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Fiche de Lecture ASS 1ère année

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Par   •  9 Janvier 2021  •  Fiche de lecture  •  2 073 Mots (9 Pages)  •  482 Vues

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Fiche de lecture

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Vincent de Gaulejac « Les sources de la honte »

Introduction

L’ouvrage « Les sources de la Honte » écrit par Vincent de Gaulejac, est publié en 1996, par l’édition Desclée de Brouwer. Édité par Points, il se compose de 315 pages. Cet ouvrage est un essai du genre de la sociologie clinique, dans lequel l’auteur tente de comprendre à partir de témoignages, les raisons d’avoir honte et comment celles-ci s’installent au cœur de l’identité. C’est une œuvre moderne, qui représente le fruit d’un travail scientifique mené durant de nombreuses années par l’auteur. Le registre lexical de l’ouvrage est lourd, les termes récurrents sont par exemple : humiliation, culpabilité, violence, ou encore impuissance. Pour explorer les sources de la honte, l’auteur, étant conscient que son sujet pouvait provoquer un malaise a tendu l’oreille, a écouté et en a conclu cela : « Et si les possibilités de dire dépendaient de nos capacités d’entendre ».

Vincent de Gaulejac est un sociologue français, né en 1946 à Croissy-sur-Seine, une commune dans la région d’Ile-de-France. Il est professeur de sociologie à l’UFR de Sciences Sociales de l’Université Paris-Diderot. Il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages dont « Qui est « je » ? » et « Travail, les raisons de la colère », il anime aussi la collection sociologie clinique chez ÉRES. Membre fondateur du Réseau International de Sociologie Clinique (RISC), c’est l’un des principaux initiateurs de cette orientation scientifique qui s’intéresse à la dimension existentielle des rapports sociaux. Ses recherches l’ont conduit à explorer d’autres thèmes tels que : « La névrose de la classe », « La lutte des places », « Le coût de l’excellence » ou encore « Les sources de la honte » que nous étudions ici. Il représente le courant de la sociologie clinique qui s’intéresse à la dimension existentielle des rapports sociaux, elle se veut au plus près des acteurs et de leur vécu. C’est une sociologie phénoménologique qui s’intéresse particulièrement aux sujets, aux sentiments sociaux, aux faces obscures des phénomènes sociaux et à l’imaginaire collectif. Dans un entretien avec Serge Tisseron, il donne des éléments sur l’apparition du thème de la honte dans ses questionnements et explique que cette question a émergé lorsqu’il était éducateur de rue, là les jeunes disaient toujours, « C’est la honte ». Par la suite, dans le cadre du laboratoire de changement social, il a été amené à développer un programme de recherche sur « Honte et Pauvreté » par rapport à une réflexion sur la stigmatisation. Sur ce même thème, nous pouvons retrouver différents auteurs tels que : Annie Ernaux, Jean Genet, Jean Paul Sartre, Mahmoud Sami-Ali, Emmanuel Levinas, Maisondieu ou encore Octave Mannoni.

Le thème et le résumé / synthèse de l’ouvrage

Le thème de l’ouvrage, comme indiqué dans le titre, porte sur le sentiment de honte. Ce sentiment représente une souffrance sociale et psychique qui engendre de la gêne et du silence, lorsque l’on est habité par la honte, on se replie sur soi-même, on se sent seul et dévalorisé. Dès la lecture du titre, j’ai été intéressé par cette œuvre mais c’est après avoir lu la quatrième de couverture que j’ai décidé que je pencherai mon étude sur celui-ci. En effet, ce livre m’a poussé à réfléchir sur l’humiliation face à ce sentiment qui amène à ne pas en parler. J’ai tout de suite été curieuse de le découvrir, ce qui me permettrait une meilleure compréhension de ce sentiment. Qu’est-ce que la honte en réalité ? D’où vient-elle ? Quels sont ces impacts psychologiques ? Comment peut-on y faire face ? À travers l’ouvrage, l’auteur expose l’ensemble de ces problématiques et tente d’y apporter les meilleures réponses possibles.

L’introduction expose les enjeux liés au thème de la honte, l’auteur affirme que ce sentiment de honte s’alimente lui-même parce qu’il est tu, il est donc à son sens indispensable d’en parler. Son livre devient un moyen de briser ce cercle du silence en favorisant une meilleure compréhension des multiples facettes du sentiment de honte et de développer nos capacités à écouter la souffrance qu’elle provoque. L’exploration des sources de la honte s’articule en six étapes. Premièrement, l’auteur expose les multiples facettes de la honte dans quatre récits de vies habités par ce sentiment, découvert au sein de séminaires animés par l’auteur, pour lesquelles il décrit les différents aspects de ce méta-sentiment en plusieurs sous-parties : « J’avais l’impression que tout cela était faux », « Tu ne devrais pas être là », « La chute de l’enfant roi », « La honte ça colle à la peau » et enfin « Un méta-sentiment ». L’auteur cherche à définir le sentiment de la honte en disant qu’il se compose d’illégitimité, de déchéance, de non-dit et de défaillance parentale. Dans chacun des aspects l’auteur souligne que la honte apparaît dans la relation aux parents, au sein de la famille. La seconde étape est consacrée aux violences humiliantes que l’auteur analyses sous différentes parties : « La pauvreté, c’est la honte », « J’ai honte, mais j’ai faim », « Être assisté c’est humiliant », « Les violences extrêmes » puis « L’identité blessé ». Dans cette étape l’auteur explique comment les violences marquent l’intériorité de l’individu. Lors de la troisième étape qui s’intitule l’histoires de vie et choix théoriques, il présente les positons théoriques de Freud, Sartre et Camus en trois sous-parties : « Freud et la honte », « Sartre et la honte », « Camus et la honte ». Dans la quatrième étape nommée nœud socio-psychique, l’auteur tente de comprendre les processus conscients et inconscients qui servent de support à l’installation de la honte au cœur de l’identité en plusieurs sous-parties : « Les paliers de la honte », « Psychanalyse et sociologie clinique », « Empoignes et articulations ». L’auteur pose sa propre description théorique de la honte. Le dénouement est la cinquième étape, l’auteur y décrit les réactions défensives et leurs effets paradoxaux en plusieurs sous parties : « L’ambition, un contrepoison », « Les réactions défensives » et « Se libérer de la honte », dans cette étape il montre en quoi l’individu ne se contente pas de subir passivement la honte et explique que préserver une estime de soi est une question de survie. Il distingue également les différents mécanismes de défense qui permettent de se libérer de l’emprise du sentiment de honte. Selon lui, les mécanismes de défense sont : l’ambition, le repli sur soi, l’alcoolisme et l’orgueil. La dernière étape s’intitule face à la honte : approche socio-clinique elle est consacrée aux réactions face à la honte dans la relation d’aide, la thérapie et la recherche. L’auteur organise sa pensée une nouvelle fois en plusieurs sous-parties ; « J’avais besoin d’en parler », « La honte devant la honte » et « Honte et contre-transfert ». Pour l’auteur l’enjeu est de comprendre en quoi la honte fait résonner la honte dans le face-à-face intersubjective, il privilégie l’approche de Devereux et l’importance qu’elle donne au contre-transfert.  

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