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Corrigé D4 Culture générale CNED

Dissertation : Corrigé D4 Culture générale CNED. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  3 Mai 2017  •  Dissertation  •  6 926 Mots (28 Pages)  •  3 362 Vues

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Culture générale et expression Corrigé 4 3 0186 CT PA 04 14 0186 C04 – 1/12 Ce quatrième devoir avait pour but de peaufiner les techniques d’analyse préparatoire à la synthèse et la mise en pratique des connaissances et techniques acquises par l’étude de la séquence 3 du module 4. Il convenait en particulier de concevoir un plan de synthèse et de rédiger tout l’exercice en respectant les lois du genre sans en transgresser les divers interdits. Thème : dans le cadre du thème « Ce que manger veut dire », alimentation et identité nationale. Rappel : Barème sur 60, note finale ramenée à 20. 1. Préparation de la synthèse de documents Analyse préparatoire du dossier et extraction des idées à retenir 1.1. Présentez le document 1 sous une forme concise en faisant ressortir le genre, le type (et bien sûr auteur, date, source) et en dégageant le propos directeur avec toutes les précisions nécessaires. Sautez une ligne après cette présentation et relevez toutes les idées et informations du texte qui méritent d’être sauvegardées pour la future synthèse. Vous devez reformuler ces idées dans un langage personnel, ce qui exclut le simple recopiage du texte initial et les citations. (Cette analyse est évaluée sur 6 points) Remarque. Je vous rappelle que l’identification du genre, du type, et le fait de dégager une idée directrice précise doivent devenir des automatismes ; en seconde année, ces exigences ne vous seront pas rappelées à chaque nouveau devoir, mais, à l’exception du type, ces éléments figureront dans l’introduction de la synthèse. On doit, d’autre part, relever toutes les idées qu’il semble utile de conserver en les reformulant. Comme, à ce stade premier du travail, on n’a pas une franche idée du plan qu’on suivra, encore moins a fortiori de la structure interne à chaque grande partie, mieux vaut relever « trop que pas assez », puisque, après ces analyses préparatoires, si l’on veut travailler sans perte de temps, on met définitivement de côté le dossier initial. 0186 C04 – 2/12 Travail préparatoire Ce texte n’est pas d’une grande difficulté, mais il requiert au moins deux lectures attentives qui permettent d’en dégager la construction, marquée par divers outils logiques (… il faut au préalable : ligne 1, § 2 ; … Qui définit : ligne 1, § 3 ; … Comment le sentiment : ligne 1, dernier §). Il traite de l’identité alimentaire belge, mais il faut comprendre qu’il ne s’agit là que d’un exemple sur lequel s’appuie l’auteur et que les considérations générales de celui-ci peuvent s’appliquer à tout autre pays. Cet article comporte une introduction (le premier paragraphe) dans laquelle Alexandre D. annonce les principaux paramètres d’une identité alimentaire nationale : il évoque d’abord les nombreux acteurs qui façonnent cette identité, puis les raisons qui motivent cette construction. Dans les paragraphes suivants, l’auteur développe essentiellement la première piste qu’il a annoncée, à savoir les acteurs qui interviennent dans la construction d’une identité alimentaire nationale et les modalités de cette construction. On a quelques allusions sur ce qui peut les motiver, mais ce n’est pas l’objet essentiel de ce passage. L’article est construit avec fermeté : d’abord, le « prérequis » indispensable à l’identité alimentaire, puis les quatre acteurs qui participent à sa construction et, enfin, la condition sine qua non pour que cette construction ne soit pas éphémère. Solution proposée Le premier document est un article [genre] écrit par Alexandre D. et mis en ligne en octobre 2009 dans un blog consacré à l’identité alimentaire [auteur, date, source]. C’est un écrit de type argumentatif. À travers l’exemple de la Belgique, l’auteur démontre que l’identité alimentaire d’un État est une notion qui se façonne et il s’attache plus particulièrement à analyser les acteurs et les modalités de cette construction [propos directeur]. [On saute une ligne avant le relevé.] Alexandre D. précise d’emblée que l’identité alimentaire d’un pays, loin d’être la résultante naturelle de ce qu’on y mange, est au contraire une construction sophistiquée dans laquelle divers intervenants jouent leur partition. Il note par ailleurs que cette construction répond à plusieurs causes dont des enjeux économiques mêlés à des préoccupations chauvinistes. La première condition à remplir par un pays pour se façonner une identité alimentaire est de se frotter à d’autres cultures, ce qui donne alors l’envie de s’en démarquer (on note l’importance de l’exposition universelle en 1910 pour la Belgique). Mais cette stratégie de démarcation n’est pas toujours aisée ; en effet, si certains produits et certaines préparations sont vraiment locaux, que faire de tout ce qui se mange à la fois dans le pays concerné et au-delà de ses frontières ? Pour cela, il existe deux solutions : ajouter à la recette une appellation géographique comme « à la liégeoise » dans le cas de la Belgique ou modifier une des composantes de la préparation initiale, en remplaçant par exemple, dans un plat français d’origine, le vin par de la bière. Les intervenants dans cette construction d’une identité