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La théorie de Dubar

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Par   •  11 Juillet 2017  •  Étude de cas  •  2 144 Mots (9 Pages)  •  916 Vues

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La théorie de Dubar

Les êtres humains évoluent et se définissent en tant qu’individu à travers les trajectoires sociales vécues et les multiples formes identitaires qui s’y attachent. La construction des identités consiste en un processus psychologique d’apprentissage de normes, de valeurs, de croyances et de pratiques. Les trajectoires sociales sont multiples et peuvent être soit ascendantes, descendantes ou stagnantes et marquées par des séquences de continuité ou de rupture.

Objectivement, les trajectoires sociales sont considérées comme une suite de positions occupées par un individu à travers un ou plusieurs champs de pratique comme l’école ou le travail. Les formes d’identités retrouvées ici sont des identités pour autrui et relèvent d’un processus relationnel d’attribution. Chacun est identité par autrui au moyen d’actes d’attribution qui visent à définir quel genre de personne un individu est dans la société pour autrui. Les actes d’attributions au travail consistent en des discours portant sur la nature d’un poste, la manière de l’exercer et les exigences auxquelles chacun doit satisfaire. Ils portent également sur le statut d’un individu dans la société. Les identités attribuées peuvent devenir des identités assumées par l’individu s’il y a une coopération et une reconnaissance de l’identité imposée. La non-reconnaissance d’une identité entraîne des conflits et un rejet de l’identité attribuée.

Subjectivement, les trajectoires sociales sont considérées comme les histoires personnelles vécues, reconnues et racontées par un individu. Les formes identitaires retrouvées dans ces cas-ci sont des identités pour soi et relèvent d’un processus biographique d’appartenance. Ainsi, les actes d’appartenance expriment quel genre de personne un individu veut être. Un individu hérite dès son enfance d’une identité de sexe, d’une identité ethnique et d’une identité de classe sociale provenant des parents. L’identité héritée est un ensemble de caractéristiques qui nous rend identifiables par les autres. Elle provient également des premières relations et des attributions venant du premier lien social qui est la famille. Lorsque les identités héritées sont des identités visées par la personne, il y a continuité dans la trajectoire ; il y a rupture dans le cas inverse.

La construction identitaire d’un individu se fait à partir de la dualité de ces deux processus identitaires qui seront négociés et renégociés ; construites ou reconstruites tout au cours de la vie. Ces récits permettent une actualisation des visions du monde et de soi ; elles sont importantes pour les individus, car elles sont porteuses de sens.

Étude de cas de Denise

Analyse selon la théorie de Dubar

Denise est née dans une famille ouvrière de l’est de Montréal ; elle provient de la catégorie sociale des ouvriers qui travaillent fort pour gagner leur vie (id. héritée). Dès son enfance, Denise subit des discriminations de la part de sa mère, de par le fait qu’elle est gauchère et la moins douée des enfants de la famille pour ce qui est des résultats scolaires. Les gauchers étaient mal vus à l’époque, on les percevait comme gauches et l'on tentait de les corriger. Sa mère la voit comme une bonne à rien, une sans dessin et elle affirme qu’il n’y a rien à faire avec elle.  Ces actes d’attribution, provenant à la fois de la société et sa mère, viennent attribuer à Denise ses premières identités virtuelles. Denise a des difficultés dans ses études, la lecture et les langues sont difficiles pour elle. De plus, elle reçoit tardivement un diagnostic de dyslexie en secondaire V. Grâce aux services d’une orthophoniste qui croit en elle et qui l’aide à surmonter ses faiblesses, Denise réussit son secondaire et rejette ainsi l’identité de bonne à rien attribuée par sa mère (conflit et non-reconnaissance).

Elle décide de s’inscrire au cégep en sciences humaines et mathématiques, mais elle n’aime pas ses cours ; elle est plutôt attirée par les garçons et la drogue. Elle décide d’abandonner le cégep et elle va expérimenter la vie sociale (rencontres, expériences) et le marché du travail à travers plusieurs petits boulots. La première rupture dans son parcours scolaire se fait, donc au cégep. À cette période de sa vie, Denise se sent déprimée et évite sa famille et sa mère qui lui remet toujours les succès de sa sœur dans le visage. Il y a également une rupture au plan familial. Dans son cheminement, Denise assume qu’elle ne sera jamais la fille souhaitée ou admirée de sa mère (id. visée). Pour donner suite au seul cours qui l’intéressait au cégep (le cours d’anthropologie), elle réalise son rêve de voyager et part vivre dans un ashram, en Inde. Elle a comme modèle mère Theresa, une religieuse qui soigne des pauvres. Elle s’identifie à elle et décide de devenir bénévole (id. assumée). Pendant deux ans, elle fait du bénévolat auprès de gens malades et pauvres et ceci est un contact direct avec un problème d’inégalité sociale. Regarder mère Theresa et aider les démunis lui fait oublier ses problèmes.

À son retour à Montréal, elle recommence son parcours professionnel en travaillant comme surveillante de nuit dans une maison pour jeunes psychotiques (id. attribuée). Elle accepte le poste malgré le fait que le travail est mal payé ; elle aime aider les patients (id. assumée). Par la suite, elle se fait offrir un poste d’intervenante en santé mentale (id. attribuée). Elle a l’impression d’être un imposteur, car elle n’a pas la formation nécessaire et elle ne se sent par compétente pour ce poste (id. non-reconnaissance.) Pour améliorer ce point, elle s’inscrit à l’université en psychologie ; elle apprécie son travail et elle aimerait bien être psychologue et être ainsi reconnue pour ses compétences (id. visée). Elle adore ses cours de psychologie, de psychopathologie et de psychanalyse. Toutefois, elle trouve le cours de statistiques difficile et la lecture lui demande beaucoup plus de temps que les autres. Avec de l’aide et de la volonté, elle réussit à obtenir son baccalauréat et décide de poursuivre à la maîtrise. Elle doit par contre changer d’université, car trop de candidats ont un meilleur dossier qu’elle (rupture). Une université plus prestigieuse l’accepte, sous certaines conditions, car son ancienne université n’était aussi forte que celle-ci (inégalité sociale). Elle étudie à temps partiel, tout en travaillant et termine sa maîtrise en trois ans. Elle est officiellement psychologue (id. réelle).

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