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Fusions-acquisitions Et Mondialisation

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Par   •  8 Décembre 2012  •  5 336 Mots (22 Pages)  •  1 738 Vues

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INTRODUCTION

«Echapper à une fusion-acquisition est aujourd’hui un leurre » . Les opérations de fusions-acquisitions (ci-après OFA) sont devenues une étape incontournable dans la vie d’une entreprise qui souhaite acquérir des parts de marchés et atteindre une taille conséquente. Auparavant nationales, les fusions-acquisitions sont devenues de nos jours mondiales et transfrontalières comme en atteste l’évolution historique des OFA.

Les OFA sont caractérisées par de grandes vagues cycliques : lors de la première vague de fusions dans les années 1880, la stratégie de croissance des entreprises vise un objectif de gain de parts de marché par le biais de rapprochements horizontaux en vue de constituer des groupes monopolistiques. Ce n’est qu’après l’adoption de la législation anti-trust aux Etats-Unis dans les années 1920 qu’une seconde vague de fusions se met en place, caractérisée par un changement de stratégie des entreprises : il s’agit de créer des oligopoles par le biais de rapprochement verticaux, le mode d’intégration le plus répandu étant une forme primaire de « symbiose » par lequel les entreprises cherchent à tirer parti du meilleur des deux structures et à maîtriser l’ensemble de la chaîne de valeurs. Puis vient dans les années 1970 la période des conglomérats industriels par laquelle les entreprises entrent dans une logique de diversification d’activités dans des domaines fort différents et non liés. Toutefois le fait est que la concurrence s’internationalise et devient de plus en plus forte. Ainsi, c’est à partir de 1990, que le développement des OFA va s’accélérer par le processus de la mondialisation.

La recherche accrue de création de valeur pour l’actionnaire, la mondialisation accélérée de l’économie et l’apparition de la globalisation financière ont en effet entrainé une période relativement faste pour les OFA. Certains ont d’ailleurs parlé à ce propos d’« années folles des M&A » . C’est à cette période qu’apparaissent des « mégafusions » atteignant des montants très importants avec des opérations de taille majeure, particulièrement dans le secteur des médias, du pétrole de la banque ou encore dans la pharmacie. Ce développement s’explique par le fait que les entreprises ont tendance à céder ou à reprendre des actifs et des activités à l’étranger au lieu d’y investir dans la construction de nouvelles installations, ce qui présente l’avantage de permettre aux entreprises de prendre pied rapidement sur un marché en disposant immédiatement d’une masse critique d’installations de production et d’actifs incorporels dans une branche d’activité donnée. Plusieurs facteurs ont contribué à l’accélération de l’activité mondiale dans ce domaine, notamment la libéralisation des échanges commerciaux et des mouvements de capitaux, les changements technologiques rapides et les progrès des technologies de l’information. Cette phase de croissance s’est prolongée et ce, malgré la période de récession caractérisée par l’explosion de la bulle internet et des télécoms qui marquera la fin de l’âge d’or des OFA. Aujourd’hui, la phase actuelle continue d’être caractérisée par une internationalisation des OFA et notamment par l’émergence d’acquéreurs issus de pays en développement.

Pourtant, si la mondialisation a constitué un tremplin de croissance et d’internationalisation, elle ne présente pas que des côtés positifs dans le cadre des OFA. Tout d’abord, alors que les fusions nationales étaient déjà des opérations risquées en termes de gestion et d’intégration, la mondialisation est apparue comme un facteur de complexification. Désormais, il est nécessaire de gérer l’intégration compte tenu des différences culturelles qu’il peut exister entres les entreprises qui se rapprochent et plus généralement avec l’ensemble de leurs acteurs dans le but de maintenir la paix sociale. Les salariés sont ainsi une des principales victimes directes de ces opérations d’ampleur mondiale mais ils ne sont pas les seuls : les consommateurs sont également entrainés par le rouage de telles opérations. Il est donc apparu nécessaire de les protéger. Dans cette optique, des autorités de contrôle comme l’Autorité de la concurrence en matière de concentration au sein de l’Union européenne ou l’Autorité des marchés financiers pour le contrôle des OPA/OPE sur les marchés réglementés ont été instituées et jouent un rôle prépondérant de police des fusions.

Quels sont donc les impacts des opérations de fusion-acquisition sur les salariés, les consommateurs, les autorités de contrôle et la mondialisation ?

Nous verrons que les OFA sont de nos jours un phénomène sans frontière dans un contexte de mondialisation (I) mais non sans limites (II).

I- Les OFA: un phénomène sans frontières

A- Les OFA comme accélérateur de croissance

Le directeur général de L’Oréal avait indiqué dans le Figaro que « Le business modèle de L’Oréal est très performant […] Il s’articule sur six cylindres : la recherche et l’innovation, les grands produits, leur valorisation, la puissance de nos marques, la mondialisation et les acquisitions » . Autrement dit, le business modèle de L’Oréal reflète une finalité sous-jacente : la croissance et la performance de l’entreprise et ce, dans le contexte de la mondialisation.

La croissance ainsi que la performance constituent communément deux des objectifs primordiaux des entreprises. La croissance pourrait être définie comme un processus quantitatif caractérisé par l'accroissement des dimensions de l'entreprise en termes de produits et de résultats : augmentation du CA, du profit, de la part de marché, des effectifs employés et de ses ressources. Il existe également une dimension qualitative : accroissement de la capacité d’influence de la firme sur son marché, élargissement de sa notoriété, développement de son image. La croissance d’une entreprise traduit donc sa capacité à maintenir ou à développer sa position dans un environnement concurrentiel hostile. La croissance fait l’objet de deux modalités : elle peut être interne comme externe. La croissance interne représente l’auto-développement de la firme par ses propres moyens industriels ou commerciaux sans faire appel à des partenaires extérieurs. Cette modalité de croissance

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