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Voiture Electrique

Mémoire : Voiture Electrique. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Avril 2013  •  3 250 Mots (13 Pages)  •  1 746 Vues

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Rapport d'Agir pour l'Environnement – 28 septembre 2010

Voiture électrique :

Gare à la panne sèche...

La voiture électrique fait l'objet de toutes les attentions mais soulève également un grand nombre de questions. Questions auxquelles il est indispensable d'apporter des réponses argumentées et objectives afin que cette option de mobilité ne soit pas une énième fausse-bonne solution qui ne ferait qu'entretenir l'illusion d'une mobilité durable, sans y parvenir réellement.

Parée de toutes les vertus pour certains, objet de toutes les critiques pour d'autres, l'option défendue par l'Etat français et les grands groupes (au premier rang desquels Renault et Peugeot-Citroën) d'une automobile « 100% électrique » est loin d'être partagée unilatéralement par le monde de l'automobile. A écouter les constructeurs hexagonaux, le véhicule électrique pourrait représenter 10% du parc automobile français d’ici à 2020. Pourtant, dans sa communication datée du 27 avril 2010, la Commission européenne table, de façon nettement moins optimiste, sur 1 à 2% des ventes de véhicules neufs en 2020…

Même les évaluations les plus optimistes recourant tout à la fois aux voitures électriques et hybrides n'atteignent que 15% du parc automobile. « C'est un grand maximum », indique Jean-Luc Gérard, président de la branche voitures particulières de la Chambre syndicale internationale de l'automobile et du motocycle. Nous voyons donc ici les limites de cette voiture « décarbonnée », rejetant moins de 60 g de CO2/km. Même dans un environnement fiscal très incitatif, abstraction faite des limites techniques inhérentes à certaines options, la « voiture propre » ne règlerait théoriquement qu'un dixième du problème. Parallèlement, le parc automobile est appelé, selon certains études internationales, à doubler...

Ce véhicule dit « zéro émission » est-il l'avenir de l'automobile ou représente-t-elle une option parmi tant d'autres ? Autrement dit, l'Etat français ne fait-il pas fausse route en soutenant une solution technique qui est à l'automobile ce que le minitel était à l'internet ?

Face aux contraintes climatiques et énergétiques, le monde de l'automobile se cherche. De cette quête dépend son avenir. Après les crises systémiques ayant frappé violemment l'industrie de l'automobile à l'automne 2008, l'Etat français a décidé de soutenir financièrement ce secteur au travers de plan de relance sectoriel. Ce soutien massif est-il dicté par des impératifs écologiques ou procède-t-il d'un effet d'aubaine visant à financer et proroger la survivance d'un modèle économique et industriel irrémédiablement dépassé ?

Depuis de nombreux mois, l'association Agir pour l'Environnement s'interroge sur le bien-fondé de l'argumentation développée par l'industrie de l'automobile vis-à-vis de la voiture électrique dite abusivement « Zéro émission ». L'excès n'étant jamais bon conseiller, l'association s'est mise en quête d'informations afin de vérifier le bien-fondé d'assertions tonitruantes quant aux bilans carbones supposés des véhicules électriques, de leur autonomie, leur consommation énergétique, leur coût réel ainsi que leur usage effectif.

De ces interrogations légitimes est née une position claire, construite et argumentée de l'association vis-à-vis de cette voiture électrique. Même si en matière de prospectives, il est nécessaire de demeurer modeste en privilégiant le doute aux certitudes éculées, l'association estime que l'avenir du monde automobile ne passera pas majoritairement par la voiture électrique. De même, elle considère que les faiblesses inhérentes à l'option technologique choisie par les constructeurs hexagonaux sont peu ou prou rédhibitoires.

En optant pour un choix de motorisation unilatéral sans explorer sérieusement d'autres options, la France prend le risque, une fois encore, de développer une filière industrielle inapte à répondre aux demandes des consommateurs et aux contraintes écologiques tout en s'isolant sur la scène internationale.

Loin des mythes et publicités faussement écologiques vantant les mérites de la « ZE », il y a lieu de s'interroger sur les sommes sidérales dont bénéficie une industrie automobile prête à tout pour sauver ce qui peut encore l'être.

La voiture électrique, « zéro émission » ?

En optant pour le slogan « Zéro Emission » comme support de communication de la voiture électrique, Renault s'est attiré les foudres des écologistes et de certaines associations de consommateurs britanniques. A tel point que l'autorité de régulation de la publicité anglaise a interdit au constructeur hexagonal d'utiliser une notion jugée abusive.

La voiture électrique est-elle sans émission de gaz à effet de serre ? Si la réponse était positive, la motorisation électrique acquerrait un avantage écologique certain. Mais à y regarder de plus prêt, il existe un certain nombre de données qui mettent à bas une communication induisant manifestement le consommateur en erreur. Volontairement ? Telle pourrait être la question car la faiblesse des données dont nous disposons pour évaluer le véritable bilan carbone de la voiture électrique devrait nous inciter à la modestie, de part et d'autre.

Néanmoins, dans une note de juillet 2009 [page 6], l'Agence de l'Environnement la Maîtrise de l'Énergie a considéré qu'en calculant et comparant les émissions globales des véhicules thermiques et électriques, du « puits à la roue », fabrication et fonctionnement, la différence n'était pas significative. Alors que le bilan carbone d'un véhicule thermique s'établissait à 161 grammes de CO2 par kilomètre parcouru en 2008, le véhicule électrique rejetait 126 g/CO2 par km. Stupeur pour un modèle qui présuppose que le bilan carbone d'un véhicule « Zéro émission » soit... de 0 gramme de CO2. Or, entre la communication bien huilée des constructeurs et la réalité, il y a l'objectivité des bilans carbone qui méritent que nous nous y arrêtions.

Pour légitimer un slogan mensonger, Renault et les autres constructeurs automobiles n'hésitent pas à cacher sous le macadam les émissions de CO2 induites par la fabrication de l'automobile

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