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« 1596, Paris Ville géante » D'après F.G.d'Hierni

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Par   •  5 Avril 2014  •  3 741 Mots (15 Pages)  •  3 235 Vues

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Le texte soumis à notre étude, est un extrait du récit de voyage s’intitulant « Paris, ville géante », écrit en 1596 par l’auteur italien Francesco Grégory d’Ierni. Il fut publié par Gaston Raynaud en 1885 dans la revue Bulletin de la Société de l’Histoire de Paris.

Dans son récit, Francesco Grégory d’Ierni nous décrit avec rigueur la ville de Paris à la fin du XVIe siècle. Il rédige cet écrit à l’occasion de son voyage en France, alors qu’il accompagne le légat du pape, Alexandre de Médicis envoyé à Paris par Clément VIII, de son nom de baptême Ippolito Aldobrandini, nommé Pape le 30 janvier 1582.

Francesco d'Ierni est donc lors de ce voyage, membre de la suite du légat papale. Cette cohorte est chargée d'aider à la réconciliation entre le nouveau Roi Henri IV et l’autorité pontificale.

En effet, ce texte fût rédigé dans le contexte de la fin de la huitième des Guerres de Religion entre catholiques et protestants.

En France, alors qu’Henri III, dernier de la dynastie des Valois est assassiné en 1589, et que son seul successeur légitime, François d'Alençon, est décédé en 1584 de tuberculose, le trône revient à Henri de Navarre, protestant.

Henri de Navarre futur Henri IV donc, qui est l'héritier direct, pour son ascension au trône combattra la ligue catholique, hostile à sa nomination. Paris connaîtra ainsi trois sièges consécutifs. Ce n'est que le 25 juillet 1593 lorsqu'il renie sa foi protestante qu'Henri commence à rallier de plus en plus personnes à sa cause. C’est alors que les portes de Paris lui sont finalement ouvertes en 1594, et qu’il franchit donc la porte Saint Denis au milieu de « l’allégresse de la population ».

C’est durant cette même année qu’il est sacré Roi à Chartres, Reims étant encore ligueuse. Le pape reconnaît cette succession en 1595.

Ainsi, c’est dans ce contexte que le légat est envoyé à Paris, afin réconcilier Henri IV et l'autorité du papal, en signant en septembre la ratification de l'abjuration du Roi aux Tuileries. 

Par conséquent, c’est cette mission, que Francesco d’Ierni nous dépeint Paris, ses rues, sa population, son organisation avec minutie et rigueur. A l’origine, ce texte destiné à un usage privé n’était donc pas destiné à la publication.

De fait, ce mémoire relate la vision qu’à un étranger à l’époque de la ville de Paris. C’est dans ce sens que le texte est un témoignage précieux pour l’histoire des mobilités à l’époque.

Pour finir, il faut rappeler que Paris est à cette époque une ville en convalescence et en reconstruction. En effet, le conflit entre la ligue et le désormais roi Henri IV ont affaibli la ville. Francesco Grégory d’Ierni pénètre dans la ville, deux ans après les faits.

Ainsi, à travers ce récit de voyage où Francesco Grégory d’Ierni nous dépeint Paris minutieusement, comment la ville se présente-t-elle ? Quelle est sa situation ? Et surtout quels sont les aspects qu’un étranger à cette époque relève-t-il ?

Afin de répondre à ces interrogations, nous débuterons notre analyse en relevant les principaux aspects que relèvent l'auteur étranger de la ville de Paris puis pour finir, dans une seconde partie, nous nous pencherons sur les principales caractéristiques de la ville de Paris qui interpellent l'auteur et qui montrent la puissance de Paris.

Afin de commencer notre analyse, nous allons voir dans un premier temps, comment Francesco Grégory d’Ierni mène sa description de la ville.

Ainsi, dans son récit, il commence par une description de la localisation de la ville . A cette époque la ville de Paris apparaît comme enserrée dans ses murailles qui sont renforcées par des levées de terre sur lesquelles se trouvent de nombreux moulins à vents que Ierni évoque à la fin de l’extrait : « le long des murs et en dehors de la ville, il y a beaucoup de moulins à vent ». Selon lui, Paris « jouit d’un air parfait », ligne 2. Pour l’auteur donc, la ville de Paris aurait un bon emplacement, elle est située en effet au centre d’une « belle plaine, sans montagne, ni colline dans son voisinage », 1ignes 1 et 2. Sa situation géographique est donc pour lui, avantageuse. Dés le début du texte, on s'aperçoit donc du statut de l'auteur dans la ville : c'est un récit proposé par le regard d'un étranger. Ainsi même par la suite, nous verrons que Francesco d'Ierni, italien, fera à mainte reprise, référence à la ville de Rome qui lui sert de support quant aux descriptions qu'il fait de Paris. Dans cette désignation donc qu’il fait de Paris sur sa localisation, on peut se référer à la propre situation géographique de Rome. En effet, la ville italienne est, à l’opposition de Paris, surplombée par pas moins de sept collines : l’Aventin, Caelius, Capitole, Esquilin, Palatin, Quirinal et Viminal. Cette précision peut donc expliquer pourquoi selon l'auteur la situation géographique de Paris est enviable.

De ce fait, on s’aperçoit que la description que l’auteur tient de Paris sera nuancé par la propre situation qu'il connaît de Rome. Ce récit de voyage sera donc une description qui se veut objective par la minutie que prend l’auteur à décrire ce qu’il voit mais qui sera forcément agrémentée d’interprétations subjectives de la part de l'auteur.

On peut donc pour se situer, évoquer la situation de Rome à cette époque. A cette époque c'est une ville où règne le pouvoir pontificale, sous Clément III, nommé depuis 1592 et qui abriterait environ 100 000 habitants. On peut se référer au témoignage de Jean Delumeau, quant à une description extérieure de la ville de Rome au XVIe siècle : « Rome devint, à la fin du XVIe siècle, la plus belle ville d'Europe, mais non sans effort. Au milieu du siècle, elle présentait encore un aspect lamentable. La zone des collines avait été abandonnée et la majeure partie de la population - 35 000 habitants sur quelque 55 000 -  s'entassait dans la bouche du Tibre, sur deux kilomètres carrés. En revanche, les deux  tiers de la zone comprise dans l'enceinte d'Aurélien restaient inhabités. Les basiliques Saint-Jean-de-Latran ou Sainte-Marie-Majeure se trouvaient ainsi à la campagne et le Forum républicain, qui nous semble si central, était connu sous le nom de Campo vaccino, le "champ aux vaches". Les loups venaient rôder jusque sous les murs du Vatican.

A l'intérieur de

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