alimentaire sont au nombre de quatre : les restaurateurs, les clients qui consomment leurs plats, les divers auteurs qui écrivent sur cette cuisine et, enfin, les commerciaux. Restaurateurs et clients forment une espèce de duo qui exprime les préoccupations nationales du moment : pour la Belgique, au XIXe siècle, volonté de tracer une frontière entre la populace et la bourgeoisie qui, dans les établissements, consomme français, puis, après 14-18, fort sentiment nationaliste qui conduit au contraire à privilégier des recettes locales ou prétendues telles. Les auteurs de guides ou autres participent à cette construction, ce à quoi s’ajoutent les commerciaux qui vendent les produits, quitte à leur imaginer toute une histoire. La seconde condition requise est que cette identité alimentaire ne reste pas éphémère. Et, sur ce plan, on retrouve l’importance du regard de l’Autre (l’étranger à la culture nationale) qui saura attribuer à la nation concernée un plat « typique » ; l’identité alimentaire est pérenne lorsqu’elle suscite immédiatement le cliché. 0186 C04 – 3/12 1.2. Réalisez un travail identique sur le document 2 en respectant les mêmes consignes. (Cette analyse est évaluée sur 6 points.) Travail préparatoire Ce texte ne présente pas de difficultés ; il est aisé à comprendre car richement illustré, le corollaire de cela étant qu’il faudra savoir trier l’information sans se noyer dans les exemples. Il rapporte donc le discours qui a été tenu au sénat lors du projet d’inscription de la cuisine française au patrimoine immatériel de l’humanité. Il est construit en deux temps faciles à repérer puisqu’ils sont distincts et que chacun d’eux a un titre qui lui est propre. Dans la première partie, Catherine Dumas souligne ce qui fait la richesse du patrimoine français en matière d’alimentation. La structure interne à cette étape est facile à dégager. Elle évoque d’abord l’extrême variété des produits, puis le savoir-faire des hommes qui les travaillent et, enfin, une politique qui a su valoriser les produits français par de précieux labels. Dans la seconde partie, l’auteur étudie les impacts fructueux de ce patrimoine culinaire. Tout d’abord, sur un plan culturel, la France rayonne grâce à sa cuisine et à ceux qui la représentent (les grandes toques) et, sur un plan économique, les retombées sont très intéressantes. (On peut noter que cet aspect avait été abordé par Alexandre D., mais qu’il y faisait juste une allusion dans l’introduction.) Solution proposée Le second document est un extrait de rapport d’information sénatorial [genre], publié en juillet 2008 par Catherine Dumas. Il s’agit d’un texte argumentatif [type]. À l’occasion du projet d’inscription de la cuisine française au patrimoine immatériel de l’humanité, l’auteur étudie ce qui fait la spécificité de la France à ce niveau et mesure les impacts positifs de notre patrimoine culinaire [propos directeur]. [On saute une ligne avant le relevé.] Dans une première partie, Catherine Dumas étudie ce qui fait la force de notre identité alimentaire. Elle souligne d’abord la très grande variété de nos produits, laquelle peut s’expliquer, partiellement, par la géographie de la France, riche en sols et micro-climats divers, ce qui en fait une sorte de « paradis » pour Auguste Escoffier qu’elle cite. Mais, pour l’auteur, cette diversité naturelle n’explique pas tout ; il convient de lui ajouter le travail des hommes qui apportent à ces beaux produits un savoir-faire et des coutumes ancestrales ; c’est manifeste dans la viticulture. Elle mentionne enfin le rôle des autorités françaises qui ont su protéger les productions locales par le label AOC et le label « patrimoine rural ». Dans notre pays, de nombreux produits, qu’ils soient « bruts » ou cuisinés, évoquent un terroir ou une localité, comme la sauce Nantua par exemple. Dans une seconde partie, elle évalue les effets positifs de ce patrimoine culinaire sur notre pays. Elle présente la cuisine française comme un modèle qui illumine le monde. Elle est donc un excellent atout culturel qui se traduit par le rayonnement de nos grandes toques au-delà des frontières et les nombreux stages que viennent faire auprès d’eux les chefs étrangers ; cette source de rencontres avec l’Autre enrichit encore notre patrimoine. Puis elle souligne les conséquences très bénéfiques sur les touristes souvent attirés par nos produits phares tels les fromages et, enfin, l’activité économique énorme qui est générée par la cuisine en France, que ce soit celle du simple boulanger ou le chiffre d’affaires de la restauration. 0186 C04 – 4/12 1.3. Réalisez le même travail sur le document 3, en suivant toujours les consignes données pour le premier. (Cet exercice est évalué sur 6 points) Travail préparatoire Là non plus, il n’y a pas de difficultés majeures. Le sujet porte sur l’Italie ; il faut réaliser que le ton d’Ève Mongin est vif et souvent ironique, elle est bien sûr en désaccord avec les décisions du maire de Lucca. Le titre comporte l’adjectif « ethnique », très à la mode d’ailleurs, et on comprend vite, dans le cas de cet article, que ce terme est une sorte d’euphémisme pour désigner ce qui est étranger à la communauté européenne. Le texte est, lui aussi, construit de façon claire. Dans une première partie (les 3 premiers §), Ève Mongin fait part d’un sondage qui pourrait paraître anecdotique sur les réactions des Italiens aux odeurs de cuisine étrangère à la CE. Dans