondiale de 2006-2008 les pays les plus pauvres, dépendants des importations, notamment en Afrique où certains pays sont dépendants à plus de 90 %, ont été les plus durement touchés.  Ainsi, alors qu’un habitant des pays du Nord dépense entre 10 et 20% de ses revenus pour acheter de la nourriture, ce pourcentage est estimé à 50 à 80% pour les pays du Sud. Plusieurs causes peuvent être mises en avant pour cette hausse de prix, elles sont fréquemment climatiques (sécheresse, tempêtes…) mais peuvent également être politiques et économiques : la demande de biocarburants (selon la Banque Mondiale, presque toute l’augmentation de la production mondiale de maïs de 2004 à 2007 a été absorbée par la production de biocarburants aux Etats-Unis), le landgrabbing, notamment en Afrique, qui est un véritable fléau pour les populations locales souvent très pauvres qui se voient privées de leurs terres cultivables et ne récupèrent absolument rien de la production de masse qui en est dégagée par la suite par des Etats ou de grandes multinationales.

Autre point très critiqué dans la répartition des ressources alimentaires : l’élevage. Il est considéré par certains comme un gouffre de gaspillage de ressources. Pour résumer cela en quelques chiffres, 70% des terres à usage agricole sont directement ou indirectement consacrées à l’élevage (alimentation des animaux et pâturage). Cela représente environ 30% des terres émergées non couvertes par les glaces. Près de 85% de la production mondiale de soja sert à l’alimentation animale. Ces céréales étant consommables directement par les Hommes, les affecter en aussi grande partie à l’alimentation animale semble constituer un détour de production particulièrement inefficace. En effet selon une étude de la FAO, les animaux sont de bien mauvais convertisseurs d’énergie en alimentation humaine. Le ratio Quantité de protéines végétales données en alimentation animale / 1 kg de protéines animales obtenues est très peu avantageux dans les pays occidentaux : il faut en moyenne 7 kg pour les bovins, 6 kg pour les poulets et les cochons et 3 kg pour les œufs. En France, l’alimentation animale consomme chaque année 10,2 millions de tonnes de céréales françaises, ce qui représente la moitié de leurs utilisation totale sur notre territoire.

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