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La précarité des étudiants

Dissertation : La précarité des étudiants. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  27 Avril 2020  •  Dissertation  •  4 626 Mots (19 Pages)  •  1 118 Vues

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INTRODUCTION

Ce 8 novembre 2019, Anas, un jeune homme de 22ans s’est immolé devant le Crous de Lyon. Il semblerait que cet acte volontaire ait eu pour but de faire réagir la population face à la montée grandissante de la précarité étudiante. Ce n’est pas le seul acte recensé à ce sujet. En effet de jeunes femmes ont usé de la prostitution afin de financer leur vie étudiante, les jeunes manifestent de plus en plus dans les rues pour protester contre leurs conditions déplorables et ceux-ci ont même crée un slogan « la précarité tue ». Toutes ces actions ont fait de la précarité étudiante un sujet actuel majeur en politique. Selon l’INSEE, La précarité est l'absence d'une ou plusieurs des sécurités permettant aux personnes et aux familles d'assumer leurs responsabilités élémentaires et de jouir de leurs droits fondamentaux. L'insécurité qui en résulte peut-être plus ou moins étendue et avoir des conséquences plus ou moins graves et définitives. Ainsi nous allons nous demander quels facteurs contribuent à cette précarité, quelles sont les limites des réponses actuelles, quelles mesures et quelles pistes pour lutter contre elle ? Pour cela, dans un premier temps nous analyserons les facteurs de la précarité et leurs proportions, dans un second temps, nous verrons les dispositifs existants mis en place par l’Etat contre celle-ci et nous comparerons ces mesures à l’international. Pour finir nous parlerons des pistes et limites dans la lutte contre la précarité.

DEVELOPPEMENT

I/ Les facteurs de précarité et leur proportion

A) les causes de la précarité : de faibles ressources pour de fortes charges

Alors que l’année universitaire a commencé, pour un grand nombre d’étudiant, le problème le plus difficile à résoudre sera d’ordre financier car même si les conditions de vie des étudiants paraissent dans la majorité des cas acceptables, beaucoup d’étudiants se trouvent dans des situations de précarité. D'après une enquête de l'Insee intitulée "Revenu, niveau de vie et pauvreté en 2016" et publiée en 2018, 20,8% des "élèves et étudiants" se situaient sous le seuil de pauvreté.D’après les syndicats étudiants, le facteur principal de cette augmentation de la précarité concerne la hausse du coût de la vie. Tous les ans, l’Union Nationale des Etudiants de France (UNEF) publie une enquête sur l'évolution du coût de la vie pour les étudiants. Cette année les résultats sont choquants : le cout de la vie étudiante a augmenté de 2.83% par rapport à l’année 2018. Cela fait désormais 10 ans que l’augmentation de ce coût accroit plongeant petit à petit les étudiants dans une précarité de plus en plus forte. Les syndicats étudiants estiment que l’augmentation de ces coûts est dû à de la hausse des loyers et l'augmentation des prix des transports. Certaines villes cumulent ces deux facteurs, comme Bordeaux, Rennes, Lille ou encore Lyon.

En octobre 2017, le gouvernement a annoncé une baisse de 5€ par mois des Aides au Logement Personnalisés (APL). Cette annonce découle de «la mise en application de la loi de finances 2017 décidée par le précédent gouvernement. Les APL sont versées par la Caisse d’Allocation Familiale (CAF) et bénéficient à 6.5 million de ménages français dont environ 800 000 étudiants. Cependant cette nouvelle mesure est très mal vécue pour les étudiants qui comptent sur les APL pour payer leur loyer. Pour les étudiants cette baisse de 5€ par mois correspond à un montant de 60€ par an, qu’ils devront désormais obtenir par leur propre moyen. Une baisse qui accentue leurs difficultés financières.

Cette baisse des APL n’est pas la seule cause de la précarité étudiante, aujourd’hui le territoire français connait une pénurie de logement. En effet, les étudiants ont de plus en plus de difficultés à trouver des logements. Beaucoup d’étudiants ne peuvent pas bénéficier de chambre universitaire dans un Crous où les prix sont peu élevés. Selon l’Observatoire de la vie étudiante, seulement 12% d’entre eux ont la chance d’en bénéficier. Le reste des étudiants doivent se trouver un studio à bas prix, et près de leur université afin d’éviter des coûts de transports. Autant de critères qui rendent la tâche très difficile.

S’ajoute à cela des frais de scolarité de plus en plus cher. Entre le coût (pour certains étudiants) de leurs écoles et le coût des transports en commun qui ne cessent d’augmenter, ils sont obligés d’emprunter de l’argent et de faire un prêt étudiant. C’est le cas par exemple de Maxime étudiant dans une école privée afin d’obtenir un diplôme de masseur-kinésithérapeute. Il raconte « J'ai contracté un prêt de 10 000 euros l'an dernier. Là, j'ai réuni la somme avec mes économies, mes jobs d'été et l'aide de mes parents et de ma grand-mère mais l'an prochain, il faudra encore emprunter ».

De plus, selon l’Observatoire de la vie étudiante, 88% des étudiants ne disposent pas de chambre universitaire dans un Crous et sont contraints de s’éloigner du périmètre géographique de leur université pour trouver des logements peu chers. Ils doivent alors utiliser divers moyens de locomotion afin de se rendre à l’université et beaucoup d’entre eux utilisent les transports en communs. Cependant les prix ne cessent d’augmenter. En France, neuf villes dont l’Ile de France pratiquent des prix au-dessus de la moyenne nationale de 267.32€ par an. C’est par exemple le cas à Lyon, Tours, Dijon ou encore Rennes, ces quatre grandes villes universitaires appliquent des tarifs supérieurs à 300€. Des coûts bien difficiles à financer pour des étudiants. À l’inverse, l’Union Nationale des Etudiants de France, valorise les villes qui appliquent un tarif de 100€ pour les transports en commun comme la ville de Toulouse par exemple ou encore les municipalités qui proposent des tarifs réduits pour les étudiants. D’autres villes encore proposent un service de transport en commun 100% gratuit comme la ville de Niort ou de Dunkerque par exemple.

Tous ces facteurs réunis entraînent de lourdes conséquences sur la vie étudiante, son rythme et son bien-être.

B) les conséquences de la précarité étudiante.

Selon une étude menée par l'Observatoire national de la vie étudiante en 2016, 46% des étudiants sont obligés de se salarier pendant l'année universitaire

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