un second temps, elle étudie ce qui caractérise les Italiens dans la perception qu’ils ont de leur propre cuisine et de celles des autres peuples ; elle explique en partie leur attitude par l’histoire particulière de leur nation (§ 4 et 5). Puis elle fait part, dans un tel contexte, d’une décision prise par un maire contre les restaurants dits « ethniques » et dénonce le fait que l’identité culinaire d’un pays puisse très vite virer à un nationalisme nauséabond. Solution proposée Le troisième document est un article [genre (on peut accepter « chronique »)] écrit par Ève Mongin et mis en ligne en février 2009 sur un blog appartenant au journal Libération. Le type en est informatif, mais l’auteur y montre nettement son engagement [type, (on peut accepter « argumentatif »)]. Après avoir mentionné quelques particularités propres aux Italiens dans la perception qu’ils ont de leur cuisine et de celles des autres peuples, Eve Mongin dénonce les dérives xénophobes que peut cacher le souci de préserver son identité culinaire [propos directeur]. [On saute une ligne avant le relevé.] Ève Mongin rapporte déjà les résultats d’un sondage, de prime abord anecdotique, mais qui montre que les querelles de voisinage en Italie sont plus en plus liées à des odeurs de cuisines étrangères à la CE et très mal supportées par les autochtones. L’auteur note ensuite que les Italiens, fiers à juste titre de leur identité alimentaire, placent leur cuisine au-dessus de celles des autres peuples et sont très peu ouverts aux pratiques d’autrui, même s’il s’agit d’Européens. Elle souligne d’ailleurs la différence avec les Français, toujours curieux de restauration étrangère. Elle explique cette attitude fermée par le fait que l’Italie n’a pas pu se bâtir un empire colonial et n’a donc pas l’habitude du contact avec des cultures plus lointaines. Dans ce contexte de méfiance, le maire de Lucca en Toscane a interdit l’installation de restaurants dits « ethniques » au centre de la ville qu’il gère, ce qui a suscité de vives réactions dans la presse. Il a d’ailleurs reçu le soutien inattendu d’un ministre du gouvernement. Ève Mongin rappelle pourtant, à l’adresse de ce dernier, que la Sicile présente fièrement du couscous comme un plat typiquement régional, alors qu’il est un souvenir de l’occupation de cette île par les Arabes. 1.4. Présentez le document 4 selon le même mode que dans les questions précédentes, puis, après un saut de ligne, rédigez toutes les idées que vous pouvez extraire à partir de vos observations, sans négliger ce qu’apportent les éléments écrits. Vous garderez à l’esprit que les documents non textuels, dans une synthèse, ont autant d’importance que les autres et qu’ils ne doivent pas être considérées comme annexes. (Cette analyse est évaluée sur 6 points) 0186 C04 – 5/12 Travail préparatoire Pour ces documents iconographiques, il faut veiller à tout observer dans les moindres détails, à en tirer le maximum de réflexions tout en se rappelant les précédentes analyses, ce qui aide à extraire des éléments en rapport avec la problématique du dossier. – Ici, on peut déjà noter qu’Yves Lasserre évoque la France (les charolaises dans le 1 et la cocarde tricolore sur le béret du personnage dans le 2, plus le béret lui-même souvent associé à la France). – On retrouve d’autre part des éléments qui évoquent des « produits » venus d’ailleurs : la vache asiatique dans le 1 et le hamburger dans le 2 (même s’il est cuisiné sur place, ce sandwich est le symbole de la nourriture telle qu’on l’aime aux USA). – Par ailleurs, le titre Terroirs en péril et le label AOC évoquent tous deux le grand attachement aux produits régionaux en France, attachement souligné par Catherine Dumas. – Les autres éléments que nous verrons plus en détail ci-dessous laissent voir que la France peut elle aussi se méfier des apports étrangers, qu’il s’agisse de produits bruts (la vache) ou de recettes (le hamburger). Solution proposée Le quatrième document est iconographique ; plus précisément il est composé de deux aquarelles [genre] réalisées en mai 2010 par Yves Lasserre et intitulées Terroirs en péril. Elles illustrent [type] de façon humoristique la cohabitation parfois difficile entre le patrimoine culinaire français et certains apports d’origine extérieure [propos directeur.] [On saute une ligne avant le relevé.] Yves Lasserre met en scène un « produit » régional français, la vache charolaise, fleuron de notre élevage. Il met en scène également un Français qu’on pourrait présenter comme typique avec son béret, couvre-chef souvent considéré comme emblématique de notre pays, lequel est surmonté d’une cocarde tricolore dans laquelle on peut lire le label AOC instauré par la France. On a donc ici un duo « produit-consommateur » qu’on peut qualifier comme étant du terroir. Les deux protagonistes sont confrontés à des « denrées » venues de l’étranger. Notre charolaise est mise en présence d’une vache asiatique jaune aux yeux bridés, coiffée d’un chapeau chinois surmonté d’un petit drapeau du pays d’origine et duquel sortent deux nattes. Notre consommateur, très couleur locale, est confronté, quant à lui, à un énorme hamburger dégoulinant dont la provenance Outre Atlantique est soulignée par « Burger Land ». Cette confrontation n’est pas une rencontre heureuse si l’on en juge au regard méfiant de la charolaise, à la moue dégoûtée du Français et à ses yeux effrayés devant l’empilement