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Histoire, mémoire et procès d’anciens collaborateurs français

Dissertation : Histoire, mémoire et procès d’anciens collaborateurs français. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  28 Novembre 2020  •  Dissertation  •  2 704 Mots (11 Pages)  •  664 Vues

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TESSON                                                                                                TS5

Emma                                                                                

Devoir maison histoire

Sujet : Histoire, mémoire et procès d’anciens collaborateurs français

        La seconde guerre mondiale fut un énorme traumatisme pour les personnes l’ayant vécu. En effet, parmi les nombreux traumatismes que cette guerre a engendré, la collaboration française a été celui qui a été le plus dur à admettre. Celle-ci provoque une honte sans nom et entache les valeurs de la France de 1789 et de la France victorieuse face aux Allemands en 1918. L’Histoire nous aide à nous rappeler de nos erreurs passées, quant aux mémoires elles permettent de rendre l’Histoire possible. Les mémoires sont multiples : elles peuvent être collectives tout comme elles peuvent être individuelle et ainsi être subjective, personnelle car nous n’avons pas tous les mêmes réactions et ressentis face à une situation. Malheureusement, cette mémoire n’est pas infaillible et peut-être endommagée de manière volontaire ou involontaire. Mais ces mémoires sont indispensables pour juger des actes commis comme par exemple pour les procès des anciens collaborateurs français. Le document présenté ci-contre est un avant-propos datant de 2002 l’année où Maurice Papon accusé de crimes contre l’humanité, a été libéré pour raisons médicales. Maurice Papon était secrétaire général de la préfecture de Gironde entre 1942 et 1944 et a aidé à l’organisation des rafles de Juifs dans la région de Bordeaux et à leur déportation vers Auschwitz. Ce document a été écrit par Robert Badinter, brillant avocat, ministre de la justice sous François Mittérand et fils d’un déporté Juif mort au camp d’extermination de Sobibor en 1943. C’est lui-même qui fit voter l’abolition de la peine de mort en 1981, nous pouvons donc en déduire que ce document provient d’une source sûre. Le titre du document est Barbie, Touvier, Papon. Procès pour une mémoire collective  publié chez la maison d’édition Autrement. Ce texte aborde la justice tardive envers la communauté juive face aux collaborateurs français. Alors comment est-ce possible que les collaborateurs du régime de Vichy soient restés impunis pendant plus de 40 ans ? Pourquoi sont-ils enfin rattrapés par la justice ? Et enfin quelles sont les difficultés liées à ces procès tardifs ? Dans un premier temps, nous réfléchirons à pourquoi la justice a-t-elle pu être aussi tardive pour les collaborateurs français. Dans un second temps nous verrons les raisons de ce retournement de situations. Et pour finir nous aborderons les difficultés soulevées par ces procès.

        À la sortie de la guerre, la majorité de la population réclamait vengeance auprès de leurs bourreaux. C’est dans ce climat de violence qu’a eu lieu l’épuration sauvage. Dans ce climat de terreur il est concevable que les collaborateurs même minimes se soient tus. En effet ceux-ci avaient peur des représailles ce qui rend la tache de chiffrer les collaborateurs encore plus dure. De nos jours le nombre de collaborateurs qui partageaient l’idéologie nazie est estimé à environ 55000 personnes en France. Ce chiffre n’inclut donc pas les collaborateurs d’État, administratifs, économique et ceux qui auraient commis de petites trahisons et malveillances. Le mot d’ordre a donc été discrétion afin de se fondre dans la masse et ainsi éviter les procès.

De nombreux collaborateurs sont passés devant le juge mais n’ont jamais été condamné. En effet, 311 263 dossiers ont été instruit et seulement 127 751 procès ont été réalisés ce qui nous fait donc un abandon de 183 512 dossiers représentant environ 60% de dossiers classés sans suites pour manque de preuves. Malgré cela il y a quand même eu 91 352 condamnations qui se sont soldés par 36 399 acquittements ce qui laissent un goût amer aux victimes. Ces procès n’ont pas été facilité. En effet l’accès aux archives étant extrêmement compliqué de part la loi d’incommunicabilité de 50 ans surtout avec les archives de la police a rendu la présence de preuves et l’identification des collaborateurs encore plus difficiles.

Nous pouvons aussi évoquer le fait que les victimes telles que les juifs ou les tziganes et bien d’autres encore préfèrent se taire de peur de voir leurs cauchemars recommencer ou bien avec une envie d’aller de l’avant et d’oublier ces années d’horreur ou bien pire encore ils pensent ne pas être crus et préfèrent ne rie dire .

Les historiens sont une part importante dans le processus de justice car ce sont eux qui font les recherches de manière impartiale mais malheureusement peu d’historiens travaillent sur la collaboration. Après la guerre, elle reste un sujet tabou et veut être oubliée.

Le mythe résistancialiste créé par Charles de Gaulle : le héros de la résistance va aider les collaborateurs à se faire oublier. En effet Charles de Gaulle voulant à tout prix éviter la guerre civile à la sortie de la guerre va jusqu’à créer le mythe résistancialiste qui consiste à voir la France comme une France unie face à l’envahisseur, unie dans les moments atroces or cela n’était pas le cas. Afin de rendre crédible son mythe, Charles de Gaulle minimise aussi le nombre de collaborateurs ce qui permet à certains collaborateurs de pouvoir passer entre les mailles du filet.

Dans la même lignée, la culture après la guerre reste très axé sur la résistance, la France combattante. La littérature et le cinéma parle très peu de la collaboration comme le livre Histoire de Vichy de Robert Aron publié qu’en 1954 qui n’est même pas fiable car aucune archive est utilisée. Quant aux films, nous pouvons prendre l’exemple de La bataille du rail de René Clement sorti en 1946. Ce film a été commandé par le parti communiste français, il aborde la résistance communiste à la SNCF, le régime de Vichy et Pétain ne sont pas évoqués.

Après la Seconde Guerre mondiale, une première loi d’amnistie ( une loi d'amnistie est une loi offrant, de manière rétroactive, la grâce à un groupe de personnes, généralement des militaires, paramilitaires ou chefs de faction, les exemptant de toute poursuite judiciaire quant aux crimes qu'ils ont commis. Il s'agit souvent de crimes de guerre ou de crimes contre l'humanité, concernant les faits de collaboration ayant entraîné une peine de prison inférieure à quinze ans) est votée le 5 janvier 1951. Une seconde loi, très large, est votée le 6 août 1953. Ces nouvelles lois permettent à des collaborateurs de pouvoir sortir de prison et de ne plus être jugé des actes qu’ils ont commis. Cela peut donc être considéré comme un recul dans le processus de justice. Nous pouvons prendre le cas de Paul Touvier gracié par le président Pompidou. Paul Touvier était chef de la milice de Lyon. La milice française était une organisation paramilitaire créée en 1943 par le gouvernement de Vichy pour lutter contre la Résistance. Les miliciens participaient à la traque des Juifs, des réfractaires aux STO et à tous les déviants dénoncés par le régime de Vichy. Nous pouvons donc déduire que Paul Touvier était un haut collaborateur du régime de Vichy et qu’il aurait du être condamné à la prison or Georges Pompidou qui fut président de 1969 à 1974 le gracie en 1967. Pompidou essaie de se justifier en argumentant sur le fait qu’il fallait tourner la page, qu’il en était assez des conflits ( la décolonisation de l’Algérie s’est terminée il y a 5 ans à cette époque).

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