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Arborio Anne-Marie, « 3. Les aides-soignantes à l'hopital. Déléguation de professionnalisation autour de « sale boulot », in Didier Demazière et Charles Gadéa, Sociologie des groupes professionnels, La découverte « Recherches », 2010 p.51-

Commentaire de texte : Arborio Anne-Marie, « 3. Les aides-soignantes à l'hopital. Déléguation de professionnalisation autour de « sale boulot », in Didier Demazière et Charles Gadéa, Sociologie des groupes professionnels, La découverte « Recherches », 2010 p.51-. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Novembre 2017  •  Commentaire de texte  •  690 Mots (3 Pages)  •  2 071 Vues

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                                Arborio Anne-Marie, « 3. Les aides-soignantes à l'hopital. Déléguation de professionnalisation autour de « sale boulot », in Didier Demazière et Charles Gadéa, Sociologie des groupes professionnels, La découverte « Recherches », 2010 p.51-61

        

        Cet article de Anne-Marie Arborio paru en 2010 se penche sur la délégation des taches dans le milieu hospitalier et notamment du « sale boulot » aux aides soignantes.

        La sociologie des professions étudia longtemps les groupes professionnels les plus prestigieux, comme par exemple les médecins. Cependant, ces derniers ne travaillant pas seuls, l'étude des groupes professionnels en interaction avec eux dans le milieu hospitalier s'avère très intéressante afin de dégager les interactions entre groupes professionnels et les normes hiérarchiques des hôpitaux.

        L'article s’intéresse plus particulièrement aide soignantes dans les années 90 en France. L'aide soignante occupe une place intermédiaire. En effet, ce poste se trouve entre le coté médicale que représente l'infirmière et le rôle matériel qu'occupe l'agent de service hospitalier. Cette fonction fut pérennisée grâce à l'introduction de la certification d'aptitude en 1956. Le métier repose essentiellement sur de la délégation. En effet, l'auteur parle d'un éclatement de l'acte médical qui rebondit sur la hierarchie hospitalière et qui touche en derniers les catégories subalternes et ainsi les aides soignantes. Le médecin dicte les soins à administrer au patient, l'infirmière les applique et délèguent certains (généralement les plus ingrats) à l'aide soignante. Cela évite aux infirmières une surcharge.

        Il n'est pas évident pour l'observateur de distinguer le travail qui est délégué car une routine s'installe très vite et certaines taches se retrouvent ainsi normalisées pour les aides soignantes alors qu'elles font partie initialement du domaine infirmier. Il est également difficile de réellement définir ce qu'est le sale boulot. Cette notion est en effet évolutive et subjective. Cependant, l'auteur s'accorde pour définir celui-ci comme les taches de nettoyage du patient et de ses excrétions corporelles.

        En effectuant ce sale boulot, l'aide soignant permet aux médecins et aux infirmières de travailler avec un malade propre. Ils peuvent ainsi effectuer leurs propres taches sur un corps digne de recevoir les actes médicaux. Leur profession est ainsi valorisée. Le sale boulot est donc nécessaire pour que l'interaction malade-médecin ait lieu. Son accomplissement est donc une tache qui pourrait être anoblie. Cependant, il ne l'ai pas car l'aide soignante agissant dans le domaine de l'intime, cela rend son travail invisible. De plus, le sale boulot a une caractéristique assez perverse que l'on pourrait résumer de manière très triviale : « Ça ne se voit pas quand c'est fait et ça se voit quand c'est pas fait ». Il est donc assez difficile pour l'aide soignante de se mettre en valeur quand elle effectue des taches de catégories supérieures qui lui ont été délégués car une discrétion normée entoure son travail.

         Cependant, le sale boulot est finalement accepté et même revendiqué pour la relation qu'il sous entend avec le malade. La proximité, l'aide à l'hygiène, et la nécessité qu'il soit fait pour l'interaction dont nous parlions plus haut permet à l'aide soignant de retourner son stigmate et d'en fait une certaine fierté.

        De plus l’hôpital permet aux aides soignantes d'avoir une estime de soi importante grâce à l'objectif partagé du milieu hospitalier : l'aide au malade et sa guérison. Ainsi, cet objectif qui est socialement valorisé permet à des individus éloignés dans la hiérarchie de travailler ensemble et d’être tout deux valorisé par la société. Néanmoins, l'auteur rappelle que mal grès la proximité spatiale, une mise à distance symbolique s’opère. En effet, les uniformes distincts, les accès confidentiels à certains dossier ou encore l'utilisation d'objets emblématique (thermomètre pour les aides soignantes, tensiomètre pour les infirmières et stéthoscope pour les médecins) créent des barrières sociales invisibles et pourtant bien présentes que la délégation des taches n'efface absolument pas.

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