suspect qu’il tient à la main : c’est copieux, mais « ça suinte ». Bien plus, dans le premier dessin, sont évoquées avec humour une possibilité de tromperie sur la marchandise, une infiltration sournoise de notre patrimoine culinaire par des éléments clandestins. En effet, cette vache chinoise arbore une médaille du Salon de l’Agriculture où elle a réussi à concourir dans la catégorie « charolaises ». Sa duplicité est d’ailleurs soulignée par son attitude mielleuse : elle cherche à faire « amie amie » avec la charolaise du terroir qui, dans ses verts pâturages, ne s’en laisse pas compter. Par ailleurs, on peut noter dans ces deux dessins la très grande présence (humoristique bien sûr) du stéréotype qui, selon Alexandre D. (document 1), est le gage d’une identité alimentaire pérenne. Ici, la France est « résumée » par le béret et la charolaise (alors que nos vaches sont très diverses) et la Chine l’est par les yeux bridés et les tresses. Remarque : comme vous pouvez le constater, le matériau retenu pour ces deux aquarelles est largement aussi copieux que celui des documents textuels. 0186 C04 – 6/12 Travail préparatoire de structure 1.5. Cherchez tous les points communs entre ces quatre documents. Autrement dit, à partir des relevés précédents, recoupez les idées conservées et regroupez-les en mini-thèmes cohérents qui vous aideront à structurer la future synthèse. Pour le barème, cette consigne sera regroupée avec la suivante (le tableau) ; 14 points seront attribués à votre recherche de mini-thèmes et à votre tableau par votre professeur correcteur qui estimera seul la pertinence de l’ensemble des deux réponses. Cet exercice 1.5 sera entièrement rédigé sous forme de phrases complètes. Pensez à bien dégager d’abord le thème global du dossier en une phrase, puis, pour chaque mini-thème, délimitez dès les premiers mots le sujet exact. Songez également à alimenter avec soin chacun de ces mini-thèmes avec les idées collectées dans le dossier et référencées que vous devez trouver dans vos analyses préparatoires si elles ont été faites correctement. Vous devez pouvoir rédiger entièrement la synthèse à partir de cette réponse 1.5 (ou à partir du tableau) sans revenir aux exercices antérieurs. 1.6. Remplissez le tableau suivant que vous reproduirez en l’agrandissant sur votre feuille de copie de façon à ce qu’il soit clair et qu’il puisse être annoté correctement. Vous pouvez, pour cette consigne, utiliser le traitement de texte si vous en avez la maîtrise. Vous exploiterez, pour remplir ce tableau, les réponses aux questions précédentes, en particulier celles du 1.5. Dans la colonne de gauche, à la rubrique Idée directrice, titre, on doit retrouver les « titres » que vous avez donnés à vos mini-thèmes communs dans le 1.5. Face à chaque titre, sur une même « horizontale », on doit trouver des idées illustrant le contenu du mini-thème concerné, donc qui soient en rapport les unes avec les autres, ce qui laisse la possibilité de cases vides, lorsqu’un des documents n’aborde pas un point que les trois autres traitent. Dans cet exercice, vous pourrez recourir à des phrases sans verbe conjugué, lorsque cela vous arrangera, à condition de veiller à exprimer les nuances. Il est bien évident que votre tableau devra comporter les mêmes mini-thèmes que la réponse 1.5., le but de ces deux exercices étant de vous préparer aux deux formes de confrontation pour que vous décidiez de celle qui vous convient le mieux. Points méthodologiques Dans ce corrigé, je regroupe le traitement de ces deux exercices car ils vont de pair. Depuis le début de l’année, vous vous êtes familiarisés avec la recherche rédigée de mini-thèmes communs (exercice 1.5.). En revanche, c’est la première fois qu’on vous propose de remplir un tableau de synthèse. Ne nous leurrons pas : à l’examen, il est impossible de faire les deux exercices au brouillon, on opte soit pour l’un, soit pour l’autre (manque de temps). Je ne vous orienterai pas vers l’un des deux étant donné que c’est vraiment une question d’aptitudes personnelles. Les avantages du 1.5. sont le gain de temps (un bon tableau est long à concevoir) ; ses inconvénients se ressentent surtout chez ceux qui manquent de clarté et qui n’arrivent pas à cerner de façon précise les divers mini-thèmes. L’avantage du tableau est qu’il oblige à des cases, donc à une véritable organisation ; ses inconvénients sont le temps qu’il prend si on veut faire quelque chose de clair et le côté sommaire qu’il revêt souvent dans les copies, ce qui donne lieu par la suite à des synthèses extrêmement partielles. Pour ma part, je ne fais jamais de tableau, mais c’est à vous de choisir la solution qui vous convient ; toutefois, une fois que vous êtes décidés, gardez toujours la même technique de façon à la maîtriser de mieux en mieux et à la réaliser de plus en plus vite. Travail au brouillon Le thème global fourni est, rappelons-le, alimentation et identité nationale. À travers ce thème, on comprend que la façon dont on mange, reflète peut-être la nation à laquelle on appartient. Toutefois, l’analyse du document 1 nous a montré que c’est moins simpliste : en effet, l’identité culinaire est une construction, elle ne traduit pas toujours ce que mangent les gens du pays concerné, et cette construction est l’œuvre de plusieurs acteurs. Cette synthèse est particulièrement intéressante car elle peut vous montrer l’importance d’un document « pilote » ou « maître » très souvent placé en début de corpus. Ici, en l’occurrence, grâce à l’article très charpenté d’Alexandre D., on peut construire sans souci toute la première partie en axant les recherches sur les différents facteurs qui forgent l’identité culinaire d’une nation. Lorsqu’on a traité cela, on voit qu’il reste en gros des indications sur les conséquences positives d’une identité culinaire et sur ses effets pervers car ce débat fait ressurgir certaines dérives xénophobes. 