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Comment s'est transformée l'action collective dans les sociétés démocratique ?

Dissertation : Comment s'est transformée l'action collective dans les sociétés démocratique ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Février 2024  •  Dissertation  •  2 287 Mots (10 Pages)  •  89 Vues

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Comment s'est transformée l'action collective dans les sociétés démocratique ?

Introduction

Ces dernières années, on a vu une montée des mobilisations pour le climat par lesquelles les militants exposent des revendications non matérialistes, à l'inverse des actions collectives antérieures qui se centraient sur des questions économiques ou quantitatives. L'action collective désigne une action commune et concertée des membres d'un groupe en vue d'atteindre des objectifs communs. Les politologues et sociologues se sont alors penchés sur ces mouvances, qui se sont opérées tout au long de la deuxième moitié du XXe siècle, et ont finalement distingué la survenue d'un nouvel âge des mouvements sociaux.

Ainsi nous pourrons nous demander comment l'action collective s'est transformée dans les sociétés démocratiques.

Nous verrons que l'action collective s'est transformée par ses objets de revendication, ses acteurs et ses répertoires d'action.

I/ transformation des objets de revendications

A/ déclin des conflits du travail

Le premier changement notable de l'action collective est la redirection des objets de revendication vers des domaines non liés aux conflits du travail.

Avant les années 1960, les actions collectives étaient majoritairement autour des conflits liés au travail salarial comprenant la répartition des richesses ou les conditions de travail. Dans le contexte de la moyennisation où les niveaux de vie entre couches sociales se seraient homogénéisés, ces revendications dites matérialistes sont alors devenues minoritaires étant donné que, d'après une hypothèse apparue dès les années 1980, les conflits du travail seraient eux-même en déclin. Cette hypothèse s'explique d'abord par la baisse du syndicalisme qui est passé de 30% à 10% entre 1950 et 1990. Or cette baisse du syndicalisme ne signifie pas nécessairement l'extinction des conflits du travail puisqu'elle est dûe, dans un premier temps, à la baisse numérique des ouvriers, chez qui le syndicalisme était fortement implanté en particulier dans le secteur industriel. En effet, l'ouverture des frontières et la délocalisation dans les années 1980 ont mené à l'augmentation du secteur tertiaire au détriment du secteur industriel. A cela s'ajoute la montée de l'individualisme, la perte de conscience de classe et l'externalisation des entreprises qui a engendré l'augmentation des emplois précaires. On pourrait aussi noter le caractère répressif du syndicalisme à l'embauche qui va dissuader toute adhésion à un syndicat. De plus, les syndicats ne sont pas considérés assez efficaces puisque depuis les années 1980, dans un contexte de crise économique, ils défendent les droits acquis mais ne font pas la conquête de nouveaux droits du fait du choix possible de la délocalisation des entreprises si elles estiment qu'ils sont trop radicaux ou s'ils ont trop de revendications.

Ensuite, l'hypothèse du déclin des conflits du travail s'explique aussi par la baisse des journées individuelles non travaillées. D'après la DARES, on comptabilise 4000 journées individuelles non travaillées pour cause de grève pour 1000 salariés par an contre 117 entre 2005 et 2017. Cependant, ces chiffres sont à relativiser puisque d'après la DARES 75% ne sont pas comptabilisés, le secteur public étant exclu. Aussi, ce moyen de contestation s'est déporté vers d'autres moyens d'action tels que le débrayage - soit le fait de ralentir sa cadence volontairement-, la grève courte ou perlée, la pétition interne, l'arrêt maladie pour contester ou le refus des heures supplémentaires. Ainsi, cette théorie de déclin des conflits du travail reste à relativiser puisque les raisons de la baisse du syndicalisme et des jours de grèves ne traduisent pas nécessairement une amélioration des conditions des travailleurs.

Même si les actions collectives liées aux conflits du travail persistent, elles sont tout de même en baisse. Mais cela ne signifie pas que l'action collective est en déclin puisque on voit l'émergence de nouveaux mouvements sociaux.

B/ les nouveaux mouvements sociaux

La théorie des nouveaux mouvements sociaux émerge en France dans les années 1960 et englobe la plupart des pays occidentaux. Pour Alain Touraine, cette théorie du renouvellement du mouvement social s'inscrit dans une évolution d'ensemble des sociétés occidentales et chaque société est caractérisée par un mouvement social central qui incarne un projet de changement social. Pour les théoriciens le mouvement ouvrier était central dans la période précédente mais est maintenant dépassé. Ronald Inglehart, un politologue états-unien, constate ainsi dans son ouvrage La révolution silencieuse (1977) que les revendications dans les sociétés occidentales se sont déplacées vers des enjeux post-matérialistes concernant la qualité de vie et des questions identitaires, les besoins de base étant satisfaits, l'identité de classe n'est donc plus le moteur des mobilisations. Selon lui ces revendications seraient générationnelles et renforcées par l'élévation du niveau de l'éducation.  De ce fait, on distingue différents nouveaux objets de revendications qui participent au renouvellement de la conflictualité sociale portés par plusieurs mouvements. Parmi eux on a les luttes minoritaires qui se sont développées en France à partir des années 2000 et se caractérisent par la recherche d'une égalité de traitement et de droit. Par exemple on a la création du Conseil Représentatif des Associations Noires de France (CRAN) en 2005 qui promouvoit l'égalité des populations noires de France et évalue les discriminations dont elles sont victimes. De plus, on retrouve le mouvement des sans, qui concerne les sans-papier, sans-logement ou sans travail, qui s'est développé à partir des années 1990 et qui dénonce les phénomènes d'exclusion. C'est notamment le cas de l'association Droit au Logement, créée en 1990, qui organise des actions collectives de mal-logés ou sans logis et des actions en justice pour défendre les droits des exclus du logement. Aussi, on a les mouvements altermondialistes qui se sont fortement développés suite au Sommet de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) de 1999 à Seattle. Ces mouvements dénoncent les dumping sociaux, environnementaux et fiscaux des traités internationaux de libre-échange. Par exemple Attac est une organisation internationale impliquée dans le mouvement altermondialiste. Dès sa création Attac s’est développée dans le monde avec, en 1999 la mise en place d’un réseau des Attac autour d’une charte internationale.

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