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Le communautarisme

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Par   •  13 Août 2025  •  Dissertation  •  3 821 Mots (16 Pages)  •  64 Vues

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LE COMMUNAUTARISME

Le communautarisme, défend l’idée que les groupes sociaux, qu’ils soient culturels, ethniques ou religieux, doivent être reconnus et préservés dans leurs spécificités. 

Cette vision repose sur l’idée que l’appartenance à une communauté est nécessaire, car elle garantit l’épanouissement de l’individu et lui permet de se définir au sein de celle-ci.

Pourtant, nous pouvons constater au quotidien depuis quelque temps que le communautarisme suscite de vives critiques, notamment de la part de ceux qui l’accusent de fractionner la société en favorisant, voire en revendiquant de manière acharnée, des identités spécifiques et cloisonnées, au sacrifice de l’unité sociale.

Face à ces débats, j’ai choisi de mettre en perspective le communautarisme face au concept d’universalisme, qui revendique/ prône l’idée d’une égalité de traitement pour tous, sans tenir compte des différences.

Ainsi, la question qui se pose est : Le communautarisme est-il compatible avec l'universalisme ?

Nous chercherons à répondre à cette question en étudiant dans une première partie les origines et les paradoxes de l'universalisme.

Cela nous permettra, dans une seconde partie, de nous intéresser plus particulièrement à la définition du concept de communautarisme et aux enjeux qu'il soulève. Notamment, après avoir exposé le paradoxe selon lequel l’universalisme qui se revendique inclusif depuis sa création se révèle en réalité être un concept qui comporte des limites. Enfin, nous réfléchirons à la manière dont ces deux conceptions influencent le rôle et les actions de l'éducateur spécialisé et nous nous interrogerons sur la manière d’intégrer la prise en compte des particularités individuelles (genre, sexe, race, culture) dans la notion d’universalisme et d’égalité.  Nous explorerons la possibilité de créer un universel inclusif, qui reconnait, intègre et respecte les différences, sans les rejeter.

  1. L'Universalisme : origines et paradoxe

  1.  Origines de l'universalisme

Historiquement, l’universalisme, comme défini par les philosophes des Lumières, repose sur l’idée que des principes universels, tels que les droits de l’homme et l’égalité entre les individus, doivent transcender les différences culturelles, religieuses ou ethniques.

Cette idée est apparue au XVIIIe siècle, dans un contexte de profonde transformation, marqué par des idées nouvelles centrées sur la raison, la liberté et le progrès, notamment par des auteurs comme Rousseau, Voltaire et Diderot. S’opposant à l’obscurantisme et rejettent l’autorité religieuse ces penseurs invitaient chacun à “sortir de la caverne”, comme le disait Platon, pour accéder à la connaissance et à l’autonomie de pensée.

Voltaire, par exemple, exprimait sa vision de l’universalisme en affirmant : “L’univers est une grande république, où le soleil est le prince, et où toutes les étoiles sont des citoyens égaux.” (Lettre à Mme du Deffand, 1767), et il ajoutait aussi : “Tous les hommes sont frères.” (Dictionnaire philosophique, 1764).

Rousseau, quant à lui exprimait l’idée d’égalité et de justice dans son ouvrage Le Contrat social à travers des phrases telles que : “La volonté générale, qui est la source de la loi, doit être la même pour tous, sans exception.” (Du Contrat social, 1762). Cela illustre bien l’idée qu’il défend un principe universel valable pour tous.

  1.  Idéal d'inclusivité

L’universalisme se présente donc comme un idéal qui considère chaque individu de manière égale, tout en cherchant à englober l’ensemble de l’humanité sous un même cadre de droits et de valeurs. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, avec la célèbre citation tirée de son l’article 1 : “Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits” illustre bien cette volonté d’égalité et d’inclusivité présente fortement à cette époque. Elle incarne également l’aspiration universelle portée par le mouvement des lumières. Le philosophe Immanuel Kant, figure importante de cette période et grand défenseur du concept de l’universalisme, affirmait également dans son ouvrage La Métaphysique des mœurs de Kant (1797), : “ Tout être humain doit être traité comme un objectif en soi, jamais comme un simple moyen.” Cette citation souligne que chaque individu mérite d’être respecté et traité de manière égale, selon un principe universel.

3) Défense contemporaine de l’universalisme : une instrumentalisation polémique

Aujourd’hui, plusieurs penseurs expriment une certaine nostalgie de l’universalisme issue de la vision des Lumières, qu’ils considèrent en voie de disparition. Dans cette défense « contemporaine » de l’universalisme, certains penseurs insistent sur son rôle central dans la promotion de l’égalité des droits et de la dignité humaine. Ce concept est défendu comme un pilier essentiel du “vivre-ensemble” et de la cohésion sociale.

Cependant, cette défense du concept de l’universalisme peut parfois être une instrumentalisation polémique, utilisée pour justifier des positions sociales et politiques, souvent au détriment de la reconnaissance des spécificités culturelles et identitaires, et qui permet la diffusion d’idéologies racistes, islamophobes ou fascistes.

Alain Finkielkraut, philosophe français, est l’un des fervents défenseurs de cette conception contemporaine de l’universalisme. Pour lui, l’universalisme est un élément indispensable pour assurer la dignité humaine et éviter le communautarisme, qu’il considère comme une menace pour l’unité nationale. Dans ses écrits, il insiste sur le fait que les droits et les valeurs universelles doivent primer sur les particularités identitaires culturelles et ethniques.

Il considère l’universalisme comme un principe qui transcende les différences culturelles, permettant ainsi à chacun la possibilité de se retrouver dans un ensemble de droits et de devoirs communs.

Dans son ouvrage L’Humanité perdue, publié en 1996, il défend l’idée que « l’universalisme est la condition de la liberté et de la fraternité ». Il souligne que ce principe est une nécessité au sein de la société démocratique afin que les citoyens puissent vivre ensemble pacifiquement. À travers sa vision de l’universalisme, qui rejette les particularités et les identités spécifique et incite à l’uniformisation, il soutient qu’il est nécessaire de renoncer à une part de soi pour appartenir à un tout.

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