0186 C04 – 7/12 Solution proposée pour le 1.5. Remarque : bien que dans l’énoncé, je vous ai demandé une réponse rédigée, la solution ci-dessous ne le sera pas entièrement. En effet, j’adopte des phrases nominales pour que vous puissiez mieux comparer cette solution avec le tableau et vous déterminer pour l’option qui vous conviendra le mieux par la suite. Thème global de la synthèse : alimentation et identité nationale A. Premier grand thème : l’identité alimentaire d’une nation se construit à plusieurs « mains ». Premier mini-thème : la place de l’Autre Avant de bâtir son identité, il faut avoir rencontré l’Autre pour pouvoir s’en démarquer : cas de l’exposition universelle pour les Belges (doc 1). Ce n’est pas ce qui s’est passé pour les Italiens qui, de ce fait, vivent dans une constante peur de l’étranger et de ses aliments (doc 3). Second mini-thème : la place des produits locaux Même s’ils existent, ils ne sont pas déterminants, car on mange souvent des plats communs à plusieurs nations. Plus couramment, il s’agit d’adapter à la mode locale une recette étrangère par diverses astuces : bière à la place du vin pour les Belges ou appellation couleur locale (doc 1). En France, les produits comptent : ils sont variés et de bonne qualité car sols et micro-climats diversifiés (doc 2). La charolaise, fleuron de notre élevage (doc 4). Troisième mini-thème : la place des hommes Ils jouent un rôle déterminant (docs 1 et 2). On trouve les restaurateurs en duo avec les clients, les écrivains et les commerciaux (doc 1). Les produits français sont très améliorés par le travail des hommes (savoir et traditions), rôle des écrivains, des grands chefs et rôle des politiques : deux labels (doc 2). Label AOC rappelé sur le béret (doc 4). Quatrième mini-thème : rôle des stéréotypes En fait, une identité culinaire nationale n’est solide que lorsque les étrangers au pays concerné sont capables de citer au moins un stéréotype en matière de cuisine (doc 1). Pour la France : pain, vin, fromages (doc 2), béret et charolaise (doc 4). Pour la Chine, tresses et chapeau pointu (doc 4). B. Second grand thème : les répercussions d’un identité alimentaire Premier mini-thème : effets positifs sur l’économie Effets rapidement mentionnés par le doc 1. Pour le doc 2, fortes retombées en matière de chiffre d’affaires autour des métiers de bouche et beaucoup d’emplois générés. Un patrimoine culinaire riche engendre un fort attrait touristique. Second mini-thème : retombées culturelles positives Grand rayonnement de la cuisine française. Charisme des grandes toques. Stages des chefs étrangers dans nos écoles et nos cuisines (doc 2). Beaucoup d’échanges qui enrichissent encore la France. Troisième mini-thème : les effets pervers En Italie, pays peu ouvert, les querelles de paliers tournent autour des odeurs de cuisines non CEE ; Un maire a interdit l’implantation de restaurants ethniques dans le centre de sa ville et il a reçu le soutien d’un ministre (doc 3). En France, il y a une certaine méfiance, voire un dégoût prononcé face à un produit brut « exotique » (la vache chinoise) et des préparations made in USA (le hamburger). On craint aussi l’entrée sournoise de denrées étrangères plus ou moins contrefaites (la vache chinoise infiltrée dans un concours agricole) (doc 4). 0186 C04 – 8/12 Solution proposée pour le 1.6. Document 1 Document 2 Document 3 Document 4 Idée directrice À travers l’exemple de la Belgique, Alexandre D. montre que l’identité alimentaire d’un pays est une construction dans laquelle interviennent plusieurs facteurs. Catherine Dumas étudie ce qui fait la spécificité de l’alimentation française et en évalue les retombées positives. Ève Mongin, à propos de l’Italie, dénonce les dérives xénophobes autour de la cuisine. Yves Lasserre s’amuse d’une cohabitation parfois délicate entre Français et produits venus d’ailleurs. Idée 1 : 1re condition sine qua non dans la construction d’une identité Prérequis indispensable : avoir rencontré d’autres cultures. Les Italiens, faute d’empire colonial, ont eu peu de contacts avec l’Autre et ils sont plutôt sur la défensive que dans une authentique construction alimentaire. Idée 2 : rôle des produits Il y en a quelquesuns, mais leur rôle est peu probant ; il suffit d’emprunter les recettes des autres et de remplacer un ingrédient ou d’ajouter une appellation garante de terroir. Les produits français, très variés (sols et micro-climats divers) jouent leur concert dans notre patrimoine alimentaire. La charolaise, fleuron de l’élevage français. Idée 3 : rôle des hommes Les intervenants sont au nombre de 4 : les restaurateurs et leurs clients, les écrivains et les commerciaux. Chacun remplit une fonction dans l’établissement d’une identité alimentaire. Les hommes valorisent les produits par leur savoir et par ce qu’ils gardent des coutumes ancestrales. Rôle déterminant des grands chefs et rôle des écrivains. Rôle des politiques avec deux labels. Label AOC sur le béret français. Idée 4 : rôle des stéréotypes Le stéréotype donné au pays par l’étranger est la garantie de la réelle identité culinaire de cette nation. Le pain, le fromage et le vin résument la France aux yeux des étrangers. Stéréotypes appliqués à la France : la vache forcément charolaise, le béret de l’autochtone. Stéréotypes appliqués à la Chine : le chapeau pointu et les tresses. Idée 5 : retombées économiques Mentionnées, mais non précisées. Beaucoup d’argent généré par les mé- tiers de bouche et de très nombreux emplois dans ce secteur. Idée 6 : retombées touristiques Les touristes viennent en France aussi pour son image gastronomique. 