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Quels Justices Pour Les Supporters ?

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Par   •  9 Décembre 2014  •  Fiche de lecture  •  2 369 Mots (10 Pages)  •  489 Vues

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L’objectif de cet édito n’est pas de justifier la violence dans les stades, au contraire nous la condamnons fermement, mais nous avons tellement entendu de contre-vérités et d’approximations sur le phénomène des » ultras » récemment que nous tenions à vous faire partager notre analyse et notre point de vue, par la confrontation de différentes sources et par l’intervention des premiers intéressés eux-mêmes.

Introduction

Ces derniers temps, il a beaucoup été question des ultras et surtout de la violence les entourant à travers différents médias (France Football et TMC notamment), cela ayant suscité un certain nombre de réactions, hostiles ou de soutien à ce mouvement d’une frange bien particulière des supporters.

Le moins que l’on puisse dire, et tout le monde s’accordera sur ce point, c’est que ce sujet ne laisse personne silencieux, et il nous a semblé judicieux de faire un point le plus neutre possible en collant au plus près de la réalité sur le quotidien des ultras.

Pour cela, nous avons consulté un certain nombre de sources, chez les médias (France Football, TMC, So Foot, Les Cahiers du Foot notamment) mais aussi par des interviews d’ultras anonymes (l’anonymat étant un des principes de fonctionnement des groupes ultras) via la vidéo en 3 parties (lien à la fin de l’article), par échange de mails (Damien ultra lyonnais *) ou encore par des commentaires de supporters actifs sur Internet (forums). Nous tenions particulièrement à remercier la web-radio « Liberté Pour les Auditeurs » de nous avoir permis d’entrer en contact avec des ultras et de les interviewer pour rendre crédible cet article.

Présentation du monde ultra

Le monde ultra est quelque chose de particulier, mélange de fanatisme pour son club, d’un fort sentiment de camaraderie et de dévouement envers les membres du groupe, d’alcool avant le match, de fougue et d’adrénaline, tout ceci renforçant l’unité du groupe. En général, un supporter intègre la nébuleuse ultra par l’adhésion à une association de supporters ainsi que par les déplacements qu’il effectue au fur et à mesure.

L’organisation d’un groupe ultra dépend largement de sa taille. Ainsi, certains avec peu de membres s’organisent » à l’anglaise » dans des » firm « . C’est une organisation reprise aux hooligans qui ressemble à un groupe para-militaire. A l’inverse, de gros groupes sont organisés de manière nucléaire, c’est-à-dire un noyau dur au centre du groupe avec plusieurs sections d’intégrations (jeunesse, section spéciale, etc) avec autour des électrons libres que ce soient des supporters lambdas ou des indépendants.

Au niveau de l’action, le groupe se distingue par des chants fanatiques quasi guerriers et par l’usage de moyens pyrotechniques, banderoles et autres tifos. L’unique revendication des ultras est de pouvoir supporter leur équipe en toute circonstance, ils ne demandent rien d’autre.

Définition du mot » ultra «

Avant toute chose, penchons-nous sur la définition même du terme » ultra « pour bien assimiler l’ensemble de l’analyse qui va suivre.

Un ultra c’est avant tout :

- Le soutien inconditionnel de son équipe

Présent dans la défaite comme dans la victoire, à domicile comme à l’extérieur le plus souvent possible (en France comme à l’étranger) avec la participation active aux chants, à la préparation des tifos, etc. C’est aussi respecter et soutenir les dirigeants qui œuvrent pour le bien de leurs couleurs, mais c’est aussi s’opposer à tous ceux dont l’irresponsabilité, l’ambition personnelle et l’inconséquence mettent l’avenir du club en péril.

- La défense de valeurs et de principes

foot populaire contre foot business : refus de la marchandisation à outrance du football dictée par la Ligue de Football Professionnel et les chaînes de télévision, en particulier BeIn Sport et Eurosport, à travers la lutte du Collectif SOS Ligue 2 pour les jours et horaires des matches.

solidarité entre membres du groupe, quelles que soient la couleur de peau, les orientations idéologiques et politiques ou les conditions sociales de chacun

opposition à certaines dérives du club : mauvaise gestion, choix de recrutement hasardeux, hausse des prix des abonnements/places, etc

dénonciation des atteintes aux libertés par les pouvoirs publics (Etat, préfectures) : répression abusive via les IAS (interdictions administratives de stade sans passer par la case judiciaire), interdiction de déplacements en parcage visiteur pour certains matches, etc

Un ultra ne compte donc ni son temps, ni son énergie, ni son argent pour soutenir et défendre les couleurs de son club favori, il vit sa passion en faisant d’elle une priorité.

Relations des ultras avec les autres acteurs du football

Avec les autres ultras : comme dit plus haut, il est solidaire avec les membres du groupe auquel il appartient, ce qui peut aller jusqu’à l’affrontement avec des ultras d’autres clubs s’ils sont attaqués ou provoqués, notamment en cas de vol de matériel par un groupe ultra ennemi. Exemples dans un passé récent avec le vol de la bâche des Magic Fans stéphanois par des indépendants du virage sud lyonnais en avril 2013 ou le vol d’une partie du tifo du Roazhon Celtic Kop lors du derby Rennes-Nantes fin septembre 2013, considéré comme une humiliation suprême et méritant vengeance à cause de la dimension symbolique fondamentale des tifos/banderoles. Précisons que les rivalités entre ultras français les plus fortes concernent la plupart du temps deux clubs proches géographiquement pour une question de suprématie régionale, expliquant en partie les débordements liés à ces matches mais en aucun cas excusables : Nantes/Rennes pour l’aspect historique voire politique (rôle de capitale de la Bretagne en jeu), Saint-Etienne/Lyon, Lens/Lille et Metz/Nancy (dans ces 3 cas, rivalité sociale en plus avec l’opposition club populaire/club bourgeois), Marseille/Nice, Bordeaux/Toulouse ou encore Marseille/Paris, une rivalité montée de toute pièce par les médias (Canal + en l’occurrence) pour faire de l’audience. Au-delà de ces inimitiés entre groupes ultras, certains ont quand même entre eux des relations amicales, informelles ou non.

Avec les médias : relations tendues par la méprise

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