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Comment ce qui passe généralement pour améliorer l'existence peut-il en détacher?

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Par   •  20 Décembre 2012  •  Dissertation  •  2 301 Mots (10 Pages)  •  1 078 Vues

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ans l’opinion commune, on pense que c’est parce que la vie devient plus difficile qu’on y renonce plus volontiers. Cependant, selon Durkheim, cette explication est contredite dans les faits. En effet, si les morts volontaires augmentaient dans des situations difficiles, cela induirait qu’elles diminueraient dans des périodes heureuses. Afin d’illustrer cette idée, Durkheim utilise l’exemple de la variation du prix des aliments. Lorsque le prix des produits de premières nécessité s’élève avec excès, les suicides font de même seulement dans on ne remarque pas qu’ils s’abaissent dans le cas contraire. L’auteur va même plus loin en démontrant par de nombreux exemples, que les évènements heureux agissent tout comme les désastres économiques dans la société. Les Expositions universelles stimulent les affaires et augmentent la prospérité publique et pourtant elles se soldent bien souvent par une élévation considérable du nombre de suicide. Ainsi, si les crises économiques ou financières augmentent les suicides, ce n’est pas parce qu’elles appauvrissent et rendent la vie plus difficile étant donné que les crises de prospérité ont le même effet. Le taux de suicide augmente parce que ce sont des crises, c’est –à- dire des perturbations de l’ordre collectif.

Toute rupture d’équilibre qu’elle soit négative ou positive pousse à la mort volontaire.

« Comment ce qui passe généralement pour améliorer l’existence peut-il en détacher ? »

b) L’explication du rapport anomie/suicide

Une personne ne peut être heureuse si ses besoins ne sont pas suffisamment proportionnels à ses moyens. Mais la nature humaine est sensiblement la même chez tous les citoyens. Ainsi, ce n’est donc pas elle qui peut leur assigner cette limite variable qui leur serait nécessaire. Par conséquent, ils semblent que les besoins des humains peuvent être illimités. L’humain a le vice d’en vouloir toujours plus dans un sens « notre sensibilité est un abîme sans fond que rien ne peut combler ». Ainsi, ses désirs illimités sont insatiables étant donné que l’humain ne peut réussir à les satisfaire. Puisque rien ne borne ses désirs et qu’au contraire les moyens humains ont eux des limites, ceux-ci ne pourront jamais être entièrement satisfaits. Ces désirs se renouvellent et se complexifient en permanence donc l’homme souffre de ne pas posséder des moyens à la mesure de ses désirs : « une soif inextinguible est un supplice perpétuellement renouvelé ». L’homme éprouve effectivement du plaisir à se mouvoir mais il faut tout de même qu’ils sentent que ses efforts ne sont pas vains, qu’ils ne déploient pas ces capacités tout en sachant qu’il n’atteindra jamais le but recherché. Ce but étant infinis, il n’avance jamais, autrement dit, ses efforts sont vains. La distance à laquelle il reste éloigné de son but restant toujours sensiblement la même, l’homme s’agite stérilement sur place.

Même la fierté que l’homme peut éprouvé lorsqu’il considère le chemin parcouru semble n’être qu’une « bien illusoire satisfaction ».

Cependant, pour que ce processus soit en action, il faut qu’il ne soit pas entravé ni gêné. Il faut donc avant tout que les passions soient limitées. Mais puisqu’il n’y a rien en l’individu qui puisse lui fixer cette limite dont il a besoin, c’est une force extérieure, une puissance régulatrice qui doit agir. Cette force doit placer des bornes que les hommes reconnaissent comme juste pou qu’il décide spontanément de limiter leur désir à celle-ci.

Seule la société, soit directement, soit par l’intermédiaire de ses organes est en mesure de jouer ce rôle modérateur car elle est le seul pouvoir morale supérieur à l’individu que celui-ci accepte. C’est elle qui dicte la « prime » qui doit être offerte à chaque ordre et dans le respect de l’intérêt commun. Il y a donc une véritable réglementation qui ne prend pas une forme juridique mais qui fixe le maximum d’aisance que chaque classe peut légitimement chercher à atteindre. Mais cette échelle n’a rien d’immuable puisqu’elle change selon les époques.

Ainsi, si l’individu est respectueux de l’autorité collective c’est-à-dire qu’il a une bonne constitution morale, il sait la limite où doivent se borner ses désirs. Un but et un terme sont alors assignés aux passions. Cette limitation donne lieu à un contentement moyen, puisque chacun est en harmonie avec sa condition et « l’équilibre de son bonheur est stable parce qu’il est défini et il ne suffit pas de quelques mécomptes pour le bouleverser ».

Au contraire du reste de l’univers qui est soumis à un frein physique, l’homme est soumis à l’ordre moral, c'est-à-dire au social. Seulement, quand la société est troublée que ce soit par une crise douloureuse ou par d’heureuses mais soudaines transformations, elle est provisoirement incapable d’exercer cette action. C’est alors que l’on peut observer de brusques ascensions de la courbe des suicides. Par exemple, lors de crises économiques, certains individus peuvent être soudainement rejeter dans une situation inférieure à celle qu’il occupait auparavant. Il faudrait donc qu’ils restreignent leurs besoins mais la société ne peut pas avec une grande rapidité leur apprendre à se plier à une vie nouvelle à laquelle ils ne sont pas accoutumés et qui leur paraît intolérable.

De plus, l’état de dérèglement ou d’anomie est renforcé par le fait que « les passions sont moins disciplinés au moment même où elles auraient besoin d’une forte discipline ». Dans cet état de dérèglement, les passions semblent surrexités, rien ne les contentements et cette agitation s’entretient perpétuellement sans aboutir à aucun apaisement. Il n’y a plus de classements établis donc toutes les classes sont touchées. Comment, dans ces conditions la volonté de vivre ne faiblirait pas ?

D’ailleurs, cette explication est confirmée par le fait que dans les pays pauvres, le suicide est présent en moins grande mesure « si la pauvreté protège, c’est que par elle-même, elle est un frein ». Les désirs sont dan un sens obligés de compter avec les moyens ainsi moins on possède et on moins on est porté à repousser ses limites. La richesse, au contraire donne l’illusion que les limites peuvent être indéfiniment repoussées et toute limitation devient insupportable. Ainsi, ce n’est pas sans raison que tant de religion prône les valeurs de la pauvreté, c’est qu’elle est la meilleure manière pour l’homme d’apprendre à se contenir et donc d’accepter la discipline collective.

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