0186 C04 – 9/12 Idée 7 : retombées culturelles Grand rayonnement de la cuisine fran- çaise. Chefs très sollicités, chefs étrangers venant faire des stages. Nombreux échanges qui enrichissent encore notre patrimoine. Idée 8 : dérives possibles L’identité alimentaire obéit aussi à de pré- occupations nationalistes. Dérives xénopho-bes en Italie. Querelles de paliers pour des odeurs de cuisines « non CEE » et interdiction locale pour les restaurants ethniques. Méfiance des Français envers les produits bruts extérieurs (la vache asiatique) et les préparations étrangères : le hamburger made in USA. Crainte d’importation sournoise : la vache « clandestine ». 1.7. À partir du tableau, regroupez les idées (ou mini-thèmes) pour proposer un schéma de plan de deux parties au minimum à quatre au maximum. Vous donnerez un titre net et précis à chacune de ces grandes étapes. À l’intérieur de chacune de ces grandes parties, vous indiquerez également vos paragraphes internes en les numérotant et en leur donnant, à eux aussi, un titre précis. Reportez-vous aux conseils pratiques avant d’effectuer cet exercice. Remarque : la proposition qui figure ci-dessous est bien sûr le résultat du travail d’organisation fait dans les deux précédents exercices ; elle n’est pas la solution unique. Solution proposée Partie 1. L’identité alimentaire : une construction nécessitant plusieurs facteurs § 1. Première condition requise : la connaissance de l’Autre § 2. Le rôle des produits § 3. Le rôle des hommes § 4. Le rôle des stéréotypes Remarque : cette partie exploite les quatre documents. Partie 2. Les diverses conséquences liées à une identité culinaire nationale § 1. Des retombées économiques considérables § 2. Des retombées culturelles positives § 3. Des effets négatifs : les dérives nationalistes Remarque : cette partie exploite les quatre documents. 0186 C04 – 10/12 2. Rédaction de la synthèse À partir de votre schéma de plan, vous rédigerez la synthèse des quatre documents en restant en conformité avec les normes de l’exercice. Ces dernières sont rappelées dans les conseils pratiques qui suivent. Si votre préparation est cohérente, votre exercice doit respecter strictement le plan (structure globale et structure interne) proposé dans le 1.7. Il doit faire apparaître toutes les idées utilisées dans les 1.5., 1.6., mais on ne doit trouver aucune idée supplémentaire par rapport à votre travail de préparation, ce qui signalerait que vous avez dû revenir au dossier initial après votre préparation. Vous n’avez à rédiger ni l’introduction, ni la conclusion. Remarque – On rédige à partir de son tableau (ou de son 1.5. selon le choix qu’on a fait) en suivant son schéma de plan et en utilisant les idées reformulées relevées dans les analyses préparatoires du 1 (d’où l’intérêt de prévoir autant de feuilles de brouillon à l’examen que de documents présents dans le dossier de façon à ne travailler que sur les rectos). On veille à respecter la présentation codifiée, à ménager une phrase d’accroche claire à chaque partie et à rédiger soigneusement les références. – L’introduction n’était pas à faire, mais j’en rédige une pour que vous ayez déjà une idée pour la seconde année des critères auxquels elle doit répondre. – Des indications en gras, destinées à vous guider, figurent entre crochets. Elles vous sont bien sûr interdites dans vos propres copies. Solution proposée À l’heure où les débats sur l’identité nationale sont de retour en Europe, il en est un plus sympathique qui consiste à déterminer ce qui caractérise les habitudes alimentaires et la cuisine d’un pays [thème cerné]. À travers l’exemple de la Belgique, Alexandre D., dans un article mis en ligne en octobre 2009 [auteur, genre, date], démontre que l’identité alimentaire d’un État est une notion qui se façonne [propos directeur]. Catherine Dumas, quant à elle, à l’occasion du projet d’inscription de la gastronomie française au patrimoine immatériel de l’humanité, définit ce qui fait la spécificité de la France et mesure les impacts positifs de nos traditions culinaires [propos directeur + auteur], dans un extrait de rapport d’information sénatorial paru en juillet 2008 [genre et date]. Mais les dérives xénophobes que peut cacher le souci de préserver son identité alimentaire [propos directeur] ne sont pas toujours évitables, comme le dénonce à propos de l’Italie Ève Mongin, rédactrice d’un article mis en ligne en février 2009 [auteur, date, engagement précisé]. La cohabitation parfois difficile entre les habitudes alimentaires françaises et certains apports étrangers [propos directeur] est soulignée avec humour par Yves Lasserre à travers deux aquarelles réalisées en mai 2010 [genre, auteur, date]. Comment un pays définit-il sa spécificité alimentaire et