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Traite Des Noirs

Rapports de Stage : Traite Des Noirs. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  30 Janvier 2013  •  4 184 Mots (17 Pages)  •  1 006 Vues

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Lors de la période de commémoration en 1998 du cent cinquantième anniversaire de l’abolition de l’esclavage s'agissant des colonies françaises, les jeunes avaient posé de nombreuses questions extrêmement pertinentes, auxquels les adultes ne répondaient que de façon approximative.

Un enfant avait dit « si l’on a interdit la traite, c’est qu’à un moment on l’a autorisée. Qui a autorisé la traite en France? »

Un second avait demandé «l’Afrique c’est grand, est ce qu’on sait d’où précisément sont venus les captifs ?"

Un autre avait demandé « est ce que l’on sait combien d’esclaves sont arrivés à la Martinique en provenance d’Afrique ? »

C’est en repensant à ces questions et en essayant d'y répondre que cet article a été écrit en 1999.

On ne trouvera donc pas ici, une description des conditions épouvantables de cette multiplication de crimes que fut la traite sur deux siècles; ni des conditions dans lesquels est né le racisme, comme moyen idéologique d'assurer la reproduction du système esclavagiste; ni description ou analyse du système esclavagiste.

On trouvera seulement une tentative de répondre simplement à ces questions d'enfants par un économiste familier de l'histoire de la Martinique, sans aucune autre prétention.

Des esclaves peu nombreux avant 1650

Les débuts de la traite vers la Martinique et la situation des esclaves

L' esclavage fût interdit en France bien avant le XVI° siècle.

Néanmoins "par delà la ligne des amitiés", cette ligne imaginaire qui coupe l’atlantique, il en allait tout autrement. L'esclavage et la traite étaient déjà instaurés par des chrétiens lorsque les français y sont venu prendre une place et ravitailler en fraude ou piller espagnols et portugais. Ceux qui partaient "à la grande aventure" ou en course, n'eurent pas besoin d'autre justification que les profits qu'on en tirait.

Lorsqu’en 1626 le Cardinal de Richelieu devient "Grand Maître Chef et Surintendant Général de la Navigation et Commerce de France", son ambition est de doter la France d'une flotte importante, et pour cela les colonies aux Amériques lui paraissent indispensables. Il favorise la création de compagnies pour aller coloniser les îles d'Amériques comme Saint Christophe en 1626, la Martinique et de la Guadeloupe en 1635. D'Esnambuc est alors le prête nom de Richelieu et de quelques autres associés.

L'acte d'engagement de 1626 pour Saint Christophe précise que "si toutefois il se fait traite des nègres." D'Esnambuc en aura sa part. Ainsi au tout début de la colonisation, l'esclavage et la traite deviennent déjà des composantes de la colonie en formation.

De 1635 aux années 1650, la population de la Martinique est principalement formée de blancs, habitants et leurs serviteurs "alloué", "engagés", ou "Trente six mois". Il n'est pas rare de trouver sur les habitations où se plante le "petun" ou tabac, ne nécessitant pas une importante main d'oeuvre, plus de "d'engagés" que d'esclaves. La traite n'est alors pas très développée et souvent clandestine.

Il n’y a donc pas eu à proprement parler de décision d’une autorité en France autorisant la traite des esclaves aux colonies, car au début du XVII° siècle ce sont des opérations sporadiques, plus qu’un système organisé.

Néanmoins à la Martinique on peut distinguer plusieurs périodes en ce qui concerne la traite négrière.

* La période de 1635 à 1650, période de défrichage et de plantation du tabac, il y a alors très peu d’esclaves.

* La période de 1650 à 1685, période pendant laquelle l’esclavage va devenir dominant en même temps que se développe la production de sucre. Déjà se développe le marronnage, tandis que le pouvoir royal va progressivement organiser ce qui va devenir le Code Noir en 1685.

* La période de la fin du XVII° siècle à la Révolution Française , avec une traite constante et importante.

* La période qui suit et se termine en 1831 par l'abolition effective de la traite.

A partir de 1650 on assiste au développement des sucreries sur un modèle déjà expérimenté au Maroc, à Madère et au Brésil avec l’emploi d’esclaves. Le modèle est repris tel quel, sans que ne soit questionné l’emploi d’esclaves. L’esclavage suit le sucre à dit Freyre.Le développement des sucreries, entraîne l'arrivée de main d'oeuvre esclave.

Les premiers furent des «Calvaires» et des «Yolofs» des îles du cap vert, des «sénégalais», probablement des «Toucouleurs» et des «Saracollets» de la région de Saint Louis, des «Bambaras» du fleuve Sénégal, quelques «Bambaras» et quelques «Mandingues» dont la religion islamique a posé des problèmes.

Quelques «Peuls» capturés très haut dans l’intérieur arrivent de Gambie et de Guinée, mais note le sieur de la Courbe voyageur à la côte d’Afrique en 1685, le pays n’expédie pas encore ni de «Balantes», ni de « Nalous » et très peu de «Bissagots».

Les colons recherchent déjà à la Martinique les «Aradas» de la région de Juda. On trouve aussi des «Angolas» au XVII° siècle selon le Père Labat.

Au début la traite est effectuée quasi clandestinement, par des français, mais surtout principalement par des navires négriers hollandais qui avaient amené en peu de temps à la Martinique et à la Guadeloupe environ 1.300 africains.

La Hollande est un petit pays dont la flotte vers 1660 est largement supérieure aux flottes françaises et anglaises cumulées. Colbert s'est préoccupé de cette situation. La guerre avec la Hollande à partir de 1672 et le retour de la Martinique sous l'autorité royale après liquidation de la Compagnie Seigneur Propriétaire de la Martinique vont changer cette situation. La flotte hollandaise de l'Amiral Ruyter échoue de justesse en 1674 à prendre Fort Royal et la Martinique.

Cette guerre avec la hollande a probablement sauvé le peuple caraïbe, car le Roi Louis XIV qui a déjà interdit la mise en esclavage des

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