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Étude du livre Fous, ivres ou méchants? de Marie-Aimée Cliche, 2011

Fiche de lecture : Étude du livre Fous, ivres ou méchants? de Marie-Aimée Cliche, 2011. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  30 Janvier 2013  •  Fiche de lecture  •  1 236 Mots (5 Pages)  •  1 034 Vues

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Sonia Blanchette, Jocelyn Marcoux, Guy Turcotte… Tout nous laisse croire que le nombre de filicides au Québec est en hausse depuis les dernières années. Pourtant, récemment en entrevue à TVA Nouvelles, l’historienne Marie-Aimée Cliche affirme que le nombre de filicides n’est qu’en légère hausse, hausse qui pourrait être non-significative. Spécialisée dans l’histoire de l’enfance et de la famille au Québec, Marie-Aimée Cliche a publié en 2011 l’ouvrage Fous, ivres ou méchants ? qui fait une recension des différents cas de filicides dans l’histoire du Québec. Destiné à un large public, sans doute que cet ouvrage sera de plus en plus populaire chez ceux qui cherchent à comprendre les motifs et les circonstances pouvant entourer le meurtre d’un enfant par ses parents.

Le titre de l’ouvrage donne déjà un bien grand indice au lecteur concernant la thèse de l’auteure. En effet, tout au long de son ouvrage, Cliche tente de démontrer que les parents filicides ne sont pas tous simplement fous, ivres ou méchants. Pour ce faire, elle étudie 140 affaires de filicides sur différentes périodes de l’histoire du Québec. En plus de nombreuses monographies sur le domaine médical, la psychanalyse, la criminologie etc. Cliche utilise comme sources plusieurs enquêtes de coroner, des journaux d’époques, des registres de prisonniers, la correspondance du procureur général ainsi que nombreux dossiers judiciaires archivés.

Le premier chapitre dresse un excellent portrait statistique des différents cas de filicides étudiés pour l’ouvrage ainsi que des notions qui en découlent. Nous pouvons y constater que dans la plus part des cas, le parent filicide est un homme plutôt qu’une femme. Lorsque le père est le meurtrier, les armes les plus souvent utilisées sont l’arme à feu ou l’objet contondant tandis que lorsque c’est la mère qui est impliquée, les enfants meurent davantage par strangulation ou par noyade. Elle constate également que la plus part des parents vont tenter de mettre fin à leurs jours après avoir tué un de leurs enfants et la majorité des parents sont considérés comme souffrant d’un trouble de santé mentale. Elle note deux catégories de meurtre, le meurtre non intentionnel où la mort d’un enfant survient parce que l’enfant manquait de soin et le filicide intentionnel qui peut être attribuable au désir de vengeance d’un des conjoints ou encore au besoin de se débarrasser d’un enfant non désiré. Le deuxième chapitre est consacré aux filicides qui ont eu lieu entre les années 1775 et 1875 ne traite que de quelques cas, Cliche n’ayant pas réussi à relever plusieurs cas de filicides durant cette période. L’auteure mentionne que le peu de filicides dénoncés durant cette période peut probablement s’expliquer par la dureté des conditions de vies des habitants de l’époque. En effet, dans un climat de grande pauvreté où la mortalité infantile est très élevée et le reste de la population décimée par le choléra, les habitants devaient beaucoup moins se soucier de la mort d’un enfant que de nos jours. Le troisième chapitre traite de la période de 1876 à 1919. Déjà les experts commençaient à élaborer des hypothèses pour expliquer comment un parent peut tuer son enfant. La mélancolie et la folie morale sont brièvement abordées comme hypothèses. Parallèlement, des médecins tentaient de sensibiliser les familles aux dangers des sirops calmants ainsi qu’à l’importance des soins médicaux. La période de 1920 à 1945 relatée dans le chapitre quatre est surtout associée à l’histoire d’Aurore Gagnon qui a marqué et qui marque toujours l’imaginaire québécois. Suite à cet évènement qui connut une très forte popularité médiatique, le nombre de signalements a bondi de manière exponentielle. Finalement, le dernier chapitre aborde les infanticides entre les années 1946 et 1965 en plus d’expliquer la découverte du syndrome de l’enfant battu.

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