dans quel but [problématique posée] ? Une étude préalable des conditions requises par chaque nation pour délimiter son identité culinaire [1ère partie annoncée] conduira ensuite à recenser les divers impacts d’une telle identité [seconde partie annoncée]. [On saute une ligne après l’introduction.] L’identité alimentaire d’un État est une construction dans laquelle interviennent plusieurs facteurs [accroche à la 1re partie]. Avant tout, comme le note Alexandre D., pour se forger une identité alimentaire solide, un pays doit se frotter à d’autres cultures, ce qui lui donne alors l’envie de s’en démarquer ; à ce titre, l’exposition universelle en 1910 a joué un rôle déterminant pour la Belgique. Cette conception est en partie validée par Ève Mongin ; si les Italiens ont, selon elle, des raisons d’être fiers de leur patrimoine culinaire, ils restent malgré tout peu ouverts aux pratiques d’autrui. Leur histoire fait qu’en l’absence d’empire colonial, ils n’ont eu, par le passé, aucun contact avec des cultures non européennes et leur identité est plus faite de défense frileuse que de réelle construction. 0186 C04 – 11/12 Cette première condition une fois remplie, le patrimoine alimentaire d’un pays se forge en général sur certaines richesses qui sont spécifiques à ses régions. Toutefois, sur ce point, les avis divergent quelque peu. Catherine Dumas, à propos de la France, souligne le rôle capital de ses produits, leur qualité et leur variété qui peuvent s’expliquer par la position géographique d’un pays riche en sols et micro-climats divers. Yves Lasserre met d’ailleurs en scène un des fleurons de l’élevage hexagonal : la vache charolaise en liberté dans ses verts pâturages. Pour Alexandre D., cette richesse « naturelle » n’est pas indispensable ; en effet, si les Belges ont quelques atouts locaux, la construction de leur identité alimentaire a souvent consisté à s’approprier des plats étrangers, en particulier français, en modifiant une des composantes de la préparation initiale : on remplace par exemple le vin par la bière. Il suffit même parfois d’ajouter à la recette originelle une appellation chargée d’identité, telle « à la liégeoise », et le tour est joué, tant il est vrai que nombre de mets se mangent à la fois dans le pays concerné et au-delà de ses frontières. Mais le facteur le plus important dans cette construction est l’homme, comme le soulignent Catherine Dumas et Alexandre D. Pour la première, aux produits « naturellement » variés en France, il convient d’ajouter le travail de tous ceux qui les valorisent par un savoir-faire enrichi de coutumes ancestrales. Les politiques, dans ce concert, peuvent jouer leur partition et les autorités françaises ont su protéger les productions locales par le label AOC et le label « patrimoine rural ». On retrouve d’ailleurs l’Appellation d’Origine Contrôlée sur le béret français dessiné avec humour par Lasserre. Pour Alexandre D., les intervenants dans la construction d’une identité alimentaire belge sont au nombre de quatre : les restaurateurs, les clients qui consomment leurs plats, les divers auteurs qui écrivent sur cette cuisine et, enfin, les commerciaux. Restaurateurs et consommateurs forment une espèce de duo inséparable qui exprime les préoccupations nationales du moment : pour la Belgique, par exemple, après le choc de 14-18, un fort sentiment nationaliste a conduit les cuisiniers et leurs clients à privilégier des recettes locales ou prétendues telles. Les auteurs de guides ou autres participent à cette construction, ce qui est confirmé par Catherine Dumas qui en cite de nombreux, tel Auguste Escoffier, et qui montre le rôle déterminant joué par les grands chefs français ; en outre, il faut prendre en compte, selon Alexandre D. la fonction des commerciaux qui vendent les produits quitte à leur imaginer toute une histoire. Enfin, la dernière condition requise est que cette construction ne reste pas éphémère. Sur ce plan, Alexandre D. souligne à nouveau l’importance du regard de l’Autre (l’étranger à la culture nationale) qui saura attribuer à la nation concernée un plat « typique » comme le pain, le vin et les fromages français mentionnés par Catherine Dumas ; l’identité alimentaire d’un pays est pérenne lorsqu’elle suscite immédiatement le cliché. Yves Lasserre, à propos de la France, joue de ces stéréotypes par le biais du béret forcément vissé sur la tête de l’autochtone et de la vache forcément charolaise. Les « ingrédients » mis en œuvre dans la construction d’une identité alimentaire sont donc nombreux, mais quelles sont les retombées de ces patrimoines culinaires une fois délimités ? [Bref bilan et courte phrase de transition vers la seconde partie.] [On saute une ligne avant la seconde étape.] Pour une nation, le fait d’avoir une identité alimentaire n’est pas sans conséquences positives, mais aussi plus discutables parfois [accroche à la seconde partie]. Tout d’abord, les enjeux économiques sont considérables. Si Alexandre D. se contente d’en mentionner l’existence, Catherine Dumas détaille longuement les chiffres générés par les traditions culinaires en France ; elle cite les sommes considérables brassées par les métiers de bouche – artisans boulangers ou bouchers, restaurateurs… – et surtout le nombre d’emplois gravitant autour d’eux. On peut ajouter à cela la manne touristique qui, selon elle, est liée en grande partie aux richesses gastronomiques françaises. D’autre part, le rayonnement culturel d’une nation dont la cuisine est reconnue n’est pas négligeable. La gastronomie française postule pour être inscrite au patrimoine immatériel de l’humanité et, plus concrètement, Catherine Dumas, rapporteur de ce projet au Sénat, montre notre pays comme un modèle qui illumine le monde. En témoignent le charisme de nos grandes toques très sollicitées à l’extérieur de nos frontières et le fait que, pour des chefs étrangers, un stage dans les écoles ou grandes cuisines françaises soit pour ainsi dire un passage obligé. Ces échanges permanents contribuent d’ailleurs à enrichir davantage notre patrimoine culinaire car, comme le souligne Ève Mongin, les Français sont très ouverts sur ce que mangent les autres. 