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Quelle Universalité Des Droits De L'homme ?

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Par   •  10 Mars 2013  •  3 021 Mots (13 Pages)  •  2 814 Vues

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QUELLE UNIVERSALITE DES DROITS DE L’HOMME ?

 

« Les hommes naissent et demeurent  libres et égaux en droit » article 1 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen. Quel bon républicain français n’a jamais entendu cette maxime ? Tous nous en avons eu vent, mais qu’en est-il en Europe et dans le reste du globe ? Les débats autour de ces droits de l’Homme sont très nombreux quant à savoir déjà s’ils sont naturels et ainsi préexistant à la nature humaine, ou au contraire, s’ils sont le fruit du droit positif c’est-à-dire un droit écrit par l’Homme pour être reconnu par tous. Jean Roche et André Pouille en donnent une définition assez parlante : « un ensemble de droits qui conditionnent à la fois la liberté de l’homme, sa dignité et l’épanouissement de sa personnalité en tendant vers un idéal sans cesse inassouvi ». Ce qui est primordial c’est de montrer le côté chimérique de ces droits, comme ils le disent, un « idéal » qui s’appliquerait à l’Humanité toute entière.  C’est pourquoi la question de l’Universalité de ces droits est apparue. Si encore aujourd’hui les Etats-Unis et la France semblent  les pays fondateurs de cette promotion de la liberté individuelle et de l’égalité à travers la Déclaration de 1776 et de 1789, il n’en reste pas moins que ces Déclarations sont loin d’être  totalement respectées par bon nombre d’Etats au principe de la pluralité et de la Diversité culturelle : une autre problématique majeure qui demeure toujours d’actualité. En effet, même dans ce contexte de mondialisation où les échanges entre pays, le dialogue entre cultures sont multipliés ; comprendre la façon de penser et la vision de l’Autre - parfois déconsidéré, méprisé, traité de barbare ou stigmatisé-  est souvent difficile, surtout parce que ce sont des  rapports de force et de domination qui se dessinent entre ces cultures au profit de l’Occident majoritairement. Tout particulièrement après la Deuxième Guerre Mondiale, associée à la décolonisation et à l’essor du « Tiers-Monde » (Sauvy), la domination européenne et occidentale globalement, a perdu de son éclat. C’est dans ce nouveau contexte que face à un universalisme auparavant imposé, les diversités culturelles se sont très largement réveillées. L’Universalité n’est pas à confondre avec universalisme : en effet, le premier terme renvoie à « l’idée d’une totalité, de fait ou de droit » (Diversité culturelle et universalité des droits de l’homme). L’universalisme, lui, est une notion créée pour montrer le caractère impératif et uniforme de ces droits de l’homme ! Une vision qui s’oppose radicalement à la prise en compte de non pas une mais des cultures et de la place qu’elles donnent à l’homme dans la société. En effet, suivant la philosophie de Confucius en Orient ou de Rousseau en Occident, l’Homme est considéré différemment. C’est aussi cela qui provoque les divergences quant à l’application des droits de l’Homme. Pour finir, la notion de diversité, elle, est plus floue car elle revoie à la reconnaissance de la  différence à des niveaux divers : religion, culture, ethnie, langage,…

                Ainsi dans cette multitude de divergences, reste à savoir si Universalité des droits de l’Homme et  Diversité culturelle sont conciliables.

                Tout d’abord,  les droits de l’Homme se veulent universels mais reflètent en réalité les valeurs occidentales. C’est pourquoi, au travers de discussions interculturelles, la prise en compte de la diversité dans les déclarations internationales devient perceptible. Cependant, cette universalité n’est pas toujours effective dans les faits ou parfois non voulue.

 

                               

          Le concept de droit de l’Homme est apparu en premier lieu dans l’Occident. Que ce soit à travers la Déclaration d’Indépendance des Etats-Unis en 1776 ou celle des droits de l’Homme en France en 1789, ces textes ont une vision interne  tout d’abord mais l’hégémonie occidentale va vouloir imposer ce concept aux autres nations. En effet, l’Occident se proclame comme porteur de la « bonne parole » selon Karoline Postel-Vinay.

Mais en premier lieu il faut commencer par l’héritage même de  ces deux Déclarations. En effet, les droits de l’Homme sont considérés comme une construction intellectuelle occidentale. Aux Etats-Unis, ce sont des européens dont des puritains qui sont partis sur le nouveau continent, d’où des valeurs qui semblent proches que ce soit dans l’une ou l’autre des Déclarations. Au XVIIIème siècle, ce sont les Lumières qui sont très en vogue et l’on retrouve les fondements de la Grèce Antique et le judéo-christianisme inscrits dans les mentalités. Par exemple, la notion de citoyen provient de la Grèce avec les délibérations à l’Agora. Dans le Nouveau-Monde on proclamait l’égalité des hommes et on reconnaissait que le créateur les avait dotés des droits inaliénables, parmi lesquels la vie, la liberté, la recherche du bonheur et la propriété. En 1789, les constituants développent trois points fondamentaux : liberté, égalité, légalité. Il y a donc de fortes similitudes même si en France la religion est moins à l’honneur et on s’inspire de Rousseau : « L’homme est né libre et partout il est dans les fers » (Du Contrat social). A cette époque les droits étaient considérés comme naturels, sacrés et inaliénables : «  droits naturels et imprescriptibles de l'Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l'oppression. » (Article 2 et 17). On peut donc davantage comprendre pourquoi l’adoption universelle de ces droits est apparue tout à fait normale pour l’Occident. En tout cas, il y a une finalité anthropocentrique et individualiste dans ces textes. En effet, caractéristique majeure chez nous, l’homme est extrêmement valorisé. Ainsi, l’individu est le seul titulaire qui puisse se prévaloir de ses droits, un être autonome, non subordonné, détaché du cosmos, arraché à la Divinité, doué d’entendement et de raison (Kant et philosophes des Lumières). Une conception de individu qui exclut la notion du groupe, des valeurs locales ;  en fait une peur du collectif perçu  comme étouffant. Cela peut s’expliquer parce que les philosophes des Lumières luttaient contre l’absolutisme (monarchie absolue),  l’obscurantisme (religion) et l’entrave à la Liberté. Le collectif mais aussi toutes formes d’associations ou de corporations

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