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Ian Hacking - Les Fous Voyageurs

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Par   •  22 Juillet 2013  •  3 345 Mots (14 Pages)  •  1 356 Vues

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Ian Hacking

Les Fous voyageurs

Les empêcheurs de tourner en rond, 2002, Paris

Ian Hacking est souvent présenté comme « philosophe et historien des sciences » mais il préfère se définir comme philosophe analytique . Il pense la science dans le détail, de manière interdisciplinaire, notamment en adoptant un point de vue historique car pour lui l'analyse conceptuelle nécessite l'usage du passé. Né en 1936 au Canada il fut le premier spécialiste anglophone à avoir une chaire permanente au Collège de France . Son intérêt se porte sur les styles de raisonnement scientifique. Il a notamment étudié le style (alors comme ça on aime les répétitions )du laboratoire ; les statistiques et les probabilités ; ainsi que la classification en sciences humaines . Il dénonce une philosophie préoccupée à montrer comment la science représente le monde, et dans ce sens il signale que la dichotomie « réel ou socialement construit » est inadéquate pour les problèmes de changement. Il s'agit de comprendre les relations entre la science, la technologie et la société ; de prendre en compte les liens complexes entre la pratique et la théorie.

C'est ainsi qu'il travaille sur la maladie mentale. De plus, il rappelle que l'on est cerné par les maladies mentales, ce que l'on peut aisément voir avec la demande de l'association UNAFAM (Union nationale des amis et familles de personnes malades et/ou handicapés psychiques) de faire de la santé mentale et des troubles psychiques la Grande cause nationale de 2014 en France ou à travers les nombreux magasines traitant des maladies mentales (par exemple, Le nouvel Observateur du 7 février 2013 sur la bipolarité). Il signale aussi « une attitude morale » vis-à-vis de la maladie mentale notamment par rapport aux assurances qui ne remboursent que les « vraies » maladies ou encore par rapport aux questions de responsabilités. Mais il note une confusion à propos des symptômes qui semblent aussi bien construits que naturels, moraux que neurologiques. Toutefois il tient « pour acquis qu'une maladie mentale -ce qui est perçu comme folie au sein d'une société- exige à la fois des victimes et des experts » . On pourrait trouver la réalité de la maladie mentale dans la relation entre ce que disent les experts et la façon dont leurs patients tombent malades. C'est dans ce sens qu'il a étudié la personnalité multiple aux Etats-Unis d'Amérique ainsi que la fugue pathologique en France au XIXe siècle. Ces exemples sont ce qu'il appelle des maladies mentales transitoires, c'est-à-dire une maladie qui « apparaît à un endroit et à une époque donnés avant de disparaître peu à peu ». Autrement dit ce n'est pas transitoire chez l'individu mais dans le temps et l'espace : « ce type de folie n'existe qu'à certaines époques et dans certaines endroits ». En quittant la dichotomie « réel/socialement construit » il se propose d'offrir un cadre pour comprendre la possibilité même de l'existence de ces maladies notamment avec le concept de « niche écologique ».

Dans son ouvrage les Fous voyageurs, publié sous le titre de Mad Travelers : Reflections on the Reality of Transient Mental Illnesses en 1998 et traduit en 2002, Ian Hacking traite de la fugue pathologique. Il justifie le choix de cette maladie mentale transitoire entre autres par son caractère passé, le diagnostic n'existe plus et cela permet un recul plus aisé ; par le fait que c'est une histoire fascinante notamment car le voyage fait maintenant partie intégrante de notre société ; et qu'elle illustre bien les nombreuses facettes sociales de la maladie mentale (spécifique à un sexe et à une classe sociale, liée aux systèmes de contrôle social).(C’est un peu long et on perd le fil ou alors j’ai des problèmes de concentration…dommage car c’est un passage important) Son propos est à considérer comme « une parabole de la maladie mentale et de la psychiatrie ».

Il s'appuie sur le cas emblématique d'Albert Dadas, le « premier fugueur », patient de Philippe-Auguste Tissié. Son ouvrage se décompose en plusieurs parties, qui sont en fait différents éléments servant son propos. D'abord quatre chapitres qui sont issus de conférences : les trois premiers portent sur l'histoire de la fugue pathologique tandis que le quatrième est une réflexion sur la réalité des maladies mentales transitoires. Trois annexes portent sur des questions incidentes : « Mais de quoi donc souffrait Albert ? », « Le Juif errant » et « Le Wandertrieb allemand »(c’est quoi ?). Puis une série de documents sur Albert écrits par Tissié.

L'histoire de la fugue pathologique : le débat médical

1. L'épidémie de fugues

Ian Hacking débute ce que l'on pourrait appeler la généalogie de la fugue pathologique par le cas d'Albert Dadas, car avec le travail de Tissié il est « instigateur d'une épidémie de diagnostics de fugue ». Hacking raconte l'histoire d'Albert (c’est un patient donc tu l’appelles par son prénom, et pas le médecin ?...oups je viens de voir ta note de bas de page, mais je laisse mon étourderie pour que tu te moques de moi) et de Tissié de manière mêlée car pour lui si Albert est le « voyageur de Tissié » ce n'est pas un hasard : « (ils) sont faits l'un pour l'autre, antithétiques et pourtant parallèles ». C'est à Bordeaux que Tissié, élève d'Albert Pitres , fait sa thèse de médecine sur Albert : Les Aliénés voyageurs : essais médico-psychologique (1887). Il est aussi reconnu pour son implication dans l'éducation physique. Il a ainsi fondé la ligue girondine pour l'éducation physique en 1890. En ce qui concerne Jean-Albert Dadas (C’est le même qu’Albert Dadas ?), Hacking souligne que les informations que l'on a sur lui ont été obtenu sous suggestion ou hypnose. Né en 1860, il travaillait dans une compagnie de gaz. Notons pour ce qui suit, qu'à l'âge de huit ans il est tombé d'un arbre. Dans son état normal, il était ce qu'on pourrait appeler un « honnête » homme. Il ne buvait pas, travaillait bien, en somme il menait « une vie régulière et calme ». Toutefois, il lui arrivait d'avoir « trois jours de fortes migraines, d'anxiété, de sueurs, d'insomnies, de masturbations cinq à six fois la nuit » puis il partait avec un peu d'argent et des papiers d'identité, dans un état qui n'était plus « normal ». Il se « réveillait » ensuite souvent

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