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La déviance s’explique-t-elle seulement par un processus d’étiquetage ?

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Par   •  14 Mai 2023  •  Dissertation  •  1 545 Mots (7 Pages)  •  289 Vues

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Introduction :

Dans le livre "Les Raisins de la colère", le romancier John Steinbeck montre un aspect de la déviance résultant d’un processus d’étiquetage.

Ce processus théorisé par Howard Becker est considéré comme l’une des principales explications de la déviance, autrement dit de l’acte de transgression d’une ou plusieurs normes sociales dans la société, elle peut être positive ou négative. Selon cette théorie, cette transgression sociale est le résultat d'un processus dans lequel les individus sont qualifiés comme déviants par d'autres membres de la société.

Mais la déviance résulte-elle uniquement du processus d’étiquetage ? Ou est-ce qu’il existe d’autres facteurs sociologiques pouvant expliquer une transgression des normes ?

Afin de répondre à ces questions, nous allons montrer dans une première partie que la déviance résulte d’un processus de stigmatisation et d’étiquetage, et dans une seconde partie qu’elle est liée au concept de l’anomie sociale.

1. La déviance résulte d’un processus d’étiquetage et de stigmatisation

Selon Howard Becker et Ervin Goffman, une fois étiqueté comme déviant ou stigmatisé, un individu est susceptible de subir des conséquences négatives, telles que la discrimination ou l'exclusion sociale. Dans cette première partie, nous parlerons de l’étiquetage, puis de la stigmatisation qui s'ensuit.

1.1. Le processus d'étiquetage

Tout d’abord, on remarque que les normes conjugales ont évolué en France, en effet en 2013, un loi autorise le mariage entre deux personnes du même genre chose qui était interdite avant. Effectivement, entre 2008 et 2012, les PACS entre deux personnes du même sexe étaient le seul pacte accordant un statut aux couples homosexuels, cependant avec le mariage pour tous en 2013, on constate une légère diminution de PACS de couples homosexuels, et une hausse de mariage homosexuel. Cependant, de 2013 à 2017, la part d’union par mariage ou PACS d’un couple de même genre reste une part infime du total d’union conjugal (hétérosexuelle et homosexuelle). Cet exemple sur l’évolution des statuts conjugaux montre que la norme sociale (et par conséquent la norme juridique) a changé. En effet, avant, l’homosexualté était perçue comme déviante puisque la norme sociale était l’hétérosexualité, autrement dit, les personnes homosexuelles étaient souvent étiquetées et rejetées, ce qui contribuait à leur marginalisation et à leur exclusion de la société, et ainsi renforçait leur statut de déviants. La reconnaissance du mariage homosexuel montre que les entrepreneurs de morale, c’est à dire ceux qui délimitent les normes sociales, ont redéfini la norme autour de l’orientation sexuelle afin d’être plus inclusif afin de lutter contre l’étiquetage.

Le processus d'étiquetage peut également se produire en fonction du genre et de l’âge d'un individu. En effet, si l’on regarde les statistiques sur les personnes mises en cause pour des cambriolages de logement en 2018, on remarque que 92% sont des hommes, soit 9 individus sur 10, et les personnes ayant entre 18 et 29 représentent 43%, soit 2 sur 5. Ces inégalités de représentation dans les statistiques de la délinquance peuvent également être liées à l'étiquetage et aux stéréotypes sociaux. En effet, les groupes sociaux défavorisés, tels que les minorités ethniques, les personnes issues de professions et catégories socioprofessionnelles inférieures ou les sans-abris, sont sujets à être très représentés dans les statistiques de la délinquance, puisque ces individus ont intériorisé leur étiquette de déviant voir délinquant, ce qui à mener à des actes déviants et délinquants.

1.2. La stigmatisation selon E.Goffman

La déviance peut aussi être provoquée par la stigmatisation des individus. De fait, Erving Goffman a développé le concept de la stigmatisation, qui se produit lorsqu'un individu est étiqueté comme déviant à cause d’un stigmate, autrement dit un caractère physique ou un attribut ne correspondant pas à ce qui est attendu par la société, et intériorise cette étiquette à son identité, ce qui peut conduire à une exclusion sociale et de la discrimination. C’est par exemple le cas de Dienaba et Kadialy, qui sont stigmatisés à cause de leur habitation, puisqu’il s’agit d’un hôtel social, un logement qui n’est ni une maison ou un appartement ordinaire, ce qui constitue un stigmate aux yeux de la société. Afin de cacher les stigmates liés à leur lieu d’habitation que subissent ces deux jeunes personnes, ces individus n’invitent plus ou moins souvent leurs pairs. Cette stigmatisation issue de préjugés et de stéréotypes, les poussent à se marginaliser et donc à être perçus comme déviants.

Pour continuer, nous pouvons constater qu’en 2018, les adolescents de minorité ethnique sont beaucoup plus contrôlés que ceux qu’une majorité ethnique en France. En effet, au total ce sont près de 21% de jeunes de la majorité ethnique, soit 1 adolescent sur 5 qui se sont fait contrôlés sur une année, contre plus d’1 adolescent sur 3 (37%) pour ceux ayant des origines africaines. L’on remarque aussi que parmis les jeunes

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