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La Valorisation Des Langues

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Par   •  10 Avril 2013  •  698 Mots (3 Pages)  •  883 Vues

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Clinton Robinson est le principal spécialiste du programme Education à l'UNESCO. Il a passé dix ans au Cameroun où il a fait des recherches linguistiques et a étudié la relation entre langues, éducation et développement.

Il débute son intervention en rappelant que les langues sont nombreuses en Afrique: 400 au Nigeria, 250 au Cameroun, une soixantaine au Ghana ou en Côte d'Ivoire. Et pourtant, l'enseignement est, en grande majorité, véhiculé par les langues issues de l'ère coloniale. L'usage de la langue dans l'enseignement en Afrique est structuré selon la pratique instituée par les administrations coloniales. Cependant, il existe des tentatives de changement visant à favoriser de plus en plus l'introduction des langues africaines dans l'enseignement.

Pourquoi la question de la langue est-elle tellement importante pour le développement en Afrique ? Tout en admettant que cela soit d'une certaine façon évident Clinton Robinson donne néanmoins quelques arguments. Selon lui, la langue joue un rôle primordial dans des aspects essentiels et fondamentaux du développement, la communication, les relations humaines, la négociation entre institutions, la culture, l'analyse critique qui est une activité langagière... Il insiste sur le fait que le développement est surtout un processus d'apprentissage: Il n'y a pas d'apprentissage sans communication, sans langue, sans culture. Il met brièvement en avant les arguments pour et contre l'utilisation des langues africaines dans le système d'enseignement. Les arguments en faveur de l'insertion de la langue locale dans l'enseignement sont cognitifs, culturels, identitaires, de communication, etc... On peut opposer l'oralité, la gestion problématique du multilinguisme, les éventuelles divisions ethniques engendrées comme contre-arguments.

Ensuite, il aborde la question de l'impact de l'absence de la langue maternelle de l'élève sur la qualité de son apprentissage scolaire. Il estime que la réponse est difficile et revêt deux volets. Avant tout, il précise que quand la langue locale africaine est absente de l'enseignement, deux messages, implicites et liés, sont envoyés aux élèves. Ils sont très rarement explicités et ne sont certainement pas débattus dans le cheminement scolaire d'un enfant africain. Le premier message adressé aux élèves par le système, c'est que la langue locale ne peut pas être le véhicule de la découverte du monde, de l'analyse structurée ou de l'évolution intellectuelle. Le deuxième message, qui est tout aussi implicite, est que la langue locale, par le fait qu'elle n'est pas du tout enseignée, n'a aucun intérêt intellectuel en elle-même. Cela veut dire que l'élève ne découvrira jamais les structures grammaticales, phonologiques, lexicales de sa propre langue parce que cette langue n'est pas une matière dans l'enseignement. Dans les pays européens et dans presque tous les pays du monde, la langue de l'apprenant fait aussi partie de l'apprentissage. On n'apprend pas seulement par le biais de la langue mais aussi des « choses » sur la langue.

L'intervenant ajoute que le fait que ces messages soient implicites n'empêche pas les apprenants et les enseignants d'en avoir

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