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Quelles Limites à La Liberté D'expression

Note de Recherches : Quelles Limites à La Liberté D'expression. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Juin 2015  •  1 025 Mots (5 Pages)  •  764 Vues

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Tenue pour acquise, héritée de la Révolution, inscrite dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, la liberté d’expression ne va pourtant pas de soi. C’est ce que les Français ont redécouvert avec la tragédie que vient de vivre le pays, qui a révélé tout à la fois sa fragilité lors des attentats, mais aussi sa force à l’occasion du 11 janvier. Certes, on le savait : la liberté d’expression n’a rien d’un principe universel. Les dictatures, même douces, se caractérisent encore et toujours par la répression des voix dissidentes et le musellement des médias.

Mais ce que l’on a redécouvert aussi, c’est combien l’exercice de cette liberté se pratique de façon différente au sein même de nos sociétés libérales et démocratiques. Affaire de culture, mais pas uniquement, car c’est bien la question des limites à poser à cette liberté qui signe les exigences d’une civilisation entre le droit de tout dire et celui de ne pas nuire à autrui. Avec ce paradoxe frappant : c’est aux États-Unis, pays du “free of speech” garanti par le premier amendement de la constitution, où les grands médias ont flouté les caricatures du prophète publiées dans Charlie Hebdo. Et c’est en France, où la liberté d’expression est bien plus encadrée par la loi que ne le croient les Français eux-mêmes, que l’hebdomadaire satirique déploie son style, et trouve au moins momentanément son public.

Trois enjeux

Il convient donc de cadrer cette problématique des limites par la réaffirmation préalable des vertus intrinsèques de la liberté d’expression. Il y a en premier lieu la dimension économique et scientifique, et son corollaire, l’idée même du progrès. Ce dernier est impossible sans remise en cause des connaissances acquises. Or pour bousculer les certitudes les plus établies, il faut laisser s’exprimer les voix qui rompent les consensus. La révolution galiléenne s’est heurtée à la censure vaticane avant de s’imposer. Et la “vérité” de la science prolétarienne – et de l’homme nouveau – a fait régresser comme jamais sous Staline la biologie.

Inversement quand aujourd’hui Laurent Alexandre proclame la “mort du cancer”, il brise un tabou, rompt avec une certaine forme de fatalisme et ouvre des horizons nouveaux. Ce qui est vrai pour la science l’est aussi pour l’économie schumpétérienne de l’innovation, qui requiert une société “ouverte” et attentive à la nouveauté – et donc la libre circulation des idées. Il est admis qu’une des limitations au développement futur de la Chine tient à la mise sous coupe réglée de sa société civile. Car – et c’est le deuxième enjeu d’ordre politique – la liberté d’expression est la compagne nécessaire et utile de la démocratie. Face à la majorité, la minorité – y compris ses marges – doit pouvoir manifester ses opinions pour lui permettre de devenir un jour à son tour la majorité. Il faut donc admettre la controverse, la critique, le débat contradictoire. Enfin, troisième enjeu sociétal, la liberté d’expression peut être considéré comme le ciment nécessaire du “vivre ensemble”, garante, par son mode opératoire – les mots et non les coups – d’une coexistence pacifique entre les individus et les groupes aux opinions divergentes.

L’arsenal juridique

Solide

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