Écriture et littérature
Compte rendu : Écriture et littérature. Recherche parmi 303 000+ dissertationsPar Japneet Kaur • 18 Novembre 2025 • Compte rendu • 592 Mots (3 Pages) • 14 Vues
Premièrement, la mémoire individuelle de la Française devient douloureuse, car elle reste marquée par l’amour interdit qu’elle a vécu à Nevers. D’abord, elle revient sans cesse à cette relation brève mais intensément vécue, comme si le simple fait d’y repenser ravivait ses blessures. Lorsqu’elle dit : « Ah ! quelle douleur. Quelle douleur au cœur. » (p.97), elle emploie une métaphore, puisque sa douleur n’est pas réellement localisée dans son cœur. Cette image exprime plutôt un chagrin profond qui l’affecte encore émotionnellement. Ainsi, son passé amoureux ne s’est jamais complètement effacé et continue de la faire souffrir. Ensuite, la Française reconnaît qu’elle ressent encore aujourd’hui les traces de cet amour impossible. Elle affirme : « Quatorze ans que je n’avais pas retrouvé… le goût d’un amour impossible. » (p.110). Cette phrase repose sur une hyperbole, car l’exagération du nombre d’années met en évidence la force d’un souvenir qui demeure vif malgré le temps qui passe. Cette amplification révèle que cet amour interdit a laissé en elle une marque durable qu’elle n’a jamais réussi à dépasser. Enfin, bien qu’elle tente d’oublier cette période, elle n’y parvient pas réellement. Lorsqu’elle répète : « Regarde comme je t’oublie… — Regarde comme je t’ai oublié. » (p.110), elle utilise une anaphore, c’est-à-dire la reprise du même mot au début de plusieurs phrases. Ici, la répétition du mot « regarde » souligne sa tentative désespérée de se convaincre qu’elle peut tourner la page. Cependant, cette insistance révèle au contraire son incapacité à effacer ce souvenir, puisque l’amour interdit revient constamment hanter son esprit. Même lorsqu’elle affirme vouloir oublier, la mémoire la rattrape. En somme, ce passé amoureux envahit toute la mémoire individuelle de la Française et devient une souffrance dont elle ne parvient pas à se libérer.
Deuxièmement, le traumatisme lié à la bombe atomique structure la mémoire collective des Japonais. D’abord, le choc d’Hiroshima a laissé une marque profonde dans l’esprit du peuple japonais. L’architecte japonais insiste sur cette réalité en répétant : « Non, tu n’as rien vu à Hiroshima […] Tu n’as rien vu à Hiroshima » (p.23). Cette répétition montre que la catastrophe dépasse ce que l’on peut simplement observer. Pour lui, seuls ceux qui ont grandi dans l’ombre de cet événement portent réellement la mémoire du désastre. Ensuite, les Japonais ont la responsabilité de préserver cette mémoire collective, puisqu’ils en sont les témoins directs. L’homme le fait comprendre lorsqu’il affirme : « Non, tu n’es pas douée de mémoire. » (p.32). Cette métaphore ne critique pas l’intelligence de la Française : elle signifie plutôt que la mémoire d’Hiroshima ne peut appartenir qu’à ceux qui ont traversé la catastrophe ou qui en portent encore les conséquences. Par conséquent, il rappelle que cette histoire doit être transmise de génération en génération afin d’éviter que l’ampleur du traumatisme ne soit oubliée ou déformée. Enfin, malgré la volonté des étrangers de comprendre, la mémoire collective japonaise demeure en partie inaccessible. L’homme demande à la Française, qui croit avoir tout vu et compris : « Quel musée à Hiroshima ? » (p.24). Cette question rhétorique souligne les limites des lieux de commémoration : un musée peut présenter des traces matérielles, mais il ne peut transmettre la douleur intime des victimes. Ainsi, l’homme lui rappelle que, malgré sa sensibilité et son désir de comprendre, elle reste extérieure à cette mémoire collective. Son regard d’étrangère ne lui permet pas d’accéder à l’émotion profonde qui habite encore les Japonais. En somme, la mémoire collective évoquée par l’homme témoigne d’un traumatisme profond que seuls les Japonais peuvent véritablement comprendre, préserver et transmettre.
...