0186 C04 – 12/12 Toutefois, dès qu’il s’agit d’identité nationale, des effets quelque peu nauséabonds peuvent apparaître. Alexandre D. note d’ailleurs, dès son introduction, que les préoccupations nationalistes ne sont jamais très loin dès qu’on débat d’une identité nationale, même culinaire. C’est Ève Mongin qui signale l’existence du « pire » en matière de « xénophobie » culinaire. En effet, en Italie, les résultats d’un sondage, de prime abord anecdotique, montre que les querelles de voisinage sont de plus en plus souvent liées à des odeurs de cuisines étrangères à la CE et très mal supportées par les autochtones, peu enclins à s’ouvrir aux autres. Dans ce contexte, le maire de Lucca en Toscane a interdit l’installation de restaurants dits « ethniques » dans le centre de la ville qu’il gère ; même si cette mesure a déclenché les huées de la presse, ce monsieur a reçu le soutien inattendu d’un ministre ; tous deux semblent ignorer que le fameux couscous présenté en Sicile comme un plat « du terroir » n’est que le souvenir de l’occupation de cette île par les Arabes. De façon beaucoup moins dramatique, Yves Lasserre montre que les Français, pourtant ouverts aux cuisines étrangères, ne sont pas exempts de méfiance à l’encontre de produits bruts ou transformés, venus d’ailleurs. Qu’il s’agisse d’une vache charolaise confrontée à la présence inattendue d’une consoeur chinoise ou qu’il s’agisse d’un Français, très couleur locale, mis en présence d’un énorme hamburger américain, la rencontre est teintée de méfiance, voire de répulsion. Les avances amicales de la vache asiatique se heurtent à la froideur de notre charolaise ; le consommateur « du terroir », quant à lui, ne cache pas son dégoût devant le plat typique des USA, ni son effroi à la vue de cette masse dégoulinante aux ingrédients peu reconnaissables. Plus subtilement encore, Yves Lasserre évoque une sorte d’appréhension face à une intrusion sournoise de produits « exotiques », mais non identifiés comme tels. En effet, la vache chinoise qui arbore une médaille obtenue au Salon de l’Agriculture, manifestation culturelle éminemment hexagonale, a réussi à usurper ce titre en concourant dans la catégorie des charolaises. Seules les nattes et le chapeau chinois de cette « clandestine », stéréotypes dont Alexandre D., souligne l’importance, trahissent ses véritables origines. Le fait, pour un pays, d’avoir une forte identité culinaire peut entraîner de nombreuses retombées positives, mais on n’est jamais à l’abri de dérives identitaires parfois répugnantes comme en Italie [phrase de bilan à la seconde partie.] Remarque. Cette proposition de rédaction n’est qu’un exemple parmi d’autres ; elle n’a en aucun cas valeur de modèle unique. On peut remarquer qu’elle n’est qu’une mise en forme de toutes les étapes préparatoires. Le barème de 16 points peut paraître « faible », mais, en fait, quand on a bien travaillé toutes les étapes d’une synthèse, sa rédaction définitive n’est qu’une simple copie de ce qui a été fait précédemment. Au cours de votre seconde année et à l’examen, votre travail préparatoire personnel n’apparaîtra pas sur votre copie définitive, si bien que votre professeur correcteur devra évaluer tout ce que vous avez fait en amont à partir de cette seule rédaction. Il est donc important qu’il puisse estimer le travail d’analyse (par la compréhension des documents), le travail de reformulation, le travail de confrontation (des documents « brassés », non étudiés les uns après les autres), le travail de double structure cohérente et bien visible. Les citations sont réduites au maximum et ne concernent ici que des expressions comme « à la liégeoise » qu’il serait ridicule de reformuler. Ce qu’on attendait de vous – Une bonne compréhension de chaque document. – La capacité à détecter les idées essentielles. – Le décryptage des connotations d’une image. – L’exploitation réelle d’un document iconographique qui ne doit pas être réduit à une simple allusion dans la synthèse rédigée. – La capacité à établir des liens entre les documents, donc à repérer l’intérêt qu’ils présentent les uns par rapport aux autres. – La capacité à organiser tous ces liens tissés entre les documents et à en déduire un plan cohérent. – Un authentique brassage des documents et une exploitation équitable de tous, y compris du 4. – Une mise en valeur de la double structure par la présentation codifiée. – Un effort de rédaction: syntaxe, orthographe (accents inclus), précision du vocabulaire, correction de la ponctuation. – Une capacité à rédiger naturellement les références et à en changer chaque fois que c’est nécessaire.

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