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Du Sport Aux Activité Physiques

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Par   •  27 Février 2015  •  2 050 Mots (9 Pages)  •  838 Vues

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Le sport, véritable vitrine des activités physiques, n'est pourtant qu'un maillon de la chaîne des pratiques physiques. Des activités formelles aux activités informelles, une multitude de pratiques couvre le champ de la motricité ludique. Toutefois, avant de s'intéresser aux différentes formes de pratiques physiques qui jalonnent l'espace des jeux sportifs dans notre société moderne, il est indispensable de bien discerner l’originalité de l'espace des pratiques motrices ludiqueset d’en définir les contours.

1 . Situation motrice : « Ensemble de données objectives et subjectives caractérisant l'action motric (...)

2De prime abord, cet espace concerne des pratiques physiques liées de façon exclusive à des jeux sportifs et, en aucun cas, des activités motrices assimilées à un quelconque travail dans le cadre d’une vie professionnelle « classique ». De plus, il possède un critère distinctif et spécifique : la « situation motrice 1 », c'est-à-dire que l'individu agit avec pertinence au cours d'une action motrice ; les comportements moteurs observables sont porteurs de signification.

2 . Il existe d'autres mouvements artistiques contemporains qui interrogent de façon troublante les r (...)

3Ainsi, un projet associatif et/ou militant dans lequel se rassemblent des individus autour d’un jeu local de tablier ou de cartes n’investit pas un espace de loisir d'une pratique motrice. La motricité n’est ici qu’un moyen et non pas une fin en soi, et même un moyen qui n’est ni indispensable, ni imposé d’aucune façon : quelqu’un peut avancer un pion ou jeter un carte à votre place. Comme le soumet fort justement le sociologue Pierre Parlebas au sujet des jeux d’échecs, de bridge ou de scrabble « la pertinence n’est pas motrice mais combinatoire et/ou symbolique » (Parlebas, 2005, p. 73). Ces activités ne sont donc pas des jeux sportifs. Par analogie, un peintre se sert bien de sa motricité pour accompagner le pinceau sur la toile, mais le produit final reste de l’art pictural ; d'aucune manière, il s'agit d'une situation motrice. On exprimera de façon similaire le cas plus délicat du musicien en compétition lors d'un concours musical. En effet, le musicien comme le gymnaste ou le patineur sur glace évolue devant un jury de spécialistes et est jugé selon un code de performance (rythme, intensité, fréquence, musicalité, etc.). La motricité est ici plus qu’ailleurs capitale. Si les juges sont donc enclins à évaluer la « motricité » du musicien, lors d'une compétition organisée sous l'égide d'une fédération nationale ou internationale, nous avons alors devant nous tous les ingrédients d'un sport. Mais là encore, le produit de l'exécution motrice n'est pas moteur : il est musical. Il ne faut pas confondre moyen et fin. Toujours dans le même registre, il existe des situations motrices qui sont à la lisière des jeux sportifs : en effet, certains mouvements artistiques contemporains 2, comme le happening (né outre-Atlantique au début des années 1960), produisent des manifestations publiques qui mêlent peinture, musique, films, danses et poésie. À Berlin, le 8 avril 2005, cent femmes nues ont évolué dans un musée pour un happening artistique conçu par l'artiste new-yorkaise Vanessa Beecroft. Les spectateurs font partie intégrante du projet artistique. Le projet avoué de l'artiste était de jouer avec le voyeurisme. La finalité est donc ici autre que de type moteur et sans spectateurs, les mouvements des actrices n'ont pas lieu d'exister.

4Ainsi, les productions appréciées ne sont-elles pas toujours des exécutions motrices mais, in fine, des performances artistiques au cours desquelles les spectateurs font souvent partie de l'œuvre. Par opposition, dans le sport, le spectateur est confiné dans un espace bien défini (les gradins) et ne peut nullement intervenir dans la réalisation motrice des sportifs, ni se substituer à eux. On est loin de la situation motrice ludique qui peut se dérouler sans spectateur tout en conservant sa pertinence motrice.

5Après cette nécessaire mise au point, nous pouvons maintenant observer l'espace des pratiques motrices ludiques (qualifié d’espace « ludomoteur » par Pierre Parlebas, expression imagée que nous prenons en compte et retiendrons pour la suite de notre propos) : aux yeux de tous, celui-ci est loin d’être uniforme ! Nul doute que le jogging de loisir du dimanche matin ne peut être comparé avec l’entraînement du marathon. De même, nous devons distinguer l’activité roller pratiquée librement dans la rue avec des amis de celle exercée au sein d’une épreuve de compétition officielle. Alors, devant cette nébulosité apparente, comment distinguer de façon pertinente et rigoureuse les différentes catégories de pratiques physiques qui s'offrent à tout individu ?

6Dans un premier temps, nous délimiterons les frontières entre les différentes formes de pratiques sociales en plaçant aux deux pôles du continuum de l'espace ludomoteur, d'un côté les activités inorganisées et libres et de l'autre les activités formelles et institutionnalisées. À partir de ce processus d'institutionnalisation des activités physiques, nous tenterons dans un second temps de cerner le type de pratiques qui coïncident le mieux aux aspirations des pratiquants du xxie siècle.

Les différentes formes sociales de pratiques physiques

3 . Pour aller plus loin, voir Collectif, 1989 ; et Guillemard et al, 1985.

7Sur la chaîne des pratiques physiques ludiques, la forme sociale la plus formelle, la plus spectaculaire et la plus médiatisée est sans nul doute le sport et, plus particulièrement, le sport de haut niveau. Lorsque l'on s'éloigne de ce pôle institutionnel, une motricité ludique plus intimiste apparaît, représentée par les jeux traditionnels 3 et/ou par des activités physiques plus informelles. L'étude de la motricité ludique, sous l'angle ethnologique,pose le problème de la place de la culture dans les pratiques ludomotrices. Quelles cultures pour quelles pratiques ? Une culture plutôt ludique et hédoniste ou bien une culture à tendancesportive ? À ce propos, Alain Loret, universitaire et spécialiste du management sportif, stipule qu'il existe deux attitudes distinctes : « une lutte contre l’institution culturelle normalisante, d’un côté, une volonté de créer une institution sportive normalisatrice, de l’autre ». À titre d